2 mars 2011
Le soulvement des
travailleurs Žtasuniens continueÉ mais les directions syndicales font tout pour
lÕŽpuiser face ˆ un ennemi implacable
Le premier signe de la rŽsistance des
travailleurs est venu le lundi 14 FŽvrier lorsque quelque 400 membres des
syndicats du Minnesota ont rempli les salles d'audience de la lŽgislature
de l'Žtat pour s'opposer ˆ
un projet de loi qui portait
atteinte ˆ la sŽcuritŽ syndicale et rŽduisait les salaires de 15 pour cent. Le projet de loi a ŽtŽ retirŽ. Plus tard dans la semaine, le vendredi, 5 000 travailleurs ont pris d'assaut le capitole de l'Ohio State pour
arrter une lŽgislation similaire. Les
travailleurs de l'Indiana et du Michigan leur ont embo”tŽ le pas. L'Žpicentre de ce mouvement, cependant, a ŽtŽ Wisconsin.
(The Middle West
explodes - in the US, Kim Moody, 27/02/11, ma traduction)
La ville de la
solidaritŽ
Elizabeth Schulte et Lee Sustar
28 fŽvrier
2011
[É]
100 000 personnes du Wisconsin et dÕailleurs ont convergŽ
ˆ Madison ce samedi le 26 fŽvrier pour une manifestation contre la loi du
gouverneur rŽpublicain Scott Walker qui ferait dispara”tre les droits ˆ la
nŽgociation collective des travailleurs du secteur public [É] Dimanche soir [27 fŽvrier], la police
menaait dÕŽvacuer le b‰timent du Capitole [occupŽ depuis deux semaines par les
travailleurs et les Žtudiants].
Mais les manifestants ont maintenu lÕoccupation gr‰ce ˆ des centaines de
militants qui ont refusŽ de tenir compte des appels de certains leaders du
mouvement dÕabandonner. La police
a renoncŽ ˆ ses menaces d'arrestations.
Mais le gouverneur Walker a fait monter la pression en
menaant de mises ˆ pied ds le premier mars si les DŽmocrates du SŽnat ne
revenaient pas au Wisconsin pour voter sur sa proposition. Quatorze sŽnateurs ont fui l'Žtat plus
t™t ce mois-ci empchant un quorum permettant un vote.
[É]
La position pro-syndicale du syndicat de la police n'avait pas
beaucoup d'importance le dimanche 27 fŽvrier lorsque des centaines de flics se
sont dŽployŽs pour tenter d'intimider les manifestants pour quÕils abandonnent
leur occupation. La menace
d'arrestations massives a suscitŽ des dŽbats sur la faon — et mme la
pertinence — de maintenir l'occupation.
La police avait annoncŽ qu'ˆ compter de 16 heures le
dimanche, ils fermaient l'accs au Capitole. Vers midi, il Žtait devenu Žvident qu'ils mettraient ˆ
exŽcution cette menace en empchant quelque 2 000 personnes dÕentrer au
Capitole.
Au rez de chaussŽe, sous la rotonde, la prise de parole
quotidienne au micro se transforma en une vive discussion. Plusieurs orateurs [dont un Žlu
dŽmocrate quÕun candidat du Green Party avait failli dŽfaire] appuyaient les
ordres de la police de quitter le rez-de-chaussŽe. [É]
Environ 100 personnes ont suivi lÕŽlu DŽmocrate ˆ
l'extŽrieur du b‰timent o il a continuŽ ˆ plaider pour que la foule se
disperse. Mais ˆ l'intŽrieur, les
militants scandaient de Ç les laisser entrer È et la police a
permis ˆ environ 100 personnes dÕentrer stimulant ceux qui voulaient maintenir
l'occupation.
NŽanmoins, plusieurs personnes qui avaient ŽtŽ parmi les
dirigeants du mouvement — y compris des membres Žminents du Teaching
Assistants' Association (TAA), le syndicat des employŽs dipl™mŽs de
l'UniversitŽ de Wisconsin — ont plaidŽ pour une retraite.
Plus t™t, le TAA avait accŽdŽ ˆ une demande de la police
de retirer les aliments du b‰timent, ce qui rendait beaucoup plus difficile
l'occupation. Dimanche aprs-midi,
les membres de ce syndicat soutenaient que le seul choix Žtait de quitter le
b‰timent volontairement ou tre arrtŽ. Plusieurs personnes qui ont voulu faire
valoir le maintien de l'occupation et appeler ˆ venir au Capitole se sont vues
refuser l'accs au micro.
[É]
MalgrŽ cela, des centaines Žtaient prts ˆ rester. Cela est apparu clairement quand
Katrina Flores, une chef de file du National
Movimiento Estudiantil Chicano de Aztl‡n (MEChA) chapitre ˆ l'UW, a rŽussi ˆ obtenir le
microphone et a fait valoir que si un nombre suffisant de gens Žtaient prts ˆ
rester dans le b‰timent durant la nuit, la police ferait marche arrire. Son argument a ŽtŽ repris dans le
chant: "Stand our ground ! Stand our ground !"
