sur fond dĠchec
lectoral
Militant
anticapitaliste de Qubec solidaire
TABLE DES MATIéRES |
|
Le PQ : cachez ce nolibralisme que je ne saurais
voir
|
page
2 |
Au Qubec, la sortie de crise passe par lĠindpendance
|
page
4 |
Capituler au fdral mne capituler au capital, PME
incluses
|
page
6 |
La main tendue au
PQ |
page
9 |
LĠlection dĠun
dput masque un chec relÉ |
page
10 |
É et un refus de
mobiliser |
page
12 |
Annexe : Les 20 mesures du
plan anti-crise de Qubec solidaire
|
page
14 |
26 fvrier 2009
Soyons dĠabord clair au sujet du PQ, parti de centre-droit. Peut-on qualifier autrement que de nolibral recycl en no-keynsien de droite, malgr sa phrasologie social-dmocrate, un parti qui a t le roi des coupures et des privatisations la fin des annes 90 aprs avoir cras les syndicats du secteur public en 1982 avec sa coupure salariale de 20% ? Peut-on qualifier autrement que dĠautonomiste, malgr son discours Ç souverainiste È (pourquoi marginaliser le mot indpendance ?), le parti de la Ç souverainet-association È, puis de Ç lĠaffirmationnisme È, puis du Ç beau risque È avec les Conservateurs, ensuite de lĠalliance avec les Libraux qubcois au lendemain de la crise du Lac Meech, ensuite de la Ç souverainet-partenariat È avec lĠADQ lors du rfrendum de 1995, puis des Ç conditions gagnantes È alors quĠil sĠacharnait fabriquer des conditions perdantes avec sa politique sociale droitire, finalement de plus rien du tout avec lĠabandon de la stratgie rfrendaire sans rien lui substituer.
Encore lĠt dernier, Ç Le Parti qubcois envisage[ait] de dposer une motion de non-confiance portant sur les dficits affichs par le gouvernement Charest. È (Le Devoir, 18 juin 2008). Aprs tout, le PQ nĠest-il pas le pre de la loi sur lĠquilibre budgtaire ? Encore cet automne, il cultivait lĠambigut : Ç Pendant que tous les tats dans le monde se prparent faire face la crise financire actuelle et annoncent des dficits, le gouvernement Charest dit que son plan a dj t fait il y a un an et soutient que le Qubec fera des surplus. È de dire Pauline Marois la confrence nationale des prsidentes et des prsidents du Parti Qubcois le 26 octobre (site web du PQ). Pourtant, une semaine auparavant, Ç Alain Dubuc, chroniqueur de La Presse, en a appel, vendredi, au rejet du ÒtabouÓ entourant le recours aux dficits, que Òl'abc de la science conomiqueÓ considre pourtant comme un Òoutil conjoncturel valideÓ. È (Le Devoir, 14 octobre 2008) Quant au plan conomique des Libraux, pourtant dnonc, Ç Pas question pour Marois de faire tomber le gouvernement Charest sur son plan conomique È. (Le Devoir, 27 octobre 2008)
Lors de la dernire lection, la plate-forme du PQ tait foncirement libre-changiste comme le soulignent les passages suivants :
Ç Tous ces gestes [du PLQ] ont eu des effets ngatifs sur la productivit de nos entreprises. Ils les ont fragilises et prives dĠatouts pour faire face aussi bien la crise actuelle quĠ la concurrence sur les marchs trangers. È [É]
Ç 1.2. Soutenir les entreprises
á
liminer, avant 2010, la taxe sur
le capital.
á
Baisser le taux marginal effectif
dĠimposition des entreprises.
á
Adopter des mesures fiscales qui
visent encourager lĠinvestissement priv, notamment lĠinvestissement dans les
quipements.
á
Simplifier la rglementation et les
procdures administratives touchant les entreprises.
á Appuyer le dveloppement de lĠentrepreneurship. È
Rien dĠtonnant : historiquement, le PQ, dans le cadre de l'alliance du beau risque avec le gouvernement Mulroney, a t un enthousiaste de la promotion de l'Accord de libre-change avec les U, accord qui servira de matrice tous les autres qui vont suivre dans le monde. La seule diffrence avec le PLQ est un interventionnisme tatique plus prononc pour rendre les entreprises qubcoises plus comptitives sur le march mondial.
CĠest l lĠorigine de la colre du PQ concernant les pertes faramineuses de la Caisse de dpt et de placement du Qubec pour lĠanne 2008 (Radio-Canada, 23 fvrier 2009). Il aurait fallu, selon le PQ, quĠelle sĠen tienne soutenir Qubec Inc., dont pourtant les entreprises succs (relatifs) se sont reconverties en Canada Inc. au fur et mesure quĠelle pntraient les marchs canadien et mondial (ex. Bombardier, Qubcor, SNC-Lavallin). Sans la mission rendement-maximum--tout-prix-et-au-diable-Qubec-Inc. donne par les fdralistes Libraux qubcois, les pertes de la Caisse, assume le PQ, auraient t de lĠordre de 15% et non de 25% ou plus. Cependant, quand on pense lĠaventure de Steinberg ou mme au prix fort pay pour Vidotron, les hauts risques ncessaires pour dvelopper Qubec Inc. auraient sans doute abouti, dans un contexte de crise profonde, autant de pertes sinon davantage.
