Le Ç cahier
de synthse È de la direction de Qubec solidaire
La direction nationale de Qubec solidaire a publi au dbut septembre son Ç cahier de synthse È (CS) sur les aspects dmocratiques et nationaux du programme en vue du congrs de la fin novembre et pour fin d'amendements/contre-propositions dans les instances statutaires. Que l'on soit membre ou non de Qubec solidaire, cette dmarche programmatique du seul parti de gauche crdible du Qubec est de la plus haute importance pour tous ceux et celles qui misent sur un tournant gauche de la socit qubcoise. Malheureusement, la forme de ce cahier mlent dfinitions, analyses, justifications, orientations stratgiques et engagements programmatiques proprement dits sans compter que ces derniers sont en partie flous ou ambigus.
Je me propose ici de faire la seule analyse des orientations stratgiques pour en dgager des propositions alternatives. Je compte revenir plus tard sur les engagements programmatiques proprement dit.
Ce cahier prtendument de synthse Ç ne prsente pas toutefois lĠensemble des propositions qui se sont manifestes dans les dbats jusquĠici [mais plutt] prsente le point de vue de la Commission politique È dĠavouer dans sa lettre dĠintroduction le responsable lĠorientation et ce titre coordonnateur de la Commission politique. Pourtant nĠimporte quel dmocrate qui rend compte dĠun ensemble htroclite de points de vue sait quĠun cahier dit de synthse prsente dĠune part les points qui font consensus et dĠautre part ceux qui sĠopposent ou diffrent en faisant clairement ressortir ces diffrences et oppositions. Dmocratiquement parlant, il est tout fait inacceptable de gommer les points de vue ne faisant pas lĠaffaire de la Commission politique.
Cette conception de ce responsable ne surprend pas quand lĠon connat sa conception litiste des Ç intellectuels È dans le parti :
Ç [Les intellectuels] mnent
cette lutte [pour lĠhgmonie] dans des organisations qui dfendent les
intrts de la classe domine (par exemple, un parti) lĠintrieur
desquelles ils sont en rapport dialectique avec ceux et celles qui vivent
lĠoppression du systme. È
(Simon Tremblay-Ppin, Intellectuels et classes sociales, Nouveau cahier du
socialisme, #1, 2009, page 125, je souligne)
Notre brave
intellectuel nĠest donc pas victime de lĠoppression du systme. Grand bien lui fasse. Nous, pauvres mortels, le sommes. Nous le sommes ce point que notre
esprit en serait embrouill ce qui justifie, ses yeux, lĠlimination de nos
opinions errones telles quĠvalues par lĠlite intellectuelle qui dirige
Qubec solidaire. Gramsci, ce
rvolutionnaire marxiste victime du fascisme de Mussolini, sur lequel notre
vaillant responsable prtend se baser doit se retourner dans sa tombe.
Pour se retrouver dans ce fourre-tout de sorte aller lĠessentiel dans ce pauvre petit mois qui est imparti la base pour laborer des amendements et des contre-propositions, dgageons dans un premier temps les orientations stratgiques et regroupons-les logiquement :
á CĠest pourquoi Qubec
solidaire nĠhsitera pas se dfinir comme indpendantiste. (paragraphe 1.4.2)
á Qubec solidaire visera
construire une alliance dmocratique, sociale et nationale pour regrouper
lĠensemble des forces syndicales, populaires, fministes, tudiantes,
cologistes et les partis souverainistes autour de la reconnaissance de la
souverainet populaire qui se concrtise par lĠlection dĠune Assemble
constituante. (paragraphe 3.2.2)
á Qubec solidaire fera
connatre largement le projet dĠAssemble constituante par une vaste campagne
dĠducation populaire. (paragraphe 3.2.2)
á La campagne lectorale
qui mnera un parti ou une alliance fonde sur lĠAssemble constituante au
pouvoir devra mettre de lĠavant lĠobtention dĠun mandat pour lĠlection dĠune
Assemble constituante (paragraphe 3.2.5)
á
La loi
prvoit la tenue dĠun rfrendum de ratification de la Constitution (paragraphe 3.3.3)
á
