Notes pour une prŽsentation

Souper-causerie de lĠADDS-MM, le 13 octobre 2009

 

 

 

 

 

 

 

Quelle sortie de crise ?

 

 

 

A. Le retour au nŽolibŽralisme

Page 2

B. La concertation ˆ la suŽdoise

Page 3

C. Le capitalisme vert

Page 5

D. LĠŽcosocialisme

Page 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Marc Bonhomme

 

13/10/09

A. Le retour au capitalisme nŽolibŽral

Ce retour signifie le retour ˆ la compŽtition pure, entreprise contre entreprise, pays contre pays.

Ż     Minimiser les cožts de lĠentreprise, essentiellement les salaires. 

¤       Comment faire alors pour vendre toute cette production de masse gŽnŽrŽe par le travail ˆ la cha”ne et lĠautomation ?

á       En revenir ˆ lĠendettement des prolŽtaires pour compenser les bas salaires ?

¤       Cela revient ˆ guŽrir lĠendettement qui a causŽ la crise par davantage dĠendettement.

á       On peut momentanŽment soulager un droguŽ avec davantage de drogue mais pour une situation pire plus tard

CĠest pourtant la voie dans laquelle le Canada et le QuŽbec persistent

 

Ż     Minimiser les imp™ts des compagnies et des riches donc les dŽpenses sociales des gouvernements.

¤       Comment faire alors pour obtenir tout cet argent pour sauver les banques et relancer lĠŽconomie ? 

á       SĠendetter auprs des banques ! 

¤       Mais les banques sont obsŽdŽes par lĠŽquilibre budgŽtaire par peur dĠune rŽpudiation de la detteÉ et surtout de lĠinflation, deux moyens drastiques que seul lĠƒtat possde, surtout les ƒU, le gendarme du monde.

á       Le dŽficit zŽro en devient une obsession dĠo sĠannoncent coupures, tarifications (Žcologiques !) et PPP.

Le peu dĠendettement de lĠŽconomie chinoise (et du gouvernement canadien !) leur permet de suivre, pour un temps, le chemin tracŽ par les ƒUÉ qui mne dans le mur.

 

Ż     La revue par excellence du capitalisme nŽolibŽral mondial, The Economist, pr™ne un retour ˆ lĠancien Žtat des choses qui cependant corrigerait lĠimmense dŽsŽquilibre des paiements entre les ƒU et la Chine :

Ç Mais au lieu de retomber dans les dŽsŽquilibres qui prŽvalaient avant la crise, un nouveau modus vivendi est possible : Les ƒU pourraient contre-balancer les flux entrants de capitaux des banques centrales avec ses propres flux sortants.  Ils pourraient ainsi emprunter ˆ court terme des pays Žmergeants, satisfaisant leur demande dĠactifs financiers liquides et garantis pendant quĠils investiraient ˆ long terme outremer dans des actifs plus risquŽs mais plus rentables. [É]  ƒtant donnŽ que ses mŽnages dŽsormais Žpargnent, ils auraient plus de capitaux disponibles. [É] Cela suggre une alternative aux politiques industrielles tant des pays riches que des pays pauvres. [É] En plus, de plus grandes sorties de capitaux ˆ partir des ƒU affaibliraient le dollar Žtasunien permettant ˆ lĠamŽlioration de sa balance commerciale. È 

A special report on the world economy. The Economist, 3/10/09      

 

Ë la crise du capitalisme nŽolibŽral, il faut encore plus de capitalisme nŽolibŽralÉ assaisonnŽ dĠune sauce encore plus piquante dĠimpŽrialisme Žtasunien.  (Mais je me trompe, et je me pince, puisque son chef de file vient de gagner le prix Nobel de la paix.)  Plus cynique, tu meurs.