Habile tacticien, le PQ profite de cette crise de la Caisse qui devrait entraner des hausses de tarifs de la Socit dĠassurance automobile du Qubec (SAAQ) et de la Commission de la sant et de la scurit au travail (CSST) pour compenser les pertes — et que dire de celle des cotisations au Rgime des rentes du Qubec (RRQ) qui suivront ventuellement — pour rclamer un gel de tous les tarifs (Le Devoir, 23 fvrier 2009), ce que ne promettent pas les Libraux sauf pour les garderies. Bien entendu, cette pointe populiste, qui permet de masquer la vacuit totale du programme anti-crise du PQ, est immdiatement suivie dĠune garantie la bourgeoisie. Aprs la crise, que le PQ estime devoir durer au plus deux ans comme tous les jovialistes, on fera un dbat sur les tarifs — lire on les augmentera — et on baissera les impts des entreprises, dj parmi les plus comptitifs en Amrique du Nord imprialiste (KPMG, Ç Sherbrooke, Qubec et Montral sont les villes les plus concurrentielles du Nord-Est, selon une tude de KPMG. È 27/03/08 È
Cependant, le coup de matre du PQ, ou est-ce un coup de poker, est de dclarer que la crise est le meilleur moment pour raliser la souverainet de sorte donner au peuple qubcois les moyens quĠOttawa lui refuse pour sauver ses industries forestire et manufacturire la hauteur de lĠaide milliardaire quĠil consent pour lĠindustrie de lĠautomobile ontarienne ou mme du favoritisme environnemental aux trs polluants sables bitumineux de lĠAlberta (Le Devoir, 23 fvrier 2009 et Radio-Canada, 22 fvrier 2009). Ajoutons-y la baisse drastique de prs de un milliard $ en paiements de prquation du dernier budget fdral que le piteux PLQ a ni contre toute vraisemblance lors de la dernire campagne lectorale de lĠautomne 2008 pour ne pas avantager la cause souverainiste.
Bien sr, ce ixime coup de gueule pro-souverainiste parat bien peu crdible face lĠabandon par le PQ de toute stratgie dĠaccession lĠindpendance sauf promettre un troisime rfrendum pour les Calendes grecques. Ce manque de crdibilit est dĠautant plus grand que la thmatique souverainiste nĠavait pas t au cÏur de la campagne lectorale pquiste de par la volont de la nouvelle chef, rpute pour sa tideur souverainiste tout autant que de son pragmatisme nolibral, et, comme on a pu le constater depuis son lection la tte du PQ, dcide exercer une poigne de fer sur lĠaile indpendantiste radicale de son parti.
Il est futile dĠen appeler une cration massive dĠemplois bien rmunrs et stables par la transformation cologique des infrastructures et par la distribution galitaire des revenus sans au dpart un contrle dmocratique des flux dĠpargne et dĠinvestissement. La premire tche de tout plan anticapitaliste contre la crise est donc lĠexpropriation des institutions financires — de toute faon, leur prix de march tend vers zro en temps de crise profonde — pour en faire un service public essentiel contrl dmocratiquement comme le sont partiellement les garderies populaires du Qubec. LĠexpropriation des institutions financires, cĠest la clef de vote de tout lĠdifice de reconstruction cosocialiste de la socit.
Si on ne comprend pas ce point crucial, on ne comprend pas non plus la stratgie de lĠindpendance. (Le responsable de la Commission sur la souverainet, pourtant dirigeant dĠun collectif anticapitaliste, hsite sur les nationalisations et ne parle pas dĠexpropriation.) SĠemparer des banques et compagnies dĠassurances, pine dorsale de la bourgeoisie canadienne dont la carence manufacturire est lgendaire, ncessite que la nation qubcoise en ait le pouvoir constitutionnel, ce qui requiert lĠindpendance. Ainsi il deviendra possible de mettre sur pied la Banque populaire du Qubec. Pour ce faire, il ne faut pas reporter la lutte pour lĠindpendance un horizon mythique dĠAssemble constituante cum rfrendum aprs la prise du pouvoir par les lections comme le propose Qubec solidaire. En termes pratico-pratiques, cette stratgie nĠest pas mieux que celle du PQ, les deux approches tant strictement lectoralistes et dmobilisantes.
