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14 décembre 2007

Le « Eux et Nous » de Québec solidaire
donne-t-il le change à celui du PQ ?


Manif de Montréal du 8 décembre pour soutenir les
objectifs de Kyoto plus. Source : Radio-Canada

Dans le Journal de Montréal du 4 décembre et dans Le Devoir du 5 décembre, la porte-parole en chef de Québec solidaire rejette le « eux et nous » du PQ et de l’ADQ — « 
Il ne sera pas question ici de la majorité francophone et des minorités immigrantes » dit-elle. Elle redéfinit le « eux et nous » en termes socio-économiques :
« Je voudrais plutôt parler de «nous» qui allons bientôt déverser [à l’occasion de la guignolée, NDLR] dans des chapeaux, casseroles ou boîtes de carton des denrées ou de l'argent pour les personnes “démunies”. Je voudrais aussi parler d'“elles” et “eux”, tellement invisibles, tellement silencieux […] les mères monoparentales, les femmes immigrantes, les aînées, pauvres et seules […] Qui ça, «nous»? Pas difficile: la majorité plus ou moins silencieuse. »

Pour la porte-parole, il appert que tout le monde est silencieux. Peut-être devrait-elle écouter un peu plus ? Il appert aussi que la majorité des membres des syndicats est classée dans la même catégorie du « nous » que les gens d’affaires : Desmarais, Péladeau, l’infirmière de Ste-Justine, la préposée de Notre-Dame, l’enseignant du Cégep Maisonneuve, l’ouvrier spécialisé de Bombardier, l’installateur de Québécor-Vidéotron, tous unis contre les pauvres ! Si l’on adhère à la vision du monde de la porte-parole en chef, Québec solidaire se définirait comme le parti des « 
démunies » contre les nantis. Québec solidaire parlerait au nom des démunies en attendant qu’elles en soient capables. Nous voilà revenu au temps chrétien d’avant la Révolution tranquille avec un changement de forme : le maternalisme humanitaire a remplacé le paternalisme ecclésial.

Pour lire le texte complet :
Le Eux et nous

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Comité Démocratie et Participation

Le comité Démocratie et Participation a été mis sur pied par des militantes
de Québec solidaire, en désaccord avec mon expulsion par le Comité de
coordination national. Le comité estime qu’il s’agit d’une tentative par le
Comité de coordination de supprimer la dissidence. La décision du Comité de
coordination, portée en appel, touche l’ensemble des membres de Québec
solidaire en réduisant à peu de chose la démocratie interne.

Vous trouverez ci-contre le dépliant du comité et une brève réponse de ma
part aux motifs invoqués par la direction de Québec solidaire pour
m'expulser.

Pour ceux et celles intéressées à y aller en profondeur, vous trouverez un
fichier de tout le dossier en ma possession.

Marc Bonhomme

dépliant

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7 décembre 2007




Pourquoi la direction de Québec solidaire veut m’expulser

Le Devoir du 16 novembre dernier révélait publiquement que la direction de Québec solidaire veut m’expulser (voir en annexe le paragraphe pertinent de l’article). Cette information provenait, selon l’article, d’un texte qui m’est inconnu de la présidente du comté de Mercier dont le candidat pour les prochaines élections est le porte-parole homme Amir Khadir. Les informations transmises par l’article sont exactes en autant que faire se peut en un paragraphe.

Il serait cependant pertinent d’ajouter que jamais aucune assemblée générale ni locale ni régionale ni nationale ni aucune autre instance de Québec solidaire n’a exigé quelque sanction que ce soit ni blâme contre moi. De plus, le dernier Conseil national des 16-18 novembre n’a pas statué sur mon appel comme cela était prévu car le rapport du comité d’appel n’était pas prêt malgré un temps normalement suffisant pour y parvenir. Cette volonté d’expulsion relève uniquement de la volonté de la direction nationale de Québec solidaire.

Jusqu’ici, comme cette direction m’interdisait de faire connaître mon point de vue à l’interne que ce soit de vive voix ou par écrit malgré des demandes répétées, je l’avais fait connaître uniquement par liste personnelle de courriels et quelque peu par mon site personnel (
www.marcbonhomme.com) ce que par ailleurs m’a reproché le comité d’enquête nommé par cette direction (on trouvera mon dossier complet sur mon site sous l’onglet « Démocratie et participation »). Il faut croire que la liberté d’expression ne pèse pas lourd pour la direction de Québec solidaire.