 

B. La solution suŽdoise ou lĠillusoire capitalisme industriel :

 

Le modle scandinave, surtout suŽdois, nĠest quĠune apparente exception en ce sens que les dŽpenses sociales sont orientŽes de sorte ˆ hausser la productivitŽ de la main dĠÏuvre et le reste est charcutŽ.  LĠexception suŽdoise nĠest possible quĠˆ cause dĠune institutionnalisation de la collaboration de classe en 1938 suite ˆ une intense lutte sociale entre les deux Guerres mondiales et dĠune importante accumulation de capital industriel durant ces deux guerres, surtout la Deuxime due ˆ une neutralitŽ pro-nazie suivie dĠune neutralitŽ pro-OTAN durant la guerre froide.  Ç Aprs la guerre, la Sude a profitŽ de lĠavantage de sa base industrielle intacte , de sa stabilitŽ sociale et de ses ressources naturelles pour Žlargir sa base industrielle afin de reconstruire lĠEurope. [É] Les sociaux-dŽmocrates ont imposŽ des politiques corporatistes favorisant ˆ la fois les grandes corporations capitalistes et les grands syndicatsÉ È (WikipŽdia anglais) 

 

Le modle suŽdois a dŽclinŽ ˆ partir des annŽes 70 pour rentrer en crise au dŽbut des annŽes 90 suite ˆ une crise financire majeure, dont le point de dŽpart fut le marchŽ immobilier, et ˆ ses consŽquences drastiques sur lĠŽconomie rŽelle.  Cette crise a menŽ ˆ plusieurs privatisations dont une grande partie du transport public, de la poste, ˆ la compŽtition dans le systme de santŽ entre h™pitaux privŽs et publics et ˆ un systme de bons individuels pour le choix de lĠŽcole qui peut tre privŽe.  Comme le Canada a ralliŽ lĠALƒNA, la Sude a ralliŽ lĠUnion europŽenne, deux accords de libre-Žchange.  La chute des dŽpenses publiques y fut aussi draconienne que celle au Canada pour les mmes raisons de grve des investissements et de fuite des capitaux suivies dĠune mainmise Žtrangre sur plusieurs fleurons du capitalisme suŽdois.  AujourdĠhui, le taux de dŽcroissance du PIB, le taux de ch™mage et le taux de dŽficit public sont ˆ peu prs les mmes que ceux du Canada.    

 

La Sude et le Canada sont deux pays impŽrialistes subordonnŽs ˆ plus puissants quĠeux dans leur zone respective de libre-Žchange, lĠUE et lĠALƒNA, dont ils sont devenus membres parce quĠils Žtaient au pied du mur.  Cette position a lĠinconvŽnient de les rendre trs sensibles aux Ç libres È mouvements de capitaux dĠune poignŽe de transnationales Žtrangres et autochtones qui dŽpendent peu de leur marchŽ national respectif.  Leur petite taille relative a par contre lĠavantage de leur permettre un ajustement rapide de leur taux de change et dĠintŽrt pour absorber un brusque changement des flux de capitaux, sans riposte immŽdiat des grandes puissances.  La politique monŽtaire donne ainsi plus de temps ˆ un rŽajustement budgŽtaire, fiscal et structurel, qui oblige la bourgeoisie ˆ affronter la riposte populaire tout en donnant des gages aux centres financiers internationaux par une plus grande ouverture commerciale et financire.

 

Le cul-de-sac du modle suŽdois amne ˆ poser la question de fond :

Ż     Peut-on sauver lĠŽconomie, qui est capitaliste, contre la finance ?  Pour sĠy retrouver, il faut comprendre le r™le de la finance et bien distinguer :

¤       La finance qui est socialement utile : la finance fait circuler lĠargent entre la manufacture, le commerce et le travailleur/consommateur

¤       La finance qui est socialement inutile mais nŽcessaire au capitalisme :

á       La finance fait circuler lĠargent vers les entreprises, les secteurs et les pays les plus rentables : par exemple, Bell ñ VidŽotron, automobile ñ tŽlŽ-communication, Canada ñ Chine.

á       Dans une Žconomie non-capitaliste, lĠargent circulera aussi de cette faon mais en fonction des besoins sociaux et non pas de la maximisation des profits.

¤       La finance qui est socialement destructrice mais devenue nŽcessaire au capitalisme monopoliste : La finance permet la crŽation dĠune bulle spŽculative basŽe sur lĠendettement qui permet

á       de parquer des profits non directement rentabilisables dans la production au taux de profit moyen (et de sĠenrichir par la spŽculationÉ aux dŽpens des salaires)

á       de servir de prŽtexte aux patrons pour baisser les salaires (Ç la compagnie est trop endettŽe È) et aux gouvernements pour faire des coupures et privatiser (Ç si on ne baisse pas les imp™ts ou on fait un dŽficit, Standard & Poor va baisser notre cote. È)

 