Le processus de mobilisation pourrait commencer ds maintenant en sĠappuyant sur un prcdent historique qui a laiss sa marque, soit les Ç tats gnraux du Canada franais È de novembre 1967 qui se conclurent par Ç Éune orientation vers lĠindpendance du Qubec. È (J. Lacoursire, J.Provencher et D. Vaugeois, Canada-Qubec, synthse historique, 1978). Pour enclencher une ardeur populaire qui nĠtait pas au rendez-vous aprs lĠlection de 1994 qui lui avait donn le pouvoir avec seulement 15 000 votes de plus que les Libraux, le PQ imita plement les tats gnraux par une consultation populaire qui vit Ç [e]ntre le 6 fvrier et le 5 mars [1995], les 17 commissions consultatives mobilis[er] 280 commissaires qui tinrent 435 rencontres o se prsentrent 50 164 personnes. È Ç Les travaux des commissions firent apparatre de faon rcurrente la ncessit de lier la souverainet un projet de socit. È et par le fait mme Ç permi[rent] l'option souverainiste d'amorcer une remonte dans les sondages. È (Denis Monire, La dmarche rfrendaire á Le Qubec face son destin, 1995, Universit de Montral)
Il sĠagit pour Qubec solidaire de donner raison au diagnostic de la chef pquiste tout en lui donnant tort sur la mthode et sur le but. On sĠattendrait de la part de la direction de Qubec solidaire un appel aux mouvements syndical et populaire dĠorganiser dans les plus brefs dlais, car la crise nĠattend pas, des tats gnraux du Qubec populaire sur la base dĠun processus rgional-national calqu sur le processus imparfait des Forums sociaux qubcois mais avec tout une autre consistance, ce qui suppose une direction politique de la part des organisateurs, en particulier de Qubec solidaire. Voil un sujet de dbat incontournable pour les prochains Conseil national et Congrs dĠici lĠt.
La mythologie du capitalisme vert repose sur la
logique de minimisation des cots au niveau de lĠentreprise, donc aussi les
cots nergtiques et de matires premires. Un secteur dĠentreprises spcialises rpondent ses
besoins, secteur auquel il faut ajouter un autre secteur spcialis dans les
rparations de dgts environnementaux et dans la dpollution exige par la
pression populaire. Cette ralit micro-conomique nĠefface pas la logique
macro-conomique dĠensemble. La
logique globale du capitalisme est lĠaccumulation du capital et en corollaire
de la consommation qui devient de masse.
Pourquoi ? Parce que
la loi de la concurrence entre capitaux privs limine ceux qui ne rinvestissent
pas systmatiquement leurs profits ou qui en font moins que leurs
concurrents.
Une image, qui vaut mille mots, au niveau de la
consommation : on peut bien amliorer la performance nergtique de chaque
automobile, la croissance du nombre dĠautomobiles finit par effacer le gain
potentielÉ et il y a une limite rduire la consommation dĠnergie et de
matires premires par auto mais non multiplier le nombre dĠautos. Le transport collectif ? Le capital est absolument
pour — en mode PPP ce serait encore mieux — car la
congestion urbaine augmente indirectement les cots de la main dĠÏuvreÉ mais
pas comme substitut lĠautomobile individuel, comme ajout. Pour le capital, cĠest gagnant-gagnant.
Le capitalisme qubcois nĠa pas non plus de problme
majeur avec une institution financire tatique comme la
Caisse — il a toujours compris que cĠtait ncessaire un
petit capitalisme national se colmatant des gants dans le cadre de lĠALNA
et de lĠOMC — en autant quĠil le contrle en dernire analyseÉ ce
qui est le cas de la Caisse de dpt et de placement avec lĠassentiment des
directions syndicales converties depuis longtemps aux bienfaits de la
Ç gouvernance È capitaliste laquelle elle participent par
lĠintermdiaire des dit Ç fonds de solidarit È, institutions de
capital de risque grassement subventionnes par la fiscalit pour rcolter
lĠpargne des travailleurs syndiqus.
Ainsi ceux-ci deviennent encore plus lis aux rendements du capital
financier que par les seuls fonds de pension capitaliss. On rve du jour o QS prnera
lĠabolition de tous ces fonds finalement spculatifs en faveur dĠun systme de
retraites uniquement financ par lĠimpt lĠimage du Ç systme de
scurit de la vieillesse È du gouvernement fdral mais bonifi la
hauteur de 80% du revenu de travail ou, dfaut, dĠun revenu minimum garanti
au niveau du seuil de faible revenu de Statistique Canada.