Des relations galitaires avec les peuples autochtones nĠen ncessitent
pas moins le remplacement de lĠa priori de Ç lĠintgrit territoriale È du
Qubec par une tout autre notion, celle de la ncessaire cohabitation sur un
mme territoire de peuples souverains pouvant disposer librement de leur
avenir. (paragraphe
1.6.1)
á
Qubec solidaire encouragera les organisations sociales et politiques
tenir des tats gnraux pour identifier les pouvoirs et les instruments
ncessaires la rsistance et au dpassement de ces crises. (paragraphe 3.1.3)
Le prambule du
CS souligne lĠessentiel de ces orientations :
Ç Éun vote pour Qubec solidaire nĠest pas un vote pour
raliser automatiquement lĠindpendance du Qubec, pas plus
quĠil ne sĠagit dĠun vote pour la tenue ventuelle dĠun rfrendum quand bon
nous semblera. Un gouvernement de
Qubec solidaire sĠengage plutt lancer immdiatement lĠlection dĠune Assemble
constituante [É]. LĠAssemble constituante sera mandate pour faire participer
largement la population ses dbats [É]. CĠest dans ce cadre que les
militant-es de Qubec solidaire proposeront la population de raliser
lĠindpendance politique du Qubec [É] È
trangement, la question du rfrendum final est oubli dans le prambule
et, dĠailleurs, ce dernier occupe peu de place dans le CS. En fait, le prambule dnigre plutt le
concept de rfrendum. Ce nĠest
pas parce que le PQ lĠa converti en manipulation bureaucratique avec ses
questions alambiques style Ç cage homard È quĠil ne reste pas le grand moment dmocratique de la rupture
indpendantiste. Le silence du
prambule sur la question nationale autochtone et sur la question des tats
gnraux laissent clairement voir leur caractre secondaire. En fait le CS ne reconnat pas
rellement le droit lĠautodtermination des nations aborignes et il fait de
la question des tats gnraux un attrape-nigaud.
Si le CS semble renoncer Ç lĠa
priori de ÒlĠintgrit territorialeÓ du Qubec È — tout en commettant
lĠimprudence de ne pas rappeler que ce renoncement ne sĠapplique aucunement aux
chauvins du West Island qui pensent tre le fer de lance canadien au cÏur du
Qubec — cĠest non pas pour affirmer le droit lĠautodtermination
des nations aborignes habitant en tout ou en partie le territoire de la
province fdrale du Qubec jusquĠ et y compris lĠindpendance ou le rattachement
au Canada mais pour avancer le concept Ç de la ncessaire cohabitation
sur un mme territoire È. Si cette affirmation signifie que
quelque soit les frontires politiques, nations qubcoise et autochtones
demeureront gographiquement voisines et auront intrt sĠentendre, cĠest l
une banalit.
Le sens de cette affirmation est bien sr
politique : aprs avoir t ni le principe de lĠintgrit
territoriale est immdiatement raffirm prtendument cause de la ncessit
gographique. Il nĠy a ici aucune
avance. Par contre, le CS ne fait
aucune proposition concrte de ce que pourrait tre une forme de cohabitation
dans une rpublique fdre du Qubec, proposition qui pourrait emporter
lĠenthousiasme des nations aborignes tellement elle serait aux antipodes de la
raciste Loi fdrale des Indiens.
Pourtant, un cercle citoyen dont jĠtais lĠanimateur avait fait une
proposition labore dans ce sens dont aucun lment nĠa t retenu dans la
prtendue synthse.
Quant la proposition dĠune campagne
politique immdiate pour des tats gnraux du mouvement populaire quĠun autre
cercle citoyen proposait, dont jĠtais aussi lĠanimateur, elle a t
retenue pour mieux tre non seulement tronque et dvoye mais rduite une
tautologie sans aucun effet. Dans
sa lettre dĠintroduction, le responsable de la Commission politique ne la
considre mme pas comme prioritaire.
Au lieu de jouer un rle dĠinitiateur et de fer de lance de ces tats
gnraux la direction de Qubec solidaire propose seulement dĠencourager les
autres. On reconnat l le suivisme dĠun parti
lectoraliste de gauche qui veut avoir lĠair dĠun parti de la rue. Dans ce cas-ci, ce suivisme est une
parade.