CĠest le contraire qui est vrai.  Baissant les salaires et rŽduisant lĠimp™t sur les profits et les hauts revenus pour maximiser les profits, ceux-ci nĠarrivent plus ˆ sĠinvestir de faon rentable faute de pouvoir dĠachat suffisant des prolŽtaires et des gouvernements.  Les profits se convertissent alors en prts aux entreprises — ˆ noter en particulier la perversitŽ des rachats ˆ effet de levier o les acheteurs transfrent ˆ lĠentreprise achetŽe leur dette contractŽe pour le rachat — aux gouvernements — qui en deviennent encore plus pauvres et encore plus politiquement dŽpendants du capital ˆ cause du service de la dette — et aux prolŽtaires eux-mmes — qui eux aussi en deviennent plus pauvres et plus dŽpendants.

 

La finance est tout aussi nŽcessaire au capitalisme que le soleil et la pluie ˆ lĠagriculture, que la charpente pour un Ždifice.

Il nĠy a pas de choix entre un Ç bon È capitalisme qui investit dans la production et un Ç mauvais È capitalisme financier qui spŽcule.

 


 

C. le capitalisme vert ou vertueux (ou le modle suŽdois au gožt du jour)

 

Ż     Un avant-gožt : la tarification Ç verte È annoncŽe par les LibŽraux quŽbŽcois

¤       Le doublement des tarifs dĠŽlectricitŽ pour soi-disant moins gaspiller dĠŽnergie

¤       Les pŽages autoroutiers pour soi-disant utiliser plus le transport public

¤       La taxe de la mal-bouffe pour soi-disant nous inciter ˆ mieux se nourrir

Toutes ces tarifications et taxes sont dans les faits de rŽgressifs imp™ts indirects car elles sont de mme niveau quelque soit le revenu sans compter que les prolŽtaires ˆ bas revenu affectent une plus grande proportion de leur revenu ˆ la consommation, particulirement pour se nourrir.

Ces nouvelles taxes dite Ç vertes È annoncent en celle beaucoup plus importante sur le carbone, dŽjˆ existante en Colombie britannique et en Sude, cĠest-ˆ-dire sur les produits en proportion des hydrocarbures quĠils contiennent directement et indirectement pour les produire.  Ë remarquer que le dit marchŽ du carbone ou des Ç droits de polluer È joue exactement le mme r™le mais sans passer par le budget Žtatique sauf quĠil exige quand mme une forte intervention Žtatique pour fixer les plafonds et les mŽcanismes lŽgaux de surveillance et de sanction.

Cette nouvelle pression fiscale sur les prolŽtaires consommateurs, en particulier les plus vulnŽrables, sera compensŽe par une baisse de lĠimp™t sur le revenu, les profits et le capital au nom du dogme nŽolibŽral de la dite neutralitŽ fiscale, cĠest-ˆ-dire du maintien ˆ un niveau constant de la pression fiscale en proportion du PIB.  

 

Ż     Le capitalisme ne peut pas tre social et vert : cĠest lĠaccumulation sans fin.

¤       La loi de la concurrence exige de chaque capitaliste de baisser les salaires, de diminuer les conditions de travail et de payer moins dĠimp™t.  Une entreprise non concurrentielle, cĠest-ˆ-dire qui ne maximise pas ses profits, va finir par dispara”tre.

Un monopole (technologie unique, rŽseau difficile ˆ concurrencer, gisement de ressource naturelle ˆ trs bas cožt dĠextraction, protection Žtatique) peut sĠabstraire un certain temps de la loi de la concurrence.  Mais ces Ç surprofits È, en fait la combinaison du profit normal et dĠune rente, se font aux dŽpens de la baisse du taux de profit moyen des entreprises non monopolistiques.

¤       Certaines compagnies peuvent tre Žcologiques parce a permet de rŽduire les cožts de lĠŽnergie.  DĠautres peuvent lĠtre pour rŽpondre ˆ une demande solvable de produits verts. 

á       Cependant, la concurrence entre capitalistes oblige ˆ rŽinvestir les profits pour avoir les machines les plus efficaces. 

á       Les machines les plus efficaces sont celles qui produisent ˆ la cha”ne, en sŽrie, pour la consommation de masse.

Exemple : On peut produire une auto moins Žnergivore avec une meilleur technologieÉ jusquĠˆ une certaine limite.  Mais le capitalisme doit produire de plus en plus dĠautosÉ sans limite.  Le transport public ?  Le capitalisme est pour, surtout BombardierÉ mais sans supprimer lĠauto individuel.  