Pour combler la mesure, la direction de QS propose
dĠemprunter au capital financier les 8.3 milliards $ ncessaires au
financement de son plan de relance au prix dĠun service de la dette annuelle de
420 millions $ par anne. Il
sĠagit donc de forcer les travailleuses et les travailleurs, par lĠimpt et
leurs contributions la RRQ, rentabiliser le capital en perdition et ce, par
les deux bouts : lui payer un intrt pour le capital-argent avanc
lĠtat et lui redistribuer les fonds de la Caisse de dpts. Disparues les vellits dĠaugmenter les
impts des entreprises et des riches — ce que pourtant
sĠapprte faire la prsidence Obama — pourtant promises en
campagne lectorale et encore lors de lĠassermentation du dput lu :
Ç A
l'image de son parti, M. Khadir se mfie de la grande entreprise, qui il
reproche de profiter des largesses de l'Etat sans payer sa juste part des
impts. A cet effet, le dput montralais est en faveur d'un alourdissement du
fardeau fiscal des entreprises pour financer en partie le cot des mesures
sociales que propose Qubec solidaire.
Ç Du
reste, les entreprises ne sont pas les seules apparatre dans le collimateur
de Qubec solidaire. Les ÇrichesÈ, c'est--dire les particuliers dont le revenu
atteint 84 000 $ par anne, doivent aussi mettre la main dans leur poche, a
fait valoir de son ct Franoise David.
Ç ÒCe
que nous prtendons Qubec solidaire, chiffres l'appui, c'est qu'il est
possible d'aller chercher de l'argent chez les contribuables revenu levÓ,
a-t-elle opin. È (La
presse canadienne, 17 dcembre 2009)
Mme les dpenses budgtaires du plan anti-crise de QS
iront en grande partie irriguer le capital (qubcois) en particulier la PME
rpute pour ses bas salaires et son anti-syndicalisme. Car il nĠest nullement question
dĠimposer des normes salariales et de conditions de travail ces entreprises,
grandes et petites — ces dernires tant le plus souvent non
syndiques — qui, par anne, vont bnficier en grande partie
des 600 millions $ pour Ç dvelopper le transport en commun È,
des 20 millions $ pour Ç entretenir les oliennes È, des 110
millions $ de dpenses en efficacit nergtique, des 30 millions $
pour une agriculture verte, des 60 millions $ pour le dveloppement de
lĠconomie locale, des 160 millions $ pour la mal nomme Ç conomie
sociale È et, last but not least, des 65 millions $ pour subventionner la hausse
du salaire minimum. Sur le prjug
favorable aux PME, le nouveau dput a dĠailleurs t clair lors de son
assermentation :
Ç Commentant
l'aide financire de 1 milliard de dollars aux entreprises qubcoises annonce
mercredi par le ministre Raymond Bachand, M. Khadir a affirm souhaiter que les
petites et moyennes entreprises soient avantages, plutt que les
multinationales. È
(Radio-Canada, 17 dcembre 2008)
La direction de QS va mme jusquĠ banaliser les
fermetures dĠentreprises — pourquoi utiliser lĠeuphmisme
Ç dlocalisation È au lieu dĠappeler un chat un
chat — en encourageant et en subventionnant trs minimalement (50
millions $) les coopratives de travailleurs qui les reprendraient.
Il nĠest mme pas question de les exproprier et encore moins dĠinterdire
les fermetures, mme pas celles faites par des entreprises rentables. Comment ne pas voir que ces
coopratives de travailleurs sĠajouteront cette prtendue conomie sociale,
conomie des pauvres pour les pauvres, avec de misrables salaires et
conditions de travail lĠavenant, et rceptacle des pots casss des coupures,
des privatisationsÉ et des fermetures.
On nĠen revient pas de lĠidalisation de la PME sous
toutes ses formes et du small is beautiful par la direction de QS, laquelle malheureusement
souscrit une bonne partie des membres la base. Ceux-ci sont issus en trop grande proportion du monde des
petites organisations communautaires.
Ils sont trop dus de services publics charcuts dĠo manent aussi une
autre bonne partie dĠentre eux et elles.
Plusieurs membres ont trop intrioris le dfaitisme caus par un quart
de sicle de dfaites successives, dont celle stratgique du secteur public en
dcembre 2005 suivi de lĠeffondrement des luttes cologiques et
tudiantes. Va-t-on dmanteler les
rseaux de la sant, de lĠducation, le rseau Internet, le rseau financier,
les grandes entreprises de fabrication du matriel de transport ? Ne sĠagit-il pas plutt de les arracher
la proprit prive et la bureaucratie, de rseauter encore davantage et
surtout de les dmocratiser ?
Mme les mesures les plus progressistes ne le sont
quĠen apparence tellement elles sont timides. Tellement que les 38 000 nouvelles places en garderie
et le gel des tarifs sont aussi revendiques par le PQ. La hausse du salaire minimum
10.20 $ a t vote par le gouvernement Libral de lĠOntario mme si elle
ne sĠappliquera quĠen 2010. Le
plan de relance de la direction de Qubec solidaire se targue de crer
40 000 nouveaux emplois.
