17 mai 2009

 

Le congrs de juin de QuŽbec solidaire sur les statuts

Pour une dŽmocratie participative et un parti de la rue

 

En vue du congrs de juin portant quasi exclusivement sur les statuts, la direction nationale de QuŽbec solidaire fait des propositions qui se concentrent seulement sur une modification des instances qui la concernent directement soit le comitŽ de coordination nationale (CCN) et lĠexŽcutif.  Ces propositions vont dans le sens de davantage de centralisme et de davantage dĠŽlectoralisme.  La dŽmocratie participative et le parti de la rue, dŽjˆ passablement amochŽs, sĠen voient dĠautant affaiblis.  Il serait pourtant possible de les renforcer qualitativement dĠune part en faisant du Conseil national (CN) le lieu effectif et rŽel, et non seulement formel, du pouvoir dans le parti, et dĠautre part en Žlargissant les instances de base aux lieux de travail/Žtudes et de mobilisations sectorielles.  Le congrs de juin pourrait adopter cette orientation gŽnŽrale et confier ˆ un comitŽ sous son contr™le la t‰che de faire des statuts dŽtaillŽs pour le congrs de cet automne.

 

JĠai dŽjˆ fait la critique des propositions de la direction nationale de QuŽbec solidaire dans la conclusion dĠun texte prŽcŽdent (Ç Le Manifeste du premier mai de QuŽbec solidaire, Discours anticapitaliste, plan anti-crise social-libŽral È).  Je nĠy reviens pas.  Je renonce aussi ˆ avancer des amendements dŽtaillŽs ˆ ces propositions dans le sens de moins de centralisation et de moins dĠŽlectoralisme.  Il est temps dĠaller au-delˆ dĠune lutte dŽfensive pour empcher le pire, le statu-quo mme amŽliorŽ nĠŽtant plus acceptable tant il couvre une dŽrive centralisatrice et Žlectoraliste de facto.  Je propose plut™t des lignes directrices pour des statuts favorisant une rŽelle dŽmocratie participative et un tournant vers le parti de la rue dont les points nodales sont de faire du CN et de ses comitŽs et commissions, se rŽunissant frŽquemment, lĠŽpine dorsale du parti ; des assemblŽes gŽnŽrales de toutes les instances, les lieux de dŽbat et dĠorganisation ; dĠŽlargir les instances aux secteurs de travail et dĠŽtudes, habituellement les principaux lieux de mobilisation.

 

A.    Un Conseil national se rŽunissant frŽquemment (4 ˆ 6 fois lĠan) entendra rŽgulirement les rapports et propositions de ses comitŽs de travail, des commissions sectorielles et des instances territoriales rŽgionales, prendra des dŽcisions en consŽquence et leur confiera leurs mises en Ïuvre organisationnelle. 

 

B.    Sans prŽtendre ˆ lĠexhaustivitŽ, les comitŽs de travail, dont la composition (sauf bien entendu le caucus des dŽputŽs) et la coordination seront respectivement nommŽe et Žlue par le CN, seront :

1.    Un comitŽ de mobilisation : faire une analyse de la conjoncture quŽbŽcoise, en dŽgager des prioritŽs dĠintervention y compris des propositions de campagne, faire rapport au CN ˆ chacune de ses rŽunions.

2.    Un comitŽ de formation : en fonction de la crise globale du capitalisme, en particulier de ces aspects Žconomique, Žcologique et dŽmocratique, prŽparer un plan de formation comprenant documentation, confŽrences, sessions de fin de semaine et universitŽs dĠŽtŽ. 

3.    Un comitŽ Canada-QuŽbec :  faire une analyse de la conjoncture canadienne, dŽvelopper des rapports avec des organisations politiques canadiennes avec invitations rŽciproques et proposer des politiques et, sĠil y a lieu, des campagnes communes.

4.    Un comitŽ international : faire une analyse de la conjoncture mondiale, dŽvelopper des rapports avec des organisations politiques particulirement franaises et latino-amŽricaines avec invitations rŽciproques et participer ˆ leurs rŽunions conjointes et aux forums rŽgionaux et mondiaux.

5.    Un caucus des dŽputŽs : faire une analyse de la conjoncture parlementaire, proposer des moyens de participer aux campagnes du parti, dŽgager des prioritŽs dĠintervention, faire rapport au CN ˆ chacune de ses rŽunions.