[É]
Puis, juste aprs 18 heures, l'annonce a ŽtŽ faite que le
sŽnateur rŽpublicain du Wisconsin Dale Schultz avait retirŽ son soutien ˆ
Walker. La foule a ŽclatŽ de joie,
voyant une fissure chez lÕennemi pour la premire fois. CÕest alors que la police a commencŽ ˆ
jeter du lest et que le chef de police a annoncŽ que les manifestants
pourraient rester pour la nuit et quÕon pouvait faire venir de la nourriture.
La dŽcision prise par la police de faire marche arrire
reposait probablement sur les retombŽes politiques des arrestations de
masse. Il aurait fallu des heures
pour dŽgager le b‰timent de quelque 600 personnes qui Žtaient restŽs ˆ
l'intŽrieur. Et les manifestants
ne pouvaient pas tre dŽnigrŽ par Walker en tant qu'Žtudiants excitŽs —
les occupants Žtaient multi-gŽnŽrationnels et incluaient des syndiquŽs pompiers,
Žlectriciens et enseignants, ainsi que des Žtudiants dipl™mŽs et de premier
cycle et du secondaire.
[É]
Toutefois, les syndiquŽs prŽsents Žtaient lˆ
principalement en tant qu'individus, et non comme un contingent organisŽ. ƒtant donnŽ que la date limite pour
essayer de fermer le Capitole avait ŽtŽ annoncŽe bien ˆ l'avance, les syndicats
auraient pu utiliser la manifestation de masse de samedi pour appeler ˆ un
soutien organisŽ soutenant l'occupation, comme ils l'avaient fait auparavant. Leur incapacitŽ ˆ le faire — et
leur prŽtendue entente avec la police — donnera lieu ˆ de vifs dŽbats sur
l'importance de maintenir le contr™le de la Ç maison du peuple È.
Si les
dirigeants syndicaux se sont pliŽs aux exigences de la police — qui, bien
sžr, sont contr™lŽs par Walker — de prendre le contr™le intŽgral du
Capitol, cela va diviser et affaiblir le mouvement ˆ un moment crucial.
Pourtant, malgrŽ le magnifique dŽploiement du pouvoir
syndical samedi, les dirigeants syndicaux ont dŽjˆ acceptŽ les demandes du
gouverneur Walker pour des cotisations plus ŽlevŽs des employŽs pour les soins
de santŽ et les retraites — tant qu'il s'engage ˆ maintenir la
nŽgociation collective et quÕil permette le recouvrement des cotisations qui
soutiennent l'appareil syndical.
En d'autres termes, les dirigeants syndicaux sont prts ˆ appeler ˆ des
actions militantes pour protŽger leur propre bien-tre Žconomique mais pas
celui des membres.
[Bien qu'il y ait quelque chose de vrai dans
cet argument Žtant donnŽ le besoin des syndicats pour
la dŽmocratie et le contr™le des membres,
la consŽquence de couper le financement des
syndicats en coupant la perception ˆ la source serait
dŽvastatrice.
Tant les locaux syndicaux que le personnel et les programmes de
formation prendraient le bord. (Dan La Botz, The
New American Workers Movement and the Confrontation to Come, site web de
Solidarity, 28/02/11, ma traduction)]
Cette contradiction a ulcŽrŽ de nombreux militants syndicaux
qui sont frustrŽs que les fonctionnaires syndicaux nÕont pas pleinement
contestŽ la demande de Walker que les travailleurs doivent faire des sacrifices
pour aider ˆ combler les dŽficits budgŽtaires de l'ƒtat.
[É]
(
Dan La Botz
26 fŽvrier 2011
Le nouveau mouvement
ouvrier amŽricain, nŽ ces dernires semaines lors des manifestations gŽantes du
Wisconsin et l'Ohio, fait face ˆ une confrontation fatidique durant la
prochaine semaine. Ë
Madison [capital du Wisconsin] et Columbus [capital de lÕOhio], les
lŽgislateurs rŽpublicains font pression pour supprimer les syndicats des
employŽs du secteur public et des dizaines de milliers de travailleurs
protestent et rŽsistent. Nous
nÕavons pas vu une telle confrontation entre les travailleurs et patrons aux
ƒtats-Unis depuis le dŽbut des annŽes 1970 quoique les enjeux sont plut™t
semblable ˆ ceux des annŽes 1930.
L'existence mme du mouvement ouvrier amŽricain est en jeu. La question est : que faut-il
faire pour gagner ?
On nÕen revient pas de lÕŽmergence dÕun tel mouvement en seulement deux
semaines.