Ces autres ne pourraient tre que les directions nationales
syndicales ou dĠimportantes organisations populaires. Leur engoncement dans la Ç concertation È avec
lĠtat garantit quĠelles ne prendront aucune initiative en ce sens dans la
prochaine priode. Il nĠexiste
mme pas dĠopposition de gauche organise digne de ce nom au sein de ces
organisations pour les pousser dans le dos. Autant dire que la proposition du CS tombe plat. Si jamais une explosion spontane la
base ou le dsarroi des directions syndicales et populaires face
lĠapprofondissement de la crise et/ou lĠintransigeance gouvernementale les
poussaient organiser des tats gnraux, il va de soi que la suiviste
direction de Qubec solidaire va aussi pousser la roue sans quĠil nĠy ait
aucune ncessit dĠinscrire ce point au programme. Autant dire que la proposition du CS est de la poudre aux
yeux.
Par contre, le CS propose de faire Ç connatre
largement le projet dĠAssemble constituante par une vaste campagne dĠducation
populaire. È On propose donc une mise en branle du
parti non pas pour des tats gnraux mais pour lĠAssemble constituante. Il faut toutefois comprendre que cette
dernire nĠaura lieu quĠaprs Ç [l]a campagne lectorale qui mnera un
parti ou une alliance fonde sur lĠAssemble constituante au pouvoirÉ È.
DĠabord, Ç cette alliance dmocratique, sociale et nationale
pour regrouper lĠensemble des forces syndicales, populaires, fministes,
tudiantes, cologistes et les partis souverainistes È (je souligne) est une porte ouverte au
nolibral PQ (et au ractionnaire Parti indpendantiste).
Ensuite, le CS nĠinvite pas les membres
se mobiliser dans le cadre dĠune stratgie de la rue qui combine la lutte
contre la crise globale du capitalisme, dont les effets ne font que commencer
se manifester, et la stratgie pour lĠindpendance, ce que ferait une campagne
politique pour des tats gnraux pour un Qubec indpendant, cologique et
solidaire bas sur le plein emploi.
Le CS les invite plutt sĠengager dans une stratgie lectoraliste de
possible alliance avec le PQ et le PI pour lĠlection dĠun gouvernement
allianciste qui lui organisera lĠAssemble constituante. Inutile de dire que cette Ç campagne
dĠducation populaire È
compltement coupe des proccupations, besoins et luttes populaires du moment
paratra au peuple travailleur pour ce quĠelle est : une totale
abstraction bureaucratique et technocratique.
On reconnat ici la tentation de la
vieille stratgie dĠalliance Ç Front populaire È avec la bourgeoisie
dite progressiste qui a men tant de dfaites du peuple travailleur, du
classique front populaire franais de 1936 et de la guerre civile espagnole
jusquĠ lĠanantissement des relativement puissants partis communistes iraquien
et iranien par respectivement la droite nationaliste et les fondamentalistes
musulmans en passant par le massacre du maoste Parti communiste indonsien et
de la gauche anticapitaliste chilienne par respectivement le militarisme
nationaliste et le militarisme nolibral avant lĠheure. Le coup fourr des fronts populaires
est classique : la gauche fait la Ç job de bras È pour conqurir
le pouvoir puis la droite Ç progressiste È lĠassume tout en se dbarrassant
de ses encombrants allisÉ et pas toujours joliment.
Il faut dire que le coordonnateur de la
commission politique nie jusquĠau caractre bourgeois du PQ. Pour lui, il existe Ç un
nouveau mode de production qui nĠest ni capitaliste, ni socialiste mais coordonnatiste. È Le modle qubcois serait Ç apparu
au Qubec en mme temps que la naissance dĠune classe de coordonnateurs. È
Ç Il
serait probablement plus mme de parler dĠune alliance entre les
coordonnateurs et la classe ouvrire qui auraient russi ensemble, imposer
une certaine hgmonie en vue de transformations sociales importantes donnant
plus de pouvoir aux coordonnateurs.