 

C.    En plus des instances locales territoriales (circonscriptions Žlectorales), qui pourront tre regroupŽes au besoin soit pour atteindre une masse militante critique soit pour raison dĠunitŽ administrative ou sociologique, et des instances territoriales rŽgionales, seraient crŽŽes des commissions sectorielles rŽgionales fŽdŽrŽes nationalement. 

1.    En plus des actuels secteurs femmes et campus, qui deviendrait le secteur jeune, ces commissions seraient, sans prŽtendre ˆ lĠexhaustivitŽ, les secteurs syndical, environnemental, logement et sans emploi.

2.    Ces commissions seraient reprŽsentŽes au prorata de leurs membres dans les instances rŽgionales territoriales et dans les instances nationales.

3.    Pour encourager le militantisme sectoriel, les membres auraient droit ˆ un double vote, un pour les instances territoriales locales, un autre pour les commissions sectorielles rŽgionales.

4.    Les commissions sectorielles fŽdŽrŽes nationalement feraient rŽgulirement rapport au CN qui devrait aussi ratifier leurs coordinations proposŽes par leurs assemblŽes gŽnŽrales.

 

D.   Pour toutes les instances aux niveaux territorial et sectoriel, les assemblŽes gŽnŽrales se rŽuniraient mensuellement, sauf exception, pour ainsi devenir le lieu rŽel de dŽcision et dĠexŽcution ˆ leur niveau respectif.

 

E.    Le pivot du parti Žtant devenu dĠune part le CN et les assemblŽes gŽnŽrales, afin de renforcer la dŽmocratie participative, et dĠautre part, sauf en pŽriode Žlectorale, les comitŽs de travail et les commissions sectorielles, afin de renforcer le parti de la rue, les autres instances verraient leur r™le rŽduit ou ŽliminŽ.  En particulier :

1.    Les comitŽs de coordination, dont le CCN, verraient leur r™le rŽduit ˆ la seule prŽparation des ordres du jour, ˆ la coordination et aux rŽactions dĠurgence.  Leur taille serait rŽduite au minimum.  Le CCN serait composŽ des postes de coordination, de secrŽtariat, de trŽsorerie, dĠun dŽlŽguŽ du comitŽ de mobilisation, dĠune dŽlŽguŽe du secteur femme, dĠun dŽlŽguŽ du secteur jeune et dĠun dŽlŽguŽ en dehors de la grande rŽgion de MontrŽal.  Il serait Žlu par le CCN, sur recommandation des comitŽs et commissions le cas ŽchŽant.  La rotation de ses membres serait rŽduite ˆ deux termes en sŽquences dŽphasŽes.

2.    Les porte-parole nationaux seraient proposŽs et ratifiŽs au CN par les comitŽs de travail et par les commissions sectorielles qui contr™leraient leur travail.  Leur nombre serait le plus grand possible et leur responsabilitŽ strictement sectorielle.  Il y aurait une seule porte-parole nationale, une femme, seulement pour la pŽriode Žlectorale et qui ferait automatiquement partie du comitŽ Žlectoral ad hoc contr™lŽ par le CN.  Les porte-parole rŽgionaux seraient facultatifs et limitŽs ˆ deux termes tout comme les porte-parole nationaux.

3.    La commission politique et ses commissions thŽmatiques seraient abolies.  La t‰che dĠŽlaboration programmatique serait du ressort des comitŽs de travail, des commissions sectorielles et des instances territoriales surtout rŽgionales de sorte ˆ fusionner travail intellectuel et travail militant et quitte, au besoin, ˆ constituer un comitŽ de synthse ad hoc Žlu et contr™lŽ par le CN.

4.    Le comitŽ de lĠombudsman Žlu et contr™lŽ par le CN entendra les plaintes des membres et, au besoin, soutiendra leur dŽmarche et, ˆ la limite, sĠy substituera.  Il pourra faire rapport au CN.  Ce comitŽ opŽrera dans la plus stricte confidentialitŽ et nĠaura aucun pouvoir Žtant entendu que seules les assemblŽes gŽnŽrales ont pouvoir de sanction avec droit dĠappel automatique pour les suspensions et expulsions jusquĠˆ et y compris le Congrs.  Une plainte doit strictement tre basŽe sur les statuts ou une charte des droits reconnue et en rien concerner lĠexpression publique dĠopinions politiques concernant le parti.

 

Marc Bonhomme, 17 mai 2009