La lutte citoyenne contre les gaz à effet de serre (GES) au Québec
Le mouvement pour un moratoire
contre les gaz de schiste et Mobilisation Turcot
Il suffit de lire l’éditorial principal du Devoir du 1er juin
pour non seulement pleinement réaliser l’ampleur de la catastrophe appréhendée
due aux émanations de gaz à effet de serre (GES) mais aussi la voie à suivre pour s’en sortir :
« Le jour où l'Allemagne annonce qu'elle abandonne
le nucléaire, l'Agence internationale de l'énergie — [qui]
n'est pas un groupe écologiste mais un forum de 28 pays développés grands
consommateurs de pétrole dont le Canada — prédit que les
émissions de gaz à effet de serre atteindront dès l'an prochain le plafond
maximum fixé pour 2020. [Ainsi]
nous approchons dangereusement du seuil critique d'émissions de CO2 au-delà
duquel le climat devrait se réchauffer d'au moins deux degrés supplémentaires.
[…] Deux degrés Celsius de plus,
cela semble peu. Pourtant, selon les modèles des experts, au-delà de cette
hausse moyenne planétaire, le climat s'emballera, les catastrophes naturelles
se multiplieront et les coûts en vies humaines et en pertes économiques
deviendront monstrueux. Il sera alors difficile, voire impossible de revenir en
arrière. […]
« Rappelons-nous que cette limite à la hausse des
émissions de CO2 d'ici 2020 est le seul consensus auquel sont parvenus tous les
pays, y compris la Chine, les États-Unis et le Canada, lors des deux derniers
sommets sur le climat, à Cancún et à Copenhague. Mais voilà que ce plafond d'émissions sera défoncé dès l'an
prochain, nous apprend l'AIE, soit neuf années plus tôt que prévu, à moins que
les pays restreignent la hausse totale de leurs émissions des neuf prochaines
années à celle de la seule année 2009... Ce qui n'est pas du tout réaliste.
[…] Avec les nombreuses
découvertes de gisements de gaz de schiste et la mise au point de nouvelles
centrales thermiques au charbon que l'on dit «propres», le prix et la
disponibilité de ces deux sources d'énergie ont changé la donne mondiale. […]
« …nous assistons à la démission des élus de
plusieurs pays comme le Canada et les États-Unis devant les exigences du
capital. Même à Québec, nous avons
assisté, hier, au spectacle d'un ancien premier ministre à la solde des
sociétés pétrolières et gazières qui tente de convaincre les élus de leur
verser des compensations parce qu'on leur interdit d'exploiter une ressource
qui ne leur appartient pourtant pas. Devant tant d'acharnement, seule
l'opposition des citoyens peut faire entendre raison à des gens qui ont perdu
le sens du bien public. [Je
souligne] » (Jean-Robert
Sansfaçon, éditorial principal Climat — Après
le nucléaire, le gaz ?, Le Devoir, 1er juin 2011)
En moins d’un an,
le Québec a connu deux épisodes de climat extrême soit les grandes tempêtes au
Bas St-Laurent et en Gaspésie cet hiver et maintenant un super-débordement du
Richelieu qui n’en finit plus. Des
épisodes bien plus graves se sont produits dans la dernière année non
seulement au Pakistan, en Russie et en Chine mais aussi en Colombie britannique
et dans les Prairies canadiennes et états-uniennes. Voilà que dorénavant la perte de contrôle du climat risque
de se combiner à celle du nucléaire suite au tremblement de terre et au tsunami
japonais.
Que ce soit au Japon (Pierre Rousset, Un
premier point tournant dans la crise japonaise, ESSF, 28/05/11) ou au
Québec, les gouvernements peinent à même palier à l’urgence jusqu’à la
pingrerie anti-Québec dans l’usage civil de l’armée (Presse canadienne, L’eau
continue de monter, l’aide s’organise, Le Devoir, 1/06/11). Quant à préserver l’avenir, les
intérêts pécuniaires de la propriété privée, de la rente foncière et des
inéquitables taxes foncières préservent plutôt le statu quo (Josée Boileau,
second éditorial, Inondations
en Montérégie — Faire comme avant, Le Devoir,
31/05/11). Heureusement, tant au
Japon et en Allemagne (Daniel Tanuro, L’Allemagne dit
adieu au nucléaire… et nous ?, ESSF, 31/05/11) qu’au Québec, les
peuples sont au rendez-vous dans la rue.