Depuis juin 2007, juste avant le dbut de la crise, jusquĠ janvier
2009, le nombre de sans emploi au Qubec sĠest accr de 120 000 si lĠon
prend en compte la croissance des temps partiels involontaires et celle des
travailleuses dite dcourages, statistique alternative publie chaque mois par
Statistique Canada mais peu publicise (taux R8, tableau CANSIM 282-0085). Ce taux de chmage alternatif tait en
janvier de 11.7% au Qubec. Et la
crise, au Qubec, vient tout juste de dmarrer en grande vitesse.
Rien de surprenant que la direction de Qubec
solidaire veuille seulement Ç attnuer les effets de la criseÉ È et que, comme les analystes
jovialistes, elle considre que la prosprit sera de retour dans deux
ans. En attendant, de nous dire la
direction de QS, il faut que le capital qubcois passe au travers tout en se
modernisantÉ et en restant soumis Ottawa et Bay Street. Somme toute, un no-keynsianisme de
gauche ratatin et timor. Le
nouveau dput ne sĠen cache dĠailleurs pas :
Ç Il
nĠy a rien de radical propos des demandes de Qubec solidaire, de dire M.
Khadir,[É] Il a maintenu que Qubec solidaire ne demandait rien dĠautre que ce
que le prsident-lu Obama a promis pour les U. È (Globe and Mail, 18 dcembre 2008, ma traduction)
La main tendue au PQ
Cet objectif est dĠailleurs tout fait conforme
certains propos tenus en campagne lectorale par la porte-parole en chef comme
quoi la gauche saura mieux grer lĠconomie que la droite, que le problme du
libre-change, ce sont les Ç profits rapides ÈÉ et non les profits tout courts,
que la plate-forme de QS est Ç faisable et ralisable ÈÉ dans le cadre du capitalisme, que
le but dĠavoir un dput est de faire pression sur le PQÉ et non dĠopposer une
alternative aux trois partis nolibraux dsormais reconvertis par la force des
choses en no-keynsiens droitistes ou centristes.
Comme lĠa dit la porte-parole en chef lors de la
campagne lectorale au sujet de la possibilit dĠalliance avec le PQ, Ç le
tlphone nĠa jamais sonn.
[É] On est ouvert au dialogue. È, ce quĠa confirm le nouveau dput LĠAutĠJournal (fvrier
2009) : Ç Il nĠen tient quĠ nous de nous entendre. Mme 4% a peut faire la diffrence
dans une lection serre. È En parallle, au niveau fdral,
lĠancien candidat du Bloc qubcois, alter ego du PQ sur la scne fdrale,
souhaite Ç une lection o le NPD ne prsenterait pas des candidats
dans la plupart des comts du Qubec. È, Ç un modle qui pourrait prfigurer
une rpartition des circonscriptions entre le Parti qubcois et Qubec
solidaire lors dĠun prochain scrutin qubcoisÉ È de commenter fort propos LĠAutĠJournal.
Pourquoi dĠailleurs le SPQ-libre, aile gauche
syndicale du PQ, dont LĠAutĠJournal, le plus important journal de la
Ç gauche plurielle È du Qubec, est le porte-voix, ne sĠentendrait-il
pas avec la direction de Qubec solidaire sur la base de leur obamisme partag : Ç Énous proposions
[durant la campagne lectorale] un montant [pour le plan de relance] de
1 700 $ par individu.
Mais le mme aprs-midi, Barack Obama proposait un plan de 785
milliards, soit 2 000 $ par Amricain. È
videmment, il y a Ç beaucoup de gens de lĠancienne
administration Clinton dans son entourage. È ce qui pourrait lĠamener tre Ç incapable
de raliser ses promesses. È
On comprendra quĠavec une telle perspective dĠtre
lĠinterface entre les directions de QS et du PQ, le SPQ-libre ne saurait tre
tent de rallier Qubec solidaire pour se sortir du pige o il sĠest fourr
dĠtre le faire-valoir de gauche dĠun parti de centre-droite dont le
souverainisme affich nĠa servi historiquement que dĠinstrument de dmobilisation
de la lutte pour la libration nationale du peuple qubcois. Pourtant, le SPQ-libre serait la porte
dĠentre de lĠadhsion massive des militants syndicaux Qubec solidaire, ce
qui contribuerait changer une culture organisationnelle o consensus se confond
avec dmocratie. CĠest ce point
que le comit de synthse du prochain Conseil national va jusquĠ proposer une
modification aux statuts permettant que les dlgus aux Congrs puissent tre
nomms par les coordinations des instances locales et non lus par leurs
assembles gnrales. Ë quand la
cooptation de la direction pour se prmunir de la pression de la
base ?