Dans la lutte pour prŽserver le droit des travailleurs du secteur public
de se syndiquer, des dizaines de milliers, 70 000 ˆ un moment donnŽ, ont
manifestŽ au Wisconsin. Ils ont
maintenu une occupation permanente de l'immeuble du Capitole de l'Žtat et
soutenu un mouvement de masse. Ë
Columbus, Ohio, il y a eu plusieurs manifestations devant l'immeuble du
Capitole de cet Žtat, dont l'une de quelques 10 000 travailleurs. Et il y a des plans pour que a
continue. Ë Indianapolis, o des
milliers de mŽtallurgistes et travailleurs de l'automobile ont manifestŽ et o
des DŽmocrates ont fui pour Žviter un vote, les RŽpublicains ont acceptŽ de
retirer leur lŽgislation pour le prŽtendu Ç droit au travail È.
Au cÏur de ce mouvement, ˆ Madison, Wisconsin, une
nouvelle conception du mouvement ouvrier se crŽe. [É] Tout ˆ coup, nous avons
un rŽel mouvement ouvrier, o les syndicats du secteur public marchent avec les
syndicats du secteur privŽ, les tuyauteurs avec les professeurs, les
travailleurs de l'acier avec les secrŽtaires, et les programmeurs avec les
travailleurs de l'assainissement.
Et les travailleurs syndiquŽs sont souvent rejoints par des partisans
non-syndiquŽs.
Non seulement cela, mais des membres de la communautŽ de
Madison et les Žtudiants ont grossi les lignes de piquetage. Mme les Žlves des Žcoles secondaires
sont sortis en grand nombre. Et tout
le monde qui se tient sur le bon c™tŽ de la ligne de classe est le bienvenu.
Comme le mouvement s'ouvre, les esprits aussi. Les syndiquŽs sÕarrachent les dŽpliants de leurs syndicats
mais aussi prennent ceux de Labor Notes [un regroupement national de la gauche
syndicale]. Les travailleurs et
leurs partisans Žcoutent les politiciens du Parti dŽmocrate mais ils saisissent
aussi les journaux des organisations socialistes et jasent avec leurs
membres. [É]
Ce mouvement ne se limite pas au Midwest. Dans tout le pays les travailleurs font
preuve de solidaritŽ et soutiennent ce mouvement. Au moins 150 membres de syndicats de la Californie ont fait
deux milles miles pour rejoindre les lignes de piquetage ˆ Madison. Des manifestations ont eu lieu pour
soutenir les travailleurs du Wisconsin du Vermont ˆ Atlanta et dans plusieurs
autres villes ˆ travers le pays.
Nous avons maintenant un nouveau mouvement national des travailleurs
propulsŽ par le bas gr‰ce ˆ l'Žnergie, ˆ l'enthousiasme et ˆ la crŽativitŽ de
la base.
[É]
MalgrŽ tous leurs problmes, les syndicats reprŽsentent le
poids de la classe ouvrire dans la sociŽtŽ et en politique. Et mme si leur poids, en raison de
leur dŽpendance ˆ l'Žgard des DŽmocrates, ne se traduit pas toujours en
pouvoir, l'organisation de la classe ouvrire en syndicats reprŽsente le
facteur le plus important dans la dŽmocratie Žtasunienne. Sans les syndicats, l'oligarchie
financire et industrielle, qui dŽtient dŽjˆ le pouvoir, pourrait exercer ce
pouvoir en toute impunitŽ.
[É]
La formidable mobilisation de dizaines de milliers de
travailleurs qui a eu lieu jusqu'ˆ prŽsent est en effet impressionnante, mais
il n'est pas clair quÕˆ elle seule elle puisse arrter les RŽpublicains et
leurs bailleurs de fonds. Les
travailleurs se sont concentrŽs sur l'occupation du Capitole, mais ils ont
toujours cette puissance inexploitŽe de grandes mobilisations dans la rue,
utilisant la dŽsobŽissance civile pour perturber le gouvernement et les
entreprises. Des groupes de
travailleurs prts ˆ aller en prison pour leurs droits pourraient Žlever le
niveau de la lutte. [É] La grve
est une arme puissante dans cette lutte.
Les enseignants dans le Wisconsin lÕont dŽjˆ utilisŽ tant ˆ Madison quÕˆ
travers l'Žtat. Le South-Central
Federation of Labor du Wisconsin a soulevŽ l'idŽe d'une grve gŽnŽrale de
tous les syndicats dans l'Žtat.
Pour tre efficace, une grve gŽnŽrale doit tre appelŽe avant le vote ˆ
l'assemblŽe lŽgislative et elle doit tre organisŽe de telle manire ˆ ce
qu'elle arrte le fonctionnement du gouvernement et des entreprises tout en
prenant en charge la sŽcuritŽ et le bien-tre de la population du Wisconsin.