Ceux-ci taient par la suite en mesure dĠinstaurer des mesures
relativement avantageuses pour la classe ouvrireÉ È
De prciser
finalement le responsable de la commission politique :
Ç É la
lutte pour lĠhgmonie de la classe ouvrire doit passer par une guerre de
position qui attaque galement lĠoption coordonnatrice et ses reprsentants (le
Parti qubcois, le corporatisme syndical, les ditorialistes du Devoir, la
Fdration universitaire du Qubec. LĠInstitut du nouveau mondeÉ È (Simon Tremblay-Ppin, Intellectuels et classes
sociales, Nouveau cahier du socialisme, #1, 2009, pages 128, 129 et 131, je souligne)
La stratgie de la gauche qubcoise
devrait donc tre de lutter intellectuellement contre le PQ et ses allis (et
lectoralement tant que le PQ ne sera pas au rendez-vous) pour les amener
rompre leur alliance avec les nolibraux afin dĠen revenir lĠalliance de la
rvolution tranquille mais cette fois-ci sous hgmonie Qubec solidaire. Comme on a historiquement jamais vu un
parti bourgeois subir lĠhgmonie dĠun parti anticapitaliste — Qubec
solidaire le sera-t-il au terme de sa dmarche programmatique ou restera-t-il
social-libral ? — il faut faire passer le PQ comme non
bourgeois. Et comme il nĠest plus
possible de le caractriser de gauche, il reste inventer une troisime classe
sociale fondamentale, digne successeur de cette troisime voie quĠest le
social-libralisme, ce rformisme sans rforme.
Ouf ! Que voil une proposition de front populaire alambiqu digne
du Ç panier crabes È la Parizeau.
Remettons les pendules lĠheure.
Le PQ est un parti (petit‑)bourgeois issu de lĠaile nationaliste
des Libraux dont le but tait dĠencadrer politiquement la grande mobilisation
populaire fin 60-dbut 70 afin de la dvoyer en lectoralisme, ce quĠil a
parfaitement russi faire. Cette
mission essentielle accomplie, il a laiss tomber sa parure Ç prjug
favorable aux travailleurs È pour devenir aussi nolibral que les autres partis
bourgeois — rappelons-nous des coupures drastiques de salaires
de 1982 sous la direction Lvesque-Parizeau bien avant le dficit zro de la
priode Bouchard-Landry-Marois — tout en parvenant garder
sous son influence les hautes directions syndicales et populaires grce son
souverainisme nationaliste et sa stratgie tapiste lection/rfrendum.
Je dgage de cette critique des
orientations stratgiques du CS une orientation stratgique anticapitaliste de
la rue dj propose par les deux cercles citoyens dont jĠtais
lĠanimateur. Me pliant cependant
au saucissonnage mthodologique qui repousse une deuxime tape les questions
conomique et cologique, je laisse tomber toute discussion de points pourtant
essentiels tels les questions du plein emploi (et de lĠlimination de la
pauvret) par la rduction du temps de travail sans baisse des salaires, lĠinterdiction
des licenciements, la fiscalisation des rgimes de pensions, lĠaugmentation du
pouvoir dĠachat, un programme massif dĠinvestissements cologiques dans le
cadre des rductions des gaz effet de serre exiges par le GIEC, la
bonification des services publics et des programmes sociaux et une rforme
fiscale lĠavenant, ce qui pose la question cruciale du contrle de lĠconomie
en commenant par lĠexpropriation des banques et autres zinzins.
Je me plie donc cette mthodologie bureaucratique qui laisse tomber le dbat urgent faire sur un programme anti-crise tout en criant tue-tte lĠurgence de celui-ci. Il faut cependant raliser les consquences troublantes de ce choix contre-temps. Pendant que l'OCDE fait une mise en garde sur la hausse du chmage (Ë la une du Devoir du 17/09/09 : Ç Chmage : le pire reste venir È), pendant que le Qubec a perdu environ 70 000 emplois depuis l'automne dernier (environ 90 000 temps plein) sans compter l'augmentation de la population active d'environ 30 000 personnes, pendant que tout une petite ville se mobilise au Lac St-Jean (Dolbeau-Mistassini) contre la fermeture de son usine de pte et papier (Abitibi-Bowater) et que cette compagnie continue son hcatombe de fermetures, pendant que les retraits de Nortel (et d'Abitibi-Bowater) angoissent devant la faillite et le dmantlement de leurs ex-employeurs, la direction de Qubec solidaire reste compltement silencieuse sur les questions cruciales de l'emploi et des rgimes de retraite. Cela augure mal pour le projet de pays qu'elle propose.