LĠlection dĠun dput masque un chec relÉ
Durant la campagne lectorale, la porte-parole en chef
a dclar dans une entrevue Radio-Canada (Maisonneuve lĠcoute) que QS
voulait aller chercher Ç lĠlectorat fatigu ÈÉ qui est finalement rester la
maison. Le taux de participation
lectorale sĠest effondr 57.4%, le pire taux, et de loin, sur la base de
statistiques comparables (avant lĠlection de 1931, il y avait un taux de
participation nul pour les lus par acclamation). Les deuxime et troisime pire taux depuis 1931 sont ceux
des lections de 2003 (70.4%) et de 2007 (71.2%). Rappelons que pour les lections de 1970 1981 et pour
celle pr-rfrendaire de 1994, ces taux taient au-dessus de 80%É et quĠil
tait de 93.5% au rfrendum de 1995.
Pourtant, par rapport lĠlection de mars 2007, le
PLQ et le PQ ont quand mme augment leurs nombres de votes absolus de
respectivement 4% et 1.5% (celui de lĠADQ a chut de 57%). Du ct des partis alternatifs non
prsents lĠAssemble nationale, QS et Parti vert, leurs nombres de votes a
chut de respectivement 15% et 54%.
Quant au vote relatif, celui de QS a stagn (une augmentation de 3.64%
3.78%) et celui des Verts sĠest effondr (de 3.85% 2.17%).
Non seulement QS et les Verts ont-ils t incapables
de mobiliser cette partie de la population qui traditionnellement ne va pas
voter, environ 20%, et celle qui sĠabstenait depuis une dizaine dĠannes,
environ 10%, mais ils nĠont pas t en mesure dĠempcher une nouvelle couche de
lĠlectorat, de 10 15%, de bouder les urnes pour la premire fois. Ont-ils au moins attir vers eux les
votants par rapport lĠlection prcdente ? Aucunement pour QS et ce fut une perte sche pour les Verts.
Heureusement, QS a pu compter sur les bizarreries du
systme uninominal un tour.
Rgle gnrale, ce systme antidmocratique divorce la proportionnalit
de la reprsentation de celle des votes au dtriment des petits partis et des
scores lectoraux relativement faibles.
En particulier, les petits partis au vote dispers ont besoin de
franchir un seuil trs lev pour obtenir un seul dput. Toutefois, chaque rgle comporte ses
exceptions : un petit parti au vote trs concentr peut faire lire une
reprsentation avec un trs faible score.
Ce fut le cas des Crditistes au dbut des annes 70 dans certaines
rgions du Qubec et ce lĠest pour QS dans le centre-est de Montral,
particulirement dans deux comts.
Le score lectoral de QS y est entre 30 et 40%. Le prochain comt tombe 15%, toujours
dans le centre-est de Montral.
Dans tout le Qubec, seulement 6 comts sur 125 ont un score de plus de
10%, tous dans le centre-est de Montral.
Le comt de Mercier, celui qui a lu le seul dput
QS, est htrogne en termes de revenu par rapport la moyenne
qubcoise. Par rapport la
moyenne qubcoise, il y a la fois modrment plus de relativement riches,
plus de femmes que dĠhommes, et marginalement plus de relativement pauvres,
plus dĠhommes que de femmes. Mais
comme le cot de lĠhabitation y est significativement plus lev que la moyenne
provinciale, le taux de faible revenu de Mercier y est aussi significativement
relativement plus lev. En virant
les coins ronds, on pourrait dire que Mercier est la fois plus
petit-bourgeois Ç branch È et plus pauvre que la moyenne qubcoise,
ce qui est typique des quartiers de centre-ville en voie de
gentrification. Il y a l une
contradiction entre la base potentielle proltarienne de QS et sa base
relle. Il faut dire que la
direction lectoraliste de QS a contribu cette dichotomie en concentrant le
travail de terrain l o cĠtait lectoralement rentable. Par rapport aux lections de 2007, les
rsultats lectoraux sont, quelques exceptions prs, relativement plus levs
dans les centre-villes et relativement plus bas ailleurs.
Pour des partis alternatifs qui prtendent mettre fin
au cynisme de lĠlectorat envers les partis traditionnels qui appliquaient les
mmes recettes nolibrales dans le cadre du fdralisme quelque soient leurs
discours, cĠest un chec patent.
Dans une entrevue lĠAutĠJournal (fvrier 2009), le nouveau dput
invoques les excuses dĠÇ une lection dont les gens ne voulaient pas È et Ç lĠabsence dĠun
mouvement social combatif È.
Ces fameux gens, qui ont le dos large, taient certainement prts
entendre parler de solutions alternatives aux crises conomique et cologique
en autant quĠon ne leur serve pas encore une fois les vieilles recettes
nolibrales peu ou prou amliores la marge et la rsignation la
domination du fdral pour une autre gnration. Tant du ct des Verts que de celui de QS, comme on vient de
lĠanalyser, rien nĠa merg.