 

Ż     Pour une accumulation du capital sans fin, il faudrait une accumulation dĠŽnergie verte sans finÉ qui deviendrait de plus en plus polluante.

¤       Tout comme les sables bitumineux, le nouveau gaz naturel extrait de roches sŽdimentaires, dĠo une baisse actuelle de prix en AmŽrique du Nord, nŽcessite beaucoup dĠŽnergie et dĠeau et laisse derrire lui beaucoup de pollution. (Ce ne sera pas une bŽnŽdiction dĠen dŽcouvrir au QuŽbec comme plusieurs compagnies tentent de le faire.)

¤       Le charbon propre, en plus dĠtre Žnergivore, remplace la pollution de lĠair par la pollution de lĠeau. (New York Times, 13/10/09)

¤       Les soi-disant prometteuses centrales solaires dans les dŽserts, qui seraient nŽcessaires pour approvisionner la flotte mondiale dĠautos Žlectriques, ont besoin dĠŽnormŽment dĠeau de refroidissement.  Il nĠy a pas dĠeau dans le dŽsertÉ et il y fait trs chaud.

¤       Les centrales nuclŽaires, trs chres ˆ construire et ˆ opŽrer, comportent un risque infini dĠexplosion radioactive et produisent des dŽchets radioactifs pour lĠŽternitŽ.

¤       LĠŽnergie Žolienne ˆ trs grande Žchelle est limitŽe par le rŽgime des vents, par les extrmes de tempŽrature (il faut chauffer les nacelles par grand froid dĠo baisse de rendement et cožt extra), est instable — elle doit tre combinŽe ˆ une autre source — non seulement est une pollution visuelle mais accapare et charcute les terres agricoles et les forts — chaque Žolienne a besoin de son chemin dĠaccs.

 

Ż     La crise Žcologique impose lĠurgence de commencer ˆ diminuer dŽs maintenant les Žmanations de gaz ˆ effet de serre dans lĠatmosphre (les accords de Kyoto exigeaient que se soient hier mais les ƒU et le Canada sĠen sont foutus) pour atteindre le niveau de 1990 ds 2015.

¤       La prioritŽ doit tre donnŽe ˆ la conservation de lĠŽnergie et ˆ lĠefficacitŽ ŽnergŽtique :

á       Exemple : une meilleure isolation de tous les b‰timents pour rŽduire la consommation dĠŽnergie de plus de 50% ˆ confort Žgal, ce qui est tout ˆ fait possible avec les technologies actuelles.

á       Exemple : La construction autoroutire doit tre immŽdiatement arrtŽe pour un programme gigantesque et immŽdiat de mŽtros, trains de banlieue, de tramway et dĠautobus ˆ voie rŽservŽe.

¤       La rŽduction de la production dĠŽnergie et dĠautomobiles qui en dŽcoulerait est contradictoire avec lĠaccumulation sans fin du capital

á       Le premier rŽflexe des gouvernements des pays o la production dĠautomobile est cruciale (ex. ƒU, Allemagne) a ŽtŽ de subventionner lĠachat de nouvelles automobiles.

á       Le plan dĠHydro-QuŽbec est de produire de plus en plus dĠŽlectricitŽ pour exporter aux ƒU.  CĠest mme une composante essentielle du plan de relance du QuŽbec.  CĠest pire au Canada avec lĠaugmentation substantielle de la production du pŽtrole extrmement polluant extrait des sables bitumineux.    

 

 

 

 

 


Ż      

 

D. LĠŽcosocialisme

 

Ż     Pour Žviter une crise Žcologique, selon les Nations Unis, un pays comme le Canada doit rŽduire, dĠici 2020, de 40% par rapport ˆ 1990 ses Žmanations de gaz ˆ effet de serre, dĠenviron 90% en 2050.  Le QuŽbec en est ˆ 105%, le Canada ˆ 120% (en 2007 avant la crise Žconomique).

 

Ż     Un tel tournant doit aller bien au-delˆ des changements de comportements individuels qui de toute faon sont trs limitŽs par les structures sociales.  (Comment se passer dĠautomobile quand on demeure dans un bungalow de banlieue, seule faon de loger convenablement sa famille ˆ un prix quĠon peut payer mme si la banque nous prend ˆ la gorge, et que le service de transport public est plus que dŽficient ?)