Le point de départ de toute l’affaire est qu’avec d’autres membres j’ai tiré la sonnette d’alarme au sujet d’une agression lors d’une assemblée générale en Outaouais (où je n’étais pas présent), agression reconnue par le comité d’enquête qui a pourtant recommandé mon expulsion et blanchi l’agresseur qui, en plus s’est excusé sur le dos de sa victime et d’autres militants et militantes en Outaouais :
« Les deux personnes sont tombées au sol et ont dû être séparées par deux autres personnes. Il semble que la personne agressée soit restée passive. Même si les témoignages diffèrent quelque peu sur la nature dont s’est déroulée l’agression, il n’en demeure pas moins que [nom de l’agresseur] a bel et bien agressé un autre membre le 23 juin 2005 au sein de l’UFP [parti qui a fusionné avec Option citoyenne pour donner QS, NDLR].  […] Or, il appert que [nom de l’agresseur] s’est excusé lors de l’assemblée de septembre [2005], en expliquant que son comportement était dû au climat de violence qui prévalait lors de l’assemblée du mois de juin [2005]. »

Pourquoi une telle recommandation aberrante du comité d’enquête reprise à son compte par la direction nationale ? Le comité d’enquête en donne la clef :
« La question des divergences politiques (orientations de l’UFP puis de QS) est cruciale. »
En effet, l’agresseur a la confiance politique de la direction nationale au point que celle-ci lui a confié d’importantes responsabilités à sa réunion du 27-28 janvier 2007 :  
« Que l’on demande à [nom de l’agresseur], membre du comité sur la démocratie participative, de voir à la mise sur pied du comité d’élection pour le prochain Conseil national [15-17 juin 2007] et d’en assumer la présidence, en l’invitant à s’assurer de la parité femmes-hommes au sein du comité. »
Pourtant, à sa réunion du 17 février 2007, le Comité de coordination régionale de l’Outaouais adoptait une résolution de quasi blâme envers l’agresseur :
« Vu le malaise ressenti par toutes et tous face au rôle assigné à [nom de l’agresseur] par la présidente de la Commission des femmes et à ses agissements depuis quelques semaines, il a été décidé qu’une lettre conjointe signée par la porte-parole femme du Coco QS régional, la responsable de la Commission des femmes au Coco régional et la porte-parole femme du Coco QS de l’Association de Hull serait acheminée à la présidente de la Commission des femmes pour faire état de nos préoccupations et que cette correspondance soit copiée à la présidente de QS et à [nom de l’agresseur]. »

Quant à moi, j’ai le malheur d’être politiquement du mauvais bord pour les raisons données par l’article du Devoir. Pourtant, les statuts du parti autorisent le pluralisme (article 2) et la dissidence interne et externe (article 4). Pour m’expulser, il aura fallu que la direction me diabolise en insinuant que j’avais recours au « 
dénigrement », c’est-à-dire à la critique politique de la direction nationale, et aux « attaques, tant verbales qu'écrites, à l'égard d'un autre membre », c’est-à-dire demander que la décision de l’assemblée générale de l’UFP-Outaouais d’expulser l’agresseur soit maintenue. De là à retourner l’accusation de violence contre moi il n’y avait qu’un pas qui fut vite franchie. Et dire que la Déclaration de principes du parti affirme des valeurs féministes, démocratiques et de justice. Il faudrait le faire savoir à la direction nationale.

Pour combler la mesure, comme le dit la lettre d’appui à ma cause de 25 membres et sympathisantes/sympathisants de Québec solidaire :
« Malgré plusieurs demandes de Marc et malgré un entretien de deux heures avec le comité d’enquête formé illégalement par le CCN [les statuts de QS ne donnent au Comité de coordination nationale ni le pouvoir d’expulsion ni de pouvoirs résiduels pas plus que le Code Morin, NDLR], ses membres ont systématiquement refusé de lui révéler le contenu de la plainte qui aurait été formulée. Il ne l’a appris qu’en lisant le rapport d’enquête. Il y a eu un manquement grave aux principes de justice naturelle auxquels est tenu le CCN, en tant qu’instance de Québec-solidaire. Ce comportement rappelle celui du gouvernement fédéral qui refuse aussi de communiquer aux victimes de “certificat de sécurité” les faits et gestes qui leur sont reprochés. »

Il s’agit bien d’un règlement de compte politique injuste, anti-démocratique et anti-féministe que n’oserait même pas faire un parti de droite. Cette façon de procéder rappelle plutôt les plus mauvaises pratiques de la gauche du XX siècle.

Marc Bonhomme, 7 décembre 2007


Annexe

Extrait de l’article d’Antoine Robitaille du Devoir du 16 novembre 2007

« Par ailleurs, selon la lettre de Mme Ataogul, une autre des “questions importantes” discutées en fin de semaine sera le dépôt d'un “comité d'appel” qui s'est penché sur l'expulsion d'un membre de QS, Marc Bonhomme. Ce dernier, un ancien de l'Union des forces progressistes, a été expulsé en novembre 2006 par le comité de coordination de QS. Parmi les motifs invoqués: “dénigrement du parti et de ses dirigeant-e-s auquel il s'est livré”; “non-respect des statuts du parti”; “il constitue un frein au fonctionnement du parti dans la région” (l'Outaouais); “ses attaques, tant verbales qu'écrites, à l'égard d'un autre membre”. En février, un comité “Démocratie et participation dans Québec solidaire” a été créé afin de demander l'annulation des sanctions contre M. Bonhomme. Selon ce comité de défense, M. Bonhomme ne fait qu'exprimer sa dissidence. Il croit que QS a dérapé vers le “social-libéralisme”. Dans son site Web, M. Bonhomme écrivait récemment que la direction de QS n'en a que pour l'électoralisme sur la base d'un “néolibéralisme à visage humain”. »

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15 novembre 2007



L’indépendance, plus que jamais

Avec l’arrivée de la nouvelle cheffe, le PQ a renoncé à sa stratégie référendaire cul-de-sac en faveur d’une étapiste citoyenneté provinciale. Cette abandon « réellement existant » enfin avoué de l’objectif indépendantiste n’est nullement compensé par le constitutionnalisme électoraliste sans but ni contenu de Québec solidaire, dont ne fait même pas mention le « 
fil conducteur » pour la prochaine élection proposé par la direction, et encore moins par l’autonomiste constitutionnalisme parlementaire à la Duplessis de l’ADQ. Par défaut, ce vide redore le blason du faussement naïf fédéralisme nationaliste du PLQ qu’accommode raisonnablement les Conservateurs par leur reconnaissance de la nation québécoise, à la sauce ethnique, dans un Canada uni.

Pour lire le texte complet :
Indépendance

1er novembre 2007



La nouvelle plate-forme du PQ :
privatiser la santé et l’éducation

À son dernier passage au pouvoir l’on sait que le PQ, dans le sillage des Libéraux fédéraux, s’était révélé le champion des coupures gâchant ainsi la « victoire morale » de 1995. Tant et si bien que le gouvernement fédéral a pu imposer en 2000 sa loi dite de la clarté sans coup férir tellement la défiance populaire envers le PQ avait paralysé le peuple québécois. Au lieu d’en tirer les leçons par un tournant à gauche, à ne pas cependant confondre avec le verbiage social-démocrate, afin de donner une assise sociale à sa stratégie référendaire — si l’on admet à tort que le projet historique réel du PQ ait jamais été l’indépendance et non la souveraineté-association-« beau-risque »-souveraineté-partenariat c’est-à-dire le renouvellement du fédéralisme — le PQ a opté pour l’image de la jeunesse branchée qui n’est pas plus solide que la bulle spéculative dont cette jeunesse est férue.

Pour lire le texte complet :
La nouvelle plate-forme du PQ

Version révisée
(28 octobre)




Essai d’économie marxiste

La financiarisation du capital
Ou l’atteinte des limites de l’accumulation

Pourquoi cet entêtement du gouvernement étasunien à poursuivre deux guerres perdues d’avance, celles de l’Iraq et de l’Afghanistan, quitte à enfoncer les ÉU dans de profonds déséquilibres extérieur et budgétaire sans compter le discrédit politique extérieure et intérieure ? Pourquoi les classes dominantes des économies dites émergentes acceptent-elles de financer ce super déficit du compte courant étasunien alors que la gigantesque dette en résultant en devient de plus en plus risquée que ce soit sous forme de super dévaluation ou même de gel des paiements ? Pourquoi les rivaux impérialistes des ÉU appuient-ils finalement la catastrophique politique de guerre du pétrole, dite anti-terroriste, après lui avoir résisté dans un premier temps ? Pourquoi les puissances anglophones, dont le Canada, embarquent-elles à pieds joints dans ces guerres perdues d’avance ?


Pour lire le texte complet :
Essai2

8 octobre 2007



Le retour de Marx

L’essai philosophique mensuel du Devoir (6 octobre 2007, page C6) que l’on trouvera en annexe a à la fois montré qu’une nouvelle génération au Canada francophone sinon au Québec redécouvre Marx et démontré la pertinence contemporaine de sa vaste contribution à l’analyse critique du capitalisme. Cet petit bijou d’essai met à plat la mystification de la dite « économie du savoir » et de ses corollaires, l’idéologie de la fin du travail et la pseudo philosophie post-moderniste de la société sans classes où tous les « récits » individualistes se vaudraient. On notera en particulier la caractérisation en trois temps du concept d’aliénation, l’explication de la marchandisation du savoir et la pertinence contemporaine de l’accumulation primitive du capital.

Pour lire le texte complet :
Le retour de Marx

3 octobre 2007



Les « arrangements raisonnables »
Une diversion néolibérale qui soulève des
débats de fond


Le débat à propos des « arrangements raisonnables » est une conséquence de la défaite stratégique du mouvement syndical québécois en décembre 2005, une capitulation sans combat, laquelle s’est prolongée dans les victoires électorales de la droite ultra-néolibérale tant au niveau fédéral, au début de 2006, qu’au Québec, au début de 2007, avec la substitution de l’ADQ au PQ comme parti de l’alternance propre au système uninominal à un tour. Ainsi, l’ADQ, dont les monopoles médiatiques ont été la caisse de résonance déformée, a-t-elle eu la capacité d’imposer ce débat avec la complicité du parti Libéral moins en instituant une commission qu’en nommant à sa tête deux mâles blancs notoirement conservateurs sous leurs habits d’intellectuels, un anglophone pro-religion et un pur laine nationaliste qui n’a pas caché son mépris du peuple. Pour ne pas être de reste, le
new PQ en est revenu au « nous » frileux, un pas en arrière par rapport à la position de l’ancien chef, pourtant un ardent néolibéral, sur la place du crucifix.

Pour lire le texte complet :

Les arrangements raisonnables

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8 septembre 2007

La grève/lock-out du cimetière Notre-Dame de Montréal
Un conflit oublié… à tort




Il a fallu que je sorte de ma bulle estivale et que je sois sensibilisé par un éditorial de Jean-Robert Sansfaçon du 30 août dans Le Devoir — une fois n’est pas coutume — pour que je réalise les enjeux cruciaux posés par la grève/lock-out du cimetière Notre-Dame de Montréal en cours depuis le 16 mai dernier. Sauf erreur, ce conflit est de par sa longueur et malgré la relative modestie du nombre de personnes impliquées, 129 dont 72 employés saisonniers, un des plus importants de l’heure au Québec sinon le plus important en termes de jours-travail perdus après le lock-out concernant le Journal de Québec. Plusieurs de ses enjeux ne sont pas banales, tant s’en faut. « 
[I]l y a le passage à la semaine de 32 heures au lieu de 37,5 heures réparties sur quatre jours sans baisse de salaire, la retraite à 60 ans sans pénalité, l'interdiction de la sous-traitance même pour les gros travaux de paysagement ainsi qu'un minimum de 36 semaines de travail par année au lieu de 26 semaines pour les salariés saisonniers… »

Chacun de ses enjeux, particulièrement les revendications de la diminution du temps de travail, mériterait toute la solidarité agissante du mouvement syndical et populaire, de même que de la gauche politique. À elle seule, « 
la semaine de 32 heures au lieu de 37,5 heures réparties sur quatre jours sans baisse de salaire » annonce un changement de paradigme. Elle est LA revendication anti-capitaliste essentielle pour éliminer inégalités et pauvreté en s’attaquant à sa racine, le chômage, plaie inhérente du capitalisme pour contrôler le prolétariat. Aujourd’hui, on se rend de plus en plus compte qu’elle est aussi LA revendication écologique essentielle en substituant le temps libre de la politique et de la création au consumérisme de masse, piège dans lequel le mouvement syndical de l’après Deuxième guerre mondiale s’était laissé prendre au lieu de renverser le capitalisme dans des pays impérialistes clefs, particulièrement en France et en Italie où la situation était mûre.

Cette revendication renoue après plus d’un demi-siècle avec le « 32 heures payées 40 » du syndicalisme radical des années 30 et 40. Quant à la revendication du refus de la sous-traitance, c’est un rappel de la mobilisation de décembre 2003 contre les lois scélérates du premier gouvernement Charest. On se souvient de cette mobilisation qui avait bloqué routes, ports et casinos et que les directions syndicales, particulièrement de la FTQ, eurent le plus grand mal du monde à contrôler, les obligeant dans un premier temps à tenir un vote pour une grève générale publique-privée d’une journée qu’ayant obtenu ils ne respectèrent pas jusqu’à réussir à démobiliser la base au point de capituler sans combat à la loi spéciale de décembre 2005 après avoir laissé passer les lois sur les PPP en décembre 2004.

Pourtant aucun acteur social ou politique n’est au rendez-vous pour soutenir dans la rue les syndiqués du Cimetière Notre-Dame. Les directions syndicales sont empêtrées dans leur alliance avec le capital financier à travers les prétendus « fonds de solidarité » dont le pendant politique est la concertation avec l’État malgré la volée de bois vert subie en décembre 2005 par les syndicats du secteur public. Les directions populaires s’enlisent dans l’économie sociale comptant sur les subventions gouvernementales qui les ont transformé en clients et faire-valoir de l’État. Quant à la direction de Québec solidaire, malgré son verbiage, cependant de plus en plus rare, sur la parti de la rue et sur les méfaits du néolibéralisme, elle n’en a que pour l’électoralisme sur la base d’un « néolibéralisme à visage humain », ce qui la tient éloignée de toute revendication radicale et de tout conflit encadré par les bureaucraties syndicales et populaires à moins d’être conviée pour un appui verbal ou à la queue de quelque manifestation ponctuelle et sans lendemain.

Tout ce beau monde regardait ailleurs, y compris les organisateurs et organisatrices des 450 activités programmées du Forum social québécois dont aucune ne portait sur ce conflit ni d’ailleurs sur la question de la réduction du temps de travail, dont la déclaration finale ne disait mot et dont aucune de 41 propositions d’action n’étaient l’objet. Remarquablement, il en est de même en ce qui concerne la lutte contre le lock-out du Journal de Québec par Québécor alors que la production et la diffusion fort réussie d’un quotidien alternatif mériterait des discussions approfondies sur les nouveaux moyens de lutte proactifs et participatifs qui permettent la construction de la solidarité sans compter la perspective de produire un quotidien de gauche si le mouvement social s’y mettait. Et pourtant toutes ces courageuses syndiquées laissées à elles-mêmes, sauf pour l’encadrement bureaucratique habituel de la CSN ou de la FTQ, porte sur le terrain des vaches la substantifique moelle du contenu des aspirations altermondialistes ou des méthodes alternatives de lutte sociale.

La dialectique de la défaite stratégique du mouvement syndical en décembre 2005 aura, au-delà de la démoralisation générale, des illusions électoralistes et des happening décrochés du terrain, provoqué cet inattendu soubresaut que personne n’attendait et que tous les progressistes ignorent… mais non l’État et l’Église qui avec la fin des vacances et le prolongement du conflit ont compris l’urgence d’intervenir devant cette bombe à retardement. Contre la volonté patronale confiante dans son lock-out, le gouvernement Charest que ni le PQ ni l’ADQ… ni la direction de Québec solidaire n’ont contredit, crée un précédent en s’immisçant dans un conflit privé ne concernant en rien quelque service essentielle sauf le repos éternelle de quelques centaines de cadavres bien congelés que leurs familles se refusent à incinérer. C’est là un prétexte putride que seul l’archevêque de Montréal aura osé le premier invoquer en soutien à ce regroupement de familles conservatrices.

La vraie raison de cette intervention intempestive que le syndicat local a déjoué de son mieux étant donné l’absence de solidarité réellement existante — reprise du travail quatre jours sur cinq — est bien sûr la nature antilibérale et même anticapitaliste des revendications les plus avancées du syndicat local. Il est fort bien et nécessaire d’anticiper une grève étudiante contre le dégel des frais de scolarité — cependant l’enthousiasme ne semble pas être au rendez-vous — mais un tiens ne vaut-il pas mieux que deux tu l’auras ?

Marc Bonhomme, 8 septembre 2007

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1er septembre 2007

Québec solidaire n'aura pas de candidate dans Charlevoix
Pathétique !




De dire le très bref communiqué de presse émis par la direction nationale de Québec solidaire le 31 août 2007 :
« Les membres de Québec solidaire dans la circonscription de Charlevoix, réunis hier soir en assemblée spéciale, ont décidé de ne pas présenter de candidature lors de l'élection partielle qui se tiendra le 24 septembre prochain dans leur circonscription. »

N’importe quelle observatrice même inattentive de la scène québécoise a remarqué que la décision de présenter ou de ne pas présenter un ou une candidate contre la chef du PQ relève de la direction nationale des autres partis car l’enjeu est bien national si ce n’était qu’à cause de la tradition du parlementarisme britannique de ne pas présenter de candidate contre une nouvelle chef se présentant à une élection partielle. Presque immédiatement, la direction du parti Vert a présenté un candidat même si c’était sur la base d’une argumentation tordue « 
que notre démarche ne mettra pas en péril son élection [de Pauline Marois], [le parti] prôn[ant] la politique de l’influence, plutôt que la politique du pouvoir. »

Cette observatrice aura aussi remarqué le jeu politicien des directions Libéral et de l’ADQ sur ce sujet. Libéraux et Péquistes ont un commun intérêt à ramener l’ADQ à son état de troisième parti, à demeurer les frères ennemis justifiant leur existence réciproque. L’ADQ occupe les mêmes plates-bandes nationalistes que le PQ et cherche toutes les occasions pour le tasser. Il est normal donc que les Libéraux déroulent le tapis rouge à la chef péquiste, d’autant plus qu’ils n’ont aucune chance dans Charlevoix, pour qu’elle dispute le crachoir au chef adéquiste à l’Assemblée nationale. Il est tout aussi normal que le chef adéquiste veuille une bonne performance dans Charlevoix, pour rabattre le caquet à la chef péquiste, et, sait-on jamais, la mettre au plancher dès le premier round.

De toute évidence, les élections de Charlevoix sont un enjeu national… pour Québec solidaire aussi. Rappelons que dès son congrès de fondation, Québec solidaire a sans hésitation présenté une candidate pour l’élection partielle de Ste-Marie-St-Jacques puis, quelques mois plus tard, dans Taillon et Pointe-aux-Trembles par laquelle le nouveau chef péquiste d’alors faisait son entrée à l’Assemblée nationale. À noter que dans Pointe-aux-Trembles, ni les Libéraux et ni l’ADQ n’avaient présenté de candidates, seuls Québec solidaire et les Verts l’avaient fait. À noter aussi que la force organisationnelle de Québec solidaire n’était pas qualitativement différente alors dans Pointe-aux-Trembles que dans Charlevoix aujourd’hui. C’était alors une question de visibilité, certes, mais davantage une question de s’affirmer comme parti anti-libéral contre les partis néolibéraux et particulièrement contre le PQ qui prétend ne pas l’être et qui réussit toujours à tromper la majorité du peuple de gauche. Dans Charlevoix, cet enjeu n’a pas changé. Concéder ce comté au PQ c’est lui reconnaître un vernis de gauche, si mince soit-il, ce pourrait même être une main tendue pour une éventuelle entente électorale.

Est-ce l’application d’une nouvelle stratégie « 
contre la montée de la droite au Québec »… qui exclurait le PQ, pour reprendre le thème de l’atelier au Forum social québécois des trois collectifs soutenant la direction de Québec solidaire. C’est là brouiller les pistes face à ce parti qui a été le champion des coupures au Québec bien plus que les Libéraux, que ce soit celles salariales de 20% en 1982 au début de l’ère néolibérale sous le tandem René Lévesque et Jacques Parizeau ou celles dans les services publics et programmes sociaux sous Lucien Bouchard et Bernard Landry à la fin des années 90. Le PQ a tracé le chemin aux Libéraux qui l’ont tracé à l’ADQ. C’est le même hydre néolibéral à trois têtes. Ce franchissement du Rubicon n’aurait rien de surprenant de la part de la porte-parole en chef de Québec solidaire qui encore lors de l’élection de 2003, dans le cadre du collectif D’abord solidaires, appelait à voter pour battre l’ADQ, Libéral s’il le fallait.

Il n’est pas glorieux de la part de la direction de Québec solidaire de se décharger de sa responsabilité sur le dos de la modeste association locale de Charlevoix à laquelle il fallait bien sûr offrir un appui marqué, comme ce fut la cas lors des trois élections partielles d’avril et d’août 2006, qui aurait pu venir de la région de Québec et, financièrement, du national. Car, s’il faut « 
consacrer [ses] énergies à la construction de [son] association locale de façon à être fin prêts pour les prochaines élections » comme le dit le bref communiqué, la participation à une partielle en est un moment privilégié. Par contre, la non-participation produit la démoralisation et la démobilisation. Ne doutons pas un instant que si la direction de Québec solidaire avait décidé de présenter une candidate, elle s’en serait attribuée tout le mérite. La base a le dos large.

Last but not least, la façon de procéder de la direction nationale de Québec solidaire est anti-statutaire, contrairement à ce qu’affirme la porte-parole en chef dans le Devoir du 1er septembre. S’il est vrai que l’article 5.4.1 des statuts accorde à la seule association locale « le pouvoir de choisir, par une élection en assemblée d’investiture, un candidat ou une candidate aux élections à l’Assemblée nationale du Québec, qu’elles soient générales ou partielles » sous réserve de l’article 5.4.3 — « Le ou la chef au sens de la loi peut démettre, pour motifs graves, une candidate ou un candidat désigné… » —, l’article 5.4.2 stipule qu’une assemblée locale a le droit de ne pas présenter de candidat ou candidate que « [d]ans la mesure où le Congrès ou le Conseil national a voté une résolution permettant cette possibilité… » ce qui, sauf erreur, n’est pas le cas.

Marc Bonhomme, 1er septembre 2007

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16 juin 2007

Le bioéthanol, l’arme de l’impérialisme vert

La une du Devoir du vendredi,15 juin 2007, soulignait l’écrasante prépondérance du pétrole comme cause première à Montréal de l’émanation des gaz à effet de serre. Rien là de très nouveau. L’article faisait cependant ressortir que les deux raffineries pétrolières de Montréal, Pétro-Canada et Shell, à elles seules étaient responsables, pour la région de Montréal, de 70% des émanations provenant de l’industrie. Le lendemain, toujours dans Le Devoir, ces deux raffineurs, pour se défendre, affirmaient soit vouloir acheter tout l’éthanol de l’usine de Varennes, la seule qui en produira au Québec, soit travailler à la mise au point d’un processus de production d’éthanol à base de déchets.

On sait que le bioéthanol est la nouvelle panacée du gouvernement étasunien comme réponse au réchauffement de la planète et comme excuse pour ne pas respecter le protocole de Kyoto. Il est aussi le nouveau moyen économique pour nouer une alliance stratégique avec les gouvernements d’Amérique latine, particulièrement avec le gouvernement brésilien, afin d’isoler la nouvelle alliance économique bolivarienne, l’ALBA , « l’aube », qui, elle, carbure au pétrole vénézuélien, bolivien et équatorien. Astucieux cette idée d’
impérialisme vert contre l’antilibéralisme sale. Raison de plus pour passer au crible cette solution miracle du bioéthanol.

Marc Bonhomme, 16 juin 2007



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13 juin 2007

Le Pakistan pourrait-il basculer du côté de la démocratie ?

Des événements de grande importance bouleversent le Pakistan, un allié stratégique de l'impérialisme étasunien dans sa soi-disant guerre contre le terrorisme, particulièrement comme soutien de l'intervention de l'OTAN en Afghanistan dont celle du Canada à laquelle, en août se joindra un important contingent québécois. Le régime militaire, à peine masqué de démocratie bidon et emblème caricatural du néolibéralisme guerrier, refuse tout adoucissement démocratique tellement il est impopulaire au point d'être incapable de contrôler