Pire, la direction de QS a trouv le moyen de ne pas
mettre en vidence les quelques revendications claires, prcises et concrtes
de sa plate-forme qui annonaient peut-tre un tournant radical. Pour reprendre la caricature des
Zapartistes, groupe humoristique progressiste, la une de lĠhedomadaire
culturel Voir (11 au 17 dcembre 2008), les slogans lectoraux de Qubec
solidaire se rsumaient dans Ç Pour plus de mieux, Contre plus de pire È. Pourtant, malgr le refus
totalement injustifi des monopoles mdiatiques dĠaccepter la prsence de QS et
des Verts au dbat tlvis des chefs, la couverture mdiatique de la campagne
de QS nĠest pas pass inaperue mme si on tait trs loin dĠune couverture
quitable entre les partis quĠassureraient seul un financement public adquat
et surtout une lgislation contraignante face aux monopoles mdiatiques.
Tant sur les affiches lectorales que dans
les dpliants et que dans les entrevues, on aurait pu avancer :
Un investissement de 6 milliards $ dans le
transport en commun |
au lieu de |
Pour une conomie verte et locale ou Contre la dpendance au ptrole |
Nationalisation de lĠindustrie olienne |
au lieu de |
Pour ole Qubec |
Salaire minimum de 10.20$ maintenant |
au lieu de |
Pour des salaires dcents |
Salaires plus levs, moins de profits |
au lieu de |
Contre des profits abusifs |
Une assemble constituante pour un Qubec souverain |
au lieu de |
Pour une souverainet solidaire |
Pas de privatisation de la sant |
au lieu de |
Pour un systme de sant public |
Soins dentaires et oculaires gratuits |
au lieu de |
Contre le profit sur la maladie |
50 000 logements sociaux sur 5 ans |
au lieu de |
Contre lĠabandon des rgions |
Imposer pleinement les gains en
capital |
au lieu de |
Contre lĠconomie casino |
Gratuit scolaire au Cgep et lĠUniversit |
|
|
Un mode de scrutin proportionnel |
|
|
Retrait immdiat de lĠAfghanistan |
|
|
É et un refus de mobiliser
Pour ce qui est du recul abyssal de la lutte sociale,
la direction de QS et celle de ses prdcesseurs, ne feraient-elles pas partie
du problme ? De lĠautomne
2003 dcembre 2005, jamais les directions de lĠUnion des forces progressistes
(UFP) et dĠOption citoyenne nĠont mis en cause le refus des directions
syndicales dĠenclencher un processus de grve gnrale que voulait la base, ce
quĠelle avait dmontr tant par ses actions dans la rue quasi lĠencontre des
directions que par ses votes pour la grve. Pourtant un Conseil national de lĠUFP avait alors vot de
faire une campagne dĠducation sur la ncessit de faire une grve gnrale,
vote superbement ignor par la direction de lĠUFP dont faisait alors partie le
nouveau dput de QS et des reprsentants de la section qubcoise de la
Quatrime Internationale composant un bon quart de celle-ci.
Depuis quĠelle sĠest acquise la crdibilit dĠun lu,
la direction de QS a refus de mobiliser sa base deux occasions servies sur
un plateau. DĠabord, elle sĠest
abstenue de mobiliser pour soutenir le militant anti-pauvret et membre de QS
Christian Montmarquette qui par deux fois a fait une vigile solitaire devant le
Parlement, bien couverte mdiatiquement et officieusement appuye par une
importante organisation de bnficiaires de lĠassistance sociale, pour une
hausse des prestations de lĠassistance sociale conforme la plate-forme de
QS.
Pire, la direction de QS a cart la possibilit
dĠappeler ses membres se joindre aux organisations appuyant, par une
manifestation, la famille Villanueva de Montral-Nord contre la meurtrire
brutalit policire et contre le flagrant dni de justice du gouvernement du
Qubec. Pourtant les vnements de Montral-Nord, toute proportion garde, sont
lĠquivalent qubcois de la rvolte des banlieues franaises. Ils mettent sur la sellette non seulement
les rapports tant sociaux que nationaux au sein de la nation qubcoise mais
aussi les rapports nationaux au sein de la gauche qubcoise. Si la manifestation du 8 fvrier a t
modeste, quand mme prs de 200 personnes, cĠest que centrales syndicales,
organisations populaires et Qubec solidaire taient aux abonns absents. Rsultat raciste : le
ministre a refus de payer des avocats aux victimes alors quĠil paie ceux des
policiers et, surtout, il a restreint lĠenqute aux faits immdiats sans gard
au contexte social.