Le mouvement pour un moratoire sur les gaz de
schistes, un instant débalancé par la supercherie de « l’évaluation environnementale stratégique »
(Pierre Batellier, Luc Desnoyers, Lucie Sauvé - Membres
du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste, L'évaluation
environnementale stratégique: rigueur ou imposture?, Le Devoir, 1/06/11),
reprend du poil de la bête (Radio-Canada,
De
Rimouski à Québec pour un moratoire sur le gaz de schiste, 29/05/11) entre
autre parce que piqué au vif par le chauvinisme du président de la compagnie
albertaine Questerre (Louis-Gilles Francoeur, Questerre
tient l’appui du Québec pour acquis, dénonce l’AQLPA, Le Devoir, 28/05/11). En autant qu’il ne se
laisse pas tenter par la substitution de la politique spectacle à la
mobilisation de masse (Presse canadienne, Gaz
de schiste - Les opposants prêts à s'attacher aux foreuses, Le Devoir,
31/05/11), rien n’interdit de penser qu’il ne puisse se développer jusqu’à obtenir
le moratoire comme l’a obtenu en France l’importante mobilisation contre ces
gaz (Christian Rioux, La
France interdit l’extraction des gaz de schiste, 12/05/11). Au-delà d’une telle mobilisation, se
pointerait son développement à un niveau supérieur réclamant l’interdiction de
l’usage des énergies fossiles au Québec d’ici 2030 tel qu’adopté par le congrès
de Québec solidaire de mars 2011 mais pas encore rendue publique par la
direction du parti.
Samedi, 4 juin,
15h, 4801 St-Denis (Métro
Laurier, sortie St-Joseph)
Turcot / Champlain :
Oui au transport en commun
Non à l’industrie de la corruption
Parce que l’échangeur Turcot
et le Pont Champlain n’ont pas été construits pour durer, contrairement au Pont
Jacques-Cartier, leur vie utile s’achève et leur sécurité doit être assurée par
d’immédiats et d’importants travaux de réfection. L’enjeu fondamental mis en lumière est notre dépendance
collective à l’égard du mode de transport individuel et des énergies sales dont
il s’alimente. Parce que le transport est la plus importante source d’émission
de gaz à effet de serre (GES) du Québec (37,8%) et reste la seule source
importante de GES en croissance, nous croyons qu’une révolution du transport
s’impose. Québec solidaire
préconise des modes de transport collectifs, gratuits et non polluants.
l L’augmentation
de transport en commun doit se réaliser immédiatement et massivement pour réduire la pollution et la congestion: autobus sur
voies réservées, tramways et bonification du train de l’Ouest. Faute d’une offre immédiate de
transport collectif, il faut soutenir le co-voiturage aux heures de pointe par
des voies réservées et du stationnement incitatif.
l En
accord avec Mobilisation Turcot, nous nous opposons au projet dans sa forme
actuelle. Le
projet devra se faire en ne démolissant aucun logement et sans hausse de la
pollution dans les quartiers riverains.
l Nous
réclamons un moratoire sur la reconstruction de Turcot/Champlain jusqu’à la tenue d’une enquête
publique sur l’industrie de la construction et le financement des partis
politiques.
l Le
nouveau projet Turcot devra être approuvé par un comité populaire paritaire femme-homme composé
d’experts, de représentantEs des comités citoyens concernés et des groupes
environnementaux et approuvé par un référendum dans l’arrondissement Sud-Ouest
de Montréal.
l Il faut
viser la gratuité des transports en commun dans la région de Montréal en abaissant graduellement les
tarifs sur une période de dix ans.
l Il faut
privilégier les stratégies incorporant le transport des marchandises par rail et optimiser les systèmes de
transport en commun entre Montréal et les banlieues.
l Le
financement du transport public ne doit pas se faire par l’augmentation ou
l’imposition de nouveaux tarifs tant pour les usagers que pour les automobilistes. Un transport en commun accessible
favorisera l’abandon de l’usage de l’automobile.
l Il faut
profiter de la rénovation de Turcot pour orienter le transport en commun vers
le mode électrique. La demande supplémentaire en
électricité devrait être comblée par les énergies vertes et par l’efficacité
énergétique.
Québec solidaire
Association régionale de Montréal
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