Voici ce que je propose comme orientations stratgiques :
Proposition pour une campagne politique
pour des tats gnraux
Il est propos :
1. Que Qubec solidaire mette immdiatement
en branle une campagne politique pour la convocation dĠtats gnraux de
lĠensemble des mouvements populaires ;
2. Que Qubec solidaire, tout en faisant
une campagne auprs du grand public et spcialement auprs des militantes,
contacte pour ce faire les mouvements populaires nationaux, rgionaux et
locaux ;
3. Que Qubec solidaire propose comme thme
ces tats gnraux Ç un Qubec indpendant, solidaire et cologique sur
la base du plein emploi. È
4. Que Qubec solidaire propose dans le
cadre des tats gnraux une stratgie base sur la convocation dĠune Assemble
constituante pour un Qubec indpendant lue au suffrage proportionnel,
parit femme-homme, et dont la constitution sera ratifie par un rfrendum.
Nations autochtones et
inuit
Une offre de
Ç rpublique fdre È sur base de reconnaissance du droit
lĠindpendance
De dire
lĠanthropologue Rmi Savard lĠAtelier de Qubec Solidaire sur la question
autochtone du 5 avril 2009 :
Ç Le 13 septembre 2007, 143 des 147 pays prsents lĠassemble
gnrale de lĠONU ont approuv une dclaration sur les droits des peuples
autochtones. Les USA, lĠAustralie, la Nouvelle-Zlande et le Canada ont vot
contre. Il y a deux ou 3 jours, lĠAustralie sĠest rallie. Selon certains, la
Nouvelle-Zlande serait sur le point dĠen faire autant. [É] Selon [cette
Dclaration], les peuples autochtones ont des droits semblables ceux des
peuples membres de lĠONU :
Article 3 : ÔÔLes peuples
autochtones ont le droit lĠautodtermination. En vertu de ce droit, ils
dterminent librement leur statut politique et assurent librement leur
dveloppement conomique, social et culturel.ĠĠ
Article 5 : ÔÔLes peuples autochtones ont le
droit de maintenir et de renforcer leurs institutions politiques, juridiques,
conomiques, sociales et culturelles distinctes, tout en conservant le droit,
si tel est leur choix, de participer pleinement la vie politique, conomique,
sociale et culturelle de lĠtat.ĠĠ È
á
En
consquence, Qubec solidaire Ïuvrera pour que
lĠAssemble nationale soutienne par un vote la Dclaration des peuples
aborignes de lĠONU.
De prciser Rmi Savard : Ç Tant que la
fourrure a constitu la principale ressource naturelle, i.e de 1600 1800, les
Autochtones eurent, aux yeux des mtropoles (Paris et Londres), une norme
pertinence conomique et militaire [É]
Entre 1795 1816, le bois remplace la fourrure. Les autochtones perdent rapidement
toute pertinence aux yeux des promoteurs de la colonie canadienne. Sont
considrs comme obstacles au dveloppement (agriculture, industrie forestire,
mines, hydrolectricit, industrie touristique, etc.). Toutes ces ressources
naturelles sont sur leurs territoires.
Et a continue aujourdĠhui avec Le Plan Nord du gouvernement Charest. È
Du temps de la fourrure (et de la rivalit anglo-franaise puis anglo-amricaine), le colonisateur franais puis britannique traitait dĠgal gal avec les nations autochtones, comme en tmoignent la Ç Grande Paix È de 1701 avec les Hodenausaunee (Iroquois) et la Ç Proclamation royale È de 1763. Ensuite, ce fut lĠinvasion de la Ç horde blanche È (expression de Louis-Gilles FrancÏur) pour sĠaccaparer leurs ressources naturelles, ce qui leur valut lĠinfantilisante Ç Loi des Indiens È et les ingaux traits numro, dont la Convention de la Baie James est lĠexcroissance.