¤       Des changements fondamentaux ˆ la faon dĠhabiter, de se nourrir, de se transporter, de travailler nŽcessitent la collaboration active du prolŽtariat ce qui ne peut se faire que si la nŽcessaire rŽvolution Žcologique ne se fait pas sur son dos ˆ la manire du capitalisme vert, quĠelle se fait en le mobilisant par la dŽmocratie participative.

     

La rŽvolution Žcologique pour aboutir doit se combiner ˆ une rŽvolution en matire de justice sociale et de dŽmocratie qui est de toute faon un but en soi.  Cette combinaison sĠappelle Žcosocialisme

 

Ż     La crise Žconomique rend disponible, bien involontairement, un grand nombre de prolŽtaires, dĠŽquipements, de machineries, de b‰timents pour faire de grands travaux Žcologiques. 

¤       CĠest une telle mobilisation, pour la guerre, qui a finalement mis fin ˆ la grande crise des annŽes 30.  AujourdĠhui, le capitalisme nŽolibŽral tend ˆ faire de mme pour soi-disant lutter contre le terrorisme, en fait pour le contr™le du pŽtrole.  Pour le capitalisme, la guerre est le paroxysme de la loi de la concurrence.

¤       Le capitalisme nŽolibŽral ne pourrait-il pas mobiliser au mme niveau pour sauver la plante et pour la justice sociale ?

á       Poser la question, cĠest y rŽpondre ˆ moins de croire au pompier-pyromane. 

á       DŽpenser plus pour la justice sociale et lĠŽcologie va ˆ lĠencontre de la loi de la concurrence.  Si un pays capitaliste redistribue davantage la richesse, dŽpenses plus pour les programmes sociaux et Žcologiques et se dote de sŽvres lois environnementales et sociales, il perd sa compŽtitivitŽ mondiale.  Il faut alors postuler un gouvernement mondial.  Mais a ne serait plus le capitalisme.

 

Ż     La rŽponse des gouvernements pour sauver la finance a dŽmontrŽ quĠil existait des tonnes dĠargent qui peuvent tre rŽquisitionnŽes. 

¤       Le 200 milliards $ du fŽdŽral rendu disponibles pour sauver les banques correspond ˆ 45 milliards $ pour le QuŽbec. 

¤       Si le gouvernement canadien avait mobilisŽ autant dĠargent que le gouvernement des ƒU lĠa fait, on parlerait de 800 milliards $ dont 175 pour le QuŽbec (le budget total du QuŽbec est de 66 milliards $).

 

Ż     LĠindŽpendance permettrait de mobiliser cet argent par lĠintermŽdiaire de la Banque du QuŽbec contr™lŽe dŽmocratiquement une fois expropriŽes les banques et autres institutions financires situŽes au QuŽbec.  Elle permettrait :

¤       DĠorienter les Žpargnes collectives vers des investissements verts et sociaux, ce que ne peut pas faire la Caisse de dŽp™ts et de placement qui, soumis ˆ la loi de la concurrence, cherche ˆ maximiser ses rendements par des placements majoritairement hors QuŽbec et par la spŽculation.

¤       De hausser substantiellement lĠimposition des hauts revenus, des profits et de la consommation luxueuse tout en arrtant net la fuite dans les paradis fiscaux et lĠŽvasion fiscale.

¤       De hausser le prix de la surconsommation dĠŽnergie en autant que celle de base soit gratuite ; dĠimposer des pŽages autoroutiers et mme dĠinterdire lĠautomobile individuelle en autant quĠexiste un transport public gratuit, frŽquent et de qualitŽ ; de taxer lourdement la mal-bouffe en autant que soient subventionnŽs les aliments de base et Žcologiques disponibles en quantitŽ et ˆ proximitŽ.

 

Ż     Un QuŽbec Žcosocialiste est un QuŽbec de plein emploi ˆ temps complet, avec salaires et conditions de travail dŽcentes, et des services publics et des programmes sociaux universels, sans liste dĠattente, de qualitŽ et compltement gratuits et qui rŽduisent la pauvretŽ ˆ zŽro.

¤       La productivitŽ du travail ayant ŽtŽ multipliŽ par plus de trois fois depuis 1945, mais le temps de travail nĠayant baissŽ que du tiers, le temps de travail doit tre drastiquement diminuŽ, dĠabord ˆ 35 heures, sans baisse de pouvoir dĠachat.

á       Les travailleurs auront les moyens, le temps et la motivation dĠtre Žcologique.

á       La sŽcuritŽ dĠemploi et les investissements publics ˆ lĠavenant en finiront avec le stress qui crŽe les conditions de la boulimie de la consommation de masse, de la vitesse et du loisir abrutissant, mode de vie anti-Žcologique.

¤       Instaurer un salaire minimum de 50% plus ŽlevŽ que le seuil de faible revenu de Statistique Canada, soit 18.00$ lĠheure pour une personne seule dans une grande ville sur la base dĠune semaine de 35 heures ; Un revenu minimum garanti indexŽ au niveau du seuil de faible revenu de Statistique Canada (ex. 1800 $ pour une personne seule dans une grande ville) ; Augmenter immŽdiatement les dŽpenses dans les services publics et les programmes dĠassurance sociale dĠau moins 10 milliards $ par annŽe.

 

Ż     Implanter sur cinq ans, pour tre achevŽ en 2020, un programme obligatoire dĠinfrastructures Žcologiques de 100 milliards $ ou plus.

¤       Construire un rŽseau de transport en commun urbain, ŽlectrifiŽ et dĠusage gratuit suffisant pour ne plus tre obligŽ de possŽder une automobile

¤       Construire, pour le transport des marchandises, un rŽseau national et public de transport intermodal rail-eau suffisant pour Žliminer le camionnage ˆ longue et ˆ moyenne distance

¤       RŽnover et Žlever aux nouvelles normes dĠefficacitŽ ŽnergŽtique tous les b‰timents du QuŽbec sans pŽnaliser les locataires.  Construire 10 000 logements sociaux et Žcologiques par annŽe.

¤       DŽvelopper, avec lĠaccord obligatoire et lĠimplication en termes dĠemplois et de redevances des nations Cri, Innu et Inuit de vastes complexes publics de parcs Žoliens articulŽs aux rŽservoirs hydrauliques nordiques et de la Basse C™te Nord.

¤       Transformer lĠagriculture industrielle et polluante en agriculture biologique de fermes familiales et de fermes en coopŽratives forestires gŽrŽes dŽmocratiquement et soutenu financirement par lĠƒtat.

¤       RŽduire, rŽ-utiliser et recycler la totalitŽ des dŽchets industriels et domestiques dĠici 2020 ˆ charge des fabricants et des commerants    

 

Ż     Est-ce rŽaliste ?

¤       Dans la nuit noire, un type cherche un diamant dans lĠherbe sous un lampadaire.  Un autre type sĠoffre ˆ lĠaider.  Le premier lui rŽpond : Ç Inutile de mĠaider, je lĠai perdu ˆ 100 mtres dĠici. È.  InterloquŽ, le second lui rŽpond : Ç Pourquoi alors le chercher ici ? È.  De lui rŽpondre le premier : Ç Parce quĠil y a de la lumire ! È  Ainsi font les partisans du capitalisme vert et social.

¤       Ernesto Ç Che È Guevara disait : Ç Soyons rŽalistes, exigeons lĠimpossible È  RŽaliste signifie suffisant pour combler les besoins sociaux dont la dŽmocratie.  Impossible signifie impossible pour le capitalisme.

 

En ce moment, au QuŽbec, ni les centrales syndicales ni les regroupements nationaux dĠŽtudiants, de femmes, environnementaux, populaires etc., ni les partis politiques mme pas le parti Vert et QuŽbec solidaire ne sont rŽalistes.

 

Preston Manning, le fondateur du rŽactionnaire Reform Party, invitait les militants de son petit parti albertain dont tout le monde se moquait ˆ Ç penser grand È (Think big).  AujourdĠhui, ce parti, aprs avoir avalŽ le parti Conservateur, dirige le Canada et est peut-tre en voie de remplacer le parti libŽral comme parti Ç normal È de la bourgeoisie.

Osons Ç penser grand ÈÉ ˆ gauche

On y arrivera,

par des Žtats gŽnŽraux du mouvement populaire

(La grande confrontation annoncŽe pour 2010-2011 entre le gouvernement et les syndicats du secteur public en fournit lĠoccasion)

pour organiser une riposte de la rue jusquĠˆ la grve gŽnŽrale

vers une indŽpendance Žcosocialiste

 

 

 

Marc Bonhomme,

Militant anticapitaliste, Žcosocialiste et indŽpendantiste de QuŽbec solidaire

31 mars et 13 octobre 2009