La direction de QS nĠa pas eu le choix de se joindre la mobilisation contre le massacre des Gazaous. Cependant, elle a attendu jusquĠau 10 janvier pour prendre position. Le contenu de celle-ci est problmatique bien des gards. Elle trouve le moyen de ne pas appuyer la rsistance, mme d'en faire une critique pacifiste (Ç ...dlaisser les armes de chaque ct et ngocier de bonne foi... È), comme s'il n'tait pas lgitime de rsister par tous les moyens ce massacre, comme si le gouvernement isralien et ses mentors imprialistes pouvaient tre de bonne foi. En concluant que Ç quĠun peuple libr prfre toujours les moyens pacifiques et dmocratiques pour se faire entendre È, la direction nationale de QS est all jusqu' s'abaisser blmer publiquement la rsistance palestinienne au lieu de lui tmoigner sa pleine et entire solidarit en plein milieu dĠun massacre.
Cependant, il y aurait moyen de se reprendre au prochain Conseil national o la circonscription dĠHochelaga-Maisonneuve, circonscription proltarienne trs pauvre qui a obtenu un score lectoral de plus de 10%, proposera une mobilisation Qubec et Montral, si possible conjointement avec le mouvement syndical et populaire, pour notre plan de relance soit lors du discours du budget soit lors de la rponse de notre dput ce discours. Ainsi QS pourrait-il sĠaffirmer comme parti de la rue, ce qui est autre chose que se mettre la queue des manifestations convoques par le mouvement social ou encore faire une srie de confrences, et dmontrer quĠil fait de la Ç politique autrement È.
On peut penser que la base de QS, reste dans lĠindterminisme antinolibral de ses racines altermondialistes, trouvera le ressort dĠencore pousser gauche sa direction sociale-librale devenue no-keynsienne de gauche. Dj, ses pressions ont encourag la direction mettre lĠemphase sur six revendications de son plan anti-crise (mises en italique dans lĠannexe), laissant dans lĠombre les demandes les plus pro-capitalistes peu de chose prs, et mme dĠy ajouter la revendication de la majoration des prestations de lĠaide sociale pour laquelle le militant Christian Montmarquette sĠtait mobilis peu prs seul. (Cependant, la direction de QS a aussi cd aux pressions de la droite en rduisant significativement son Ç cadre de financement È dj terriblement modeste.)
Si seulement les collectifs anticapitalistes reconnus par QS pouvaient arrter de se taire, pire dĠtre les meilleurs zlateurs de la direction. QuĠattendent-ils pour critiquer ouvertement lĠorientation no-keynsienne de la direction et dĠen dgager une alternative programmatique et organisationnelle anticapitaliste et indpendantiste qui pourrait dcoller quand dcollera la lutte sociale, ce qui est tout fait prvisible avec le dveloppement de la crise globale. La base antinolibrale de QS est en attente.
1.
Encourager
lĠutilisation de lĠpargne publique et collective pour la retraite en
permettant une augmentation volontaire dans la cotisation du RRQ pouvant aller
jusquĠ 13% du revenu.
2.
Dcourager
lĠpargne dans des rgimes privs et financiariss en rduisant le plafond des
REER 10 000$.
3.
Protger et
Ç verdir È notre bas-de-laine en modifiant le mandat de la Caisse de dpt et
de placement pour quĠelle investisse dans des entreprises cologiques et
socialement responsables.
4.
Recentrer
les villes, villages et quartiers sur leurs propres capacits se dvelopper
conomiquement.
5.
Appuyer une
agriculture verte, locale,
biologique et du terroir afin de rduire notre dpendance
lĠimportation et la monoculture.
6.
tablir une
politique dĠachat local, cologique et socialement responsable et encourager
les initiatives qubcoises qui sont bnfiques lĠenvironnement et la
socit
7.
Encourager
les coopratives de travailleurs-euses qui reprennent les entreprises rentables
qui dlocalisent leurs activits.
8.
Exiger des
entreprises qui dlocalisent leurs activits quĠelles remboursent les prts et
aides fiscales quĠelles ont reus du gouvernement qubcois.
9.
Injecter
1,2 milliard $, dont 600 M$ au cours des 2 prochaines annes, dans le transport
en commun.
10.
Mettre
sur pied un vaste chantier sur lĠefficacit nergtique
11.
Investir
massivement en conomie sociale, dont 160 M$ au cours des deux prochaines
annes
12.
Construire
50 000 nouveaux logements sociaux.
13.
Nationaliser
et dvelopper lĠnergie olienne.
14.
Crer 38 000
nouvelles places en garderie.
15.
Embaucher
plus dĠenseignant-e-s pour rduire le nombre dĠlves par classe au primaire et
au secondaire
16.
Offrir 4
manifestations culturelles par anne pour les lves du primaire au collgial.
17.
Ne procder
aucune hausse de frais dans les services publics.
18.
Hausser
le salaire minimum pour quĠil soit quivalent au seuil de faible revenu
(lĠaugmenter immdiatement 10,20$/heure).
19.
Soutenir les
PME et les groupes communautaires suite cette augmentation.
20.
Augmenter la
liste des biens culturels et de premire ncessit exempts de TVQ; moduler
cette taxe sur les autres biens afin quĠelle augmente pour les biens de luxe ou
polluants.