En vue du congrs de juin portant quasi exclusivement sur les statuts, la direction nationale de Qubec solidaire fait des propositions qui se concentrent seulement sur une modification des instances qui la concernent directement soit le comit de coordination nationale (CCN) et lĠexcutif. Ces propositions vont dans le sens de davantage de centralisme et de davantage dĠlectoralisme. La dmocratie participative et le parti de la rue, dj passablement amochs, sĠen voient dĠautant affaiblis. Il serait pourtant possible de les renforcer qualitativement dĠune part en faisant du Conseil national (CN) le lieu effectif et rel, et non seulement formel, du pouvoir dans le parti, et dĠautre part en largissant les instances de base aux lieux de travail/tudes et de mobilisations sectorielles. Le congrs de juin pourrait adopter cette orientation gnrale et confier un comit sous son contrle la tche de faire des statuts dtaills pour le congrs de cet automne.
JĠai dj fait la critique des propositions de la direction nationale de Qubec solidaire dans la conclusion dĠun texte prcdent (Ç Le Manifeste du premier mai de Qubec solidaire, Discours anticapitaliste, plan anti-crise social-libral È). Je nĠy reviens pas. Je renonce aussi avancer des amendements dtaills ces propositions dans le sens de moins de centralisation et de moins dĠlectoralisme. Il est temps dĠaller au-del dĠune lutte dfensive pour empcher le pire, le statu-quo mme amlior nĠtant plus acceptable tant il couvre une drive centralisatrice et lectoraliste de facto. Je propose plutt des lignes directrices pour des statuts favorisant une relle dmocratie participative et un tournant vers le parti de la rue dont les points nodales sont de faire du CN et de ses comits et commissions, se runissant frquemment, lĠpine dorsale du parti ; des assembles gnrales de toutes les instances, les lieux de dbat et dĠorganisation ; dĠlargir les instances aux secteurs de travail et dĠtudes, habituellement les principaux lieux de mobilisation.
A. Un Conseil national se runissant frquemment (4 6 fois lĠan) entendra rgulirement les rapports et propositions de ses comits de travail, des commissions sectorielles et des instances territoriales rgionales, prendra des dcisions en consquence et leur confiera leurs mises en Ïuvre organisationnelle.
B. Sans prtendre lĠexhaustivit, les comits de travail, dont la composition (sauf bien entendu le caucus des dputs) et la coordination seront respectivement nomme et lue par le CN, seront :
1. Un comit de mobilisation : faire une analyse de la conjoncture qubcoise, en dgager des priorits dĠintervention y compris des propositions de campagne, faire rapport au CN chacune de ses runions.
2. Un comit de formation : en fonction de la crise globale du capitalisme, en particulier de ces aspects conomique, cologique et dmocratique, prparer un plan de formation comprenant documentation, confrences, sessions de fin de semaine et universits dĠt.
3. Un comit Canada-Qubec : faire une analyse de la conjoncture canadienne, dvelopper des rapports avec des organisations politiques canadiennes avec invitations rciproques et proposer des politiques et, sĠil y a lieu, des campagnes communes.
4. Un comit international : faire une analyse de la conjoncture mondiale, dvelopper des rapports avec des organisations politiques particulirement franaises et latino-amricaines avec invitations rciproques et participer leurs runions conjointes et aux forums rgionaux et mondiaux.
5. Un caucus des dputs : faire une analyse de la conjoncture parlementaire, proposer des moyens de participer aux campagnes du parti, dgager des priorits dĠintervention, faire rapport au CN chacune de ses runions.
C. En plus des instances locales territoriales (circonscriptions lectorales), qui pourront tre regroupes au besoin soit pour atteindre une masse militante critique soit pour raison dĠunit administrative ou sociologique, et des instances territoriales rgionales, seraient cres des commissions sectorielles rgionales fdres nationalement.
1. En plus des actuels secteurs femmes et campus, qui deviendrait le secteur jeune, ces commissions seraient, sans prtendre lĠexhaustivit, les secteurs syndical, environnemental, logement et sans emploi.
2. Ces commissions seraient reprsentes au prorata de leurs membres dans les instances rgionales territoriales et dans les instances nationales.
3. Pour encourager le militantisme sectoriel, les membres auraient droit un double vote, un pour les instances territoriales locales, un autre pour les commissions sectorielles rgionales.
4. Les commissions sectorielles fdres nationalement feraient rgulirement rapport au CN qui devrait aussi ratifier leurs coordinations proposes par leurs assembles gnrales.
D. Pour toutes les instances aux niveaux territorial et sectoriel, les assembles gnrales se runiraient mensuellement, sauf exception, pour ainsi devenir le lieu rel de dcision et dĠexcution leur niveau respectif.
E. Le pivot du parti tant devenu dĠune part le CN et les assembles gnrales, afin de renforcer la dmocratie participative, et dĠautre part, sauf en priode lectorale, les comits de travail et les commissions sectorielles, afin de renforcer le parti de la rue, les autres instances verraient leur rle rduit ou limin. En particulier :
1. Les comits de coordination, dont le CCN, verraient leur rle rduit la seule prparation des ordres du jour, la coordination et aux ractions dĠurgence. Leur taille serait rduite au minimum. Le CCN serait compos des postes de coordination, de secrtariat, de trsorerie, dĠun dlgu du comit de mobilisation, dĠune dlgue du secteur femme, dĠun dlgu du secteur jeune et dĠun dlgu en dehors de la grande rgion de Montral. Il serait lu par le CCN, sur recommandation des comits et commissions le cas chant. La rotation de ses membres serait rduite deux termes en squences dphases.
2. Les porte-parole nationaux seraient proposs et ratifis au CN par les comits de travail et par les commissions sectorielles qui contrleraient leur travail. Leur nombre serait le plus grand possible et leur responsabilit strictement sectorielle. Il y aurait une seule porte-parole nationale, une femme, seulement pour la priode lectorale et qui ferait automatiquement partie du comit lectoral ad hoc contrl par le CN. Les porte-parole rgionaux seraient facultatifs et limits deux termes tout comme les porte-parole nationaux.
3. La commission politique et ses commissions thmatiques seraient abolies. La tche dĠlaboration programmatique serait du ressort des comits de travail, des commissions sectorielles et des instances territoriales surtout rgionales de sorte fusionner travail intellectuel et travail militant et quitte, au besoin, constituer un comit de synthse ad hoc lu et contrl par le CN.
4. Le comit de lĠombudsman lu et contrl par le CN entendra les plaintes des membres et, au besoin, soutiendra leur dmarche et, la limite, sĠy substituera. Il pourra faire rapport au CN. Ce comit oprera dans la plus stricte confidentialit et nĠaura aucun pouvoir tant entendu que seules les assembles gnrales ont pouvoir de sanction avec droit dĠappel automatique pour les suspensions et expulsions jusquĠ et y compris le Congrs. Une plainte doit strictement tre base sur les statuts ou une charte des droits reconnue et en rien concerner lĠexpression publique dĠopinions politiques concernant le parti.