Faut-il se surprendre que le gouvernement dĠapartheid dĠAfrique du Sud, la fin de la Deuxime guerre mondiale, prit exemple sur le systme canadien des Ç rserves È. Le retour en force de lĠconomie de la rente tant au Canada (ptrole et mines) et au Qubec (hydro-lectricit, mines et demain lĠolien) ne fait que renforcer la spoliation des terres autochtones. La volont dĠharnacher La Romaine malgr les protestations du peuple Innu, quĠHydro-Qubec divise coup de millions, est le dernier exemple en date. Quant aux nations autochtones parques dans les minuscules rserves pollues du sud du Qubec, ne leur restent plus que la contrebande et les trafics illicites pour ne pas crever.
Les nations autochtones et inuit ont t
conquises et dpossdes de leurs territoires. Elles sont aujourdĠhui devenues des colonies internes. Celles parques sur des rserves vivent
un rgime dĠapartheid. Leurs
membres vivant parmi les Ç blancs È sont victimes de
discrimination.
á
En
consquence, Qubec solidaire reconnat aux nations autochtones et inuit le droit lĠautodtermination jusquĠ, et y compris,
lĠindpendance ou leur rattachement au Canada.
La longue histoire dĠoppression et de
spoliation a caus une forte dpopulation historique jusquĠ rcemment,
plusieurs dplacements de masses et surtout lĠinstallation de la population
Ç blanche È sur leurs terres historiques. La rparation des torts historiques sur une base de
territoires exclusifs dcoulant du rgime capitaliste de la proprit prive
est une tche impossible qui ne pourrait mener quĠ des conflits sans fin. En consquence,
á Qubec solidaire propose aux nations
autochtones et inuit de sĠunir la nation qubcoise
dans le cadre dĠune rpublique fdre sur la base de traits gaux reconnus
internationalement.
á Le territoire
commun serait divis en zones nationales propres chaque nation et en zones
gouvernement partag qui seraient les plus importantes.
á
Toute
personne habitant une zone nationale qui nĠest pas la sienne
pourrait bnficier, selon certaines rgles prvues aux traits internationaux,
dĠun ensemble de droits, particulirement eu gard aux systmes dĠducation et
de justice de sa nation.
Les rserves quĠhabitent les nations
autochtones sont des territoires petits, enclavs, sans ressources, souvent
charcuts par des voies de transport et pollus. Les ressources des territoires inuit, cri, anishnab
(algonquin), attikamekw et innu ont t et sont encore en grande partie
exploites et pilles sans lĠaccord des nations concernes ou dans le cadre de
traits ingaux.
á En consquence, Qubec
solidaire rclame que lĠampleur historique du dpouillement des territoires et
du pillage des ressources soit value dĠun commun accord, que la Convention de
la Baie James soient rengocie et reconnue par une instance internationale,
quĠune juste compensation corrige lĠinjustice historique de la conqute et que
les ressources soient dornavant exploites selon les termes des traits
internationaux.
á
Que
Qubec solidaire sĠoppose lĠharnachement de La Romaine non seulement cause de lĠopposition du peuple innu
malgr les tactiques de divisions dĠHydro-Qubec mais aussi cause de ses
consquences cologiques nfastes en termes de mercure, de marnage, de
renversement du cycle saisonnier du dbit de la rivire et de bouleversement du
rgime cologique du Golfe St-Laurent par suite des effets cumulatifs de
lĠharnachement de lĠensemble des rivires de la Cte-Nord.
La longue histoire de conqute, de
refoulement et de pillage des nations autochtones et inuit a caus lĠrection
dĠun immense mur de prjugs et de mfiance.
á
En
consquence, Qubec solidaire propose que soit introduit dans le systme
dĠducation Ç blanc È des cours dĠhistoires, de cultures et de
langues autochtones et inuit et que des changes de toutes sortes soient
organises entre la nation qubcoise et les nations autochtones et inuit.