Dans tout le pays, des centaines de milliers de
travailleurs se tournent vers le Wisconsin et l'Ohio dans lÕespoir de
nŽcessaires mesures audacieuses pour arrter l'agression des RŽpublicains sur
nos droits. Nous sommes dans
lÕattente. Nous sommes avec vous.
(Dan La Botz, The New American Workers Movement and the
Confrontation to Come, site web de Solidarity,
28/02/11, ma traduction)
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Le sens de Madison
La guerre contre les travailleurs n'est pas menŽe
uniquement par des milliardaires comme le secret Koch et de leurs commandos
rŽpublicains. L'attaque contre les
syndicats du secteur public est rŽalisŽe dans l'esprit de l'unitŽ bipartisane dont
le prŽsident Barack Obama aime se rŽclamer.
Obama a fait sa part pour taper
sur la tte des enseignants par la loi Ç Race to the top È qui promet
des sous aux gouvernements des Žtats sÕils adoptent des mesures antisyndicales contre
les enseignants — et en proposant un gel des salaires de deux ans pour
les travailleurs du gouvernement fŽdŽral.
Pendant ce temps, les
gouverneurs dŽmocrates comme Jerry Brown en Californie, Andrew Cuomo ˆ New York
et Pat Quinn dans l'Illinois sont Žgalement dŽterminŽs ˆ rŽduire les fonds
publics pour la retraite des employŽs et les bŽnŽfices pour les soins de santŽ,
et imposer des jours de congŽ non rŽmunŽrŽs et d'autres coupures. La seule diffŽrence est que les DŽmocrates
veulent laisser lÕorganisation syndicale intacte afin de transformer l'argent
des cotisations en contributions en leur faveur au moment des Žlections.
Jusqu'ˆ prŽsent, les syndicats du secteur public ont rŽagi
ˆ ces attaques en battant en retraite, si ce n'est par la capitulation pure et
simple. Mme en pleine
mobilisation au Wisconsin — alimentŽ en grande partie par des actions des
enseignants —la prŽsidente de lÕAmerican
Federation of Teachers (AFT), Randi Weingarten, a annoncŽ son abandon de
leurs droits ˆ la permanence. Weingarten
propose maintenant des contrats dans lesquels les enseignantes qui ont ŽtŽ
jugŽes insatisfaisantes auraient un an pour sÕamŽliorer ou tre congŽdiŽes dans
les 100 jours.
De mme, les dirigeants des syndicats du secteur public du
Wisconsin, comme la prŽsidente du Conseil du Wisconsin Education Association, Mary Bell, et la directrice
exŽcutive du Conseil 24 de lÕAFSCME, Marty Biel, ont dŽclarŽ ˆ maintes reprises
qu'elles Žtaient prtes ˆ faire des concessions dÕordre financier au gouverneur
Walker. Celles-ci rŽduiraient de
plus de 7 pour cent le salaire net des travailleuses en Žchange du maintien des
droits de nŽgociation du secteur public. En d'autres termes, les membres du syndicat auraient ˆ encaisser
le coup pour assurer la viabilitŽ des syndicats — et le paiement des
salaires des dirigeants syndicaux, sans doute sans coupure.
Au cours des 35 dernires annŽes, les reprŽsentants
syndicaux ont ˆ plusieurs reprises justifiŽ de telles concessions en prŽtendant
qu'il n'y avait pas d'autre choix — parce que les profits sont en baisse,
que les dŽficits budgŽtaires du gouvernement sont trop ŽlevŽs et que les
syndicats sont trop faibles pour rŽsister.
Mais trois ans aprs la crise Žconomique, les bŽnŽfices
montent en flche, et les dŽficits budgŽtaires fŽdŽraux et des Žtats ne sont
pas causŽs par les modestes
salaire et avantages sociaux des travailleurs du secteur public, mais
par les dŽpenses des deux guerres sans fin en Irak et en Afghanistan et par un sauvetage
ˆ coups de billions $ des banques lequel se poursuit.
Comme Rose Ann DeMoro, directrice exŽcutive du National
Nurses United, lÕa Žcrit dans le Huffington Post :
Ç Les travailleurs n'ont pas crŽŽ la rŽcession ou la crise
budgŽtaire ˆ laquelle font face les gouvernements fŽdŽral, Žtatiques et locaux,
et il ne peut y avoir aucune autre concession, un point cÕest tout.
Ç Il devrait tre Žvident que la droite veut
faire des travailleurs et de leurs syndicats des boucs Žmissaires, et cherche ˆ
exploiter la crise Žconomique pour un assaut tous azimuts sur les syndicats,
les employŽs du secteur public et tous les travailleurs par une campagne qui
est financŽ par la droite, par des milliardaires comme les frres Koch. È
Extraits choisis et traduits par Marc Bonhomme, 2
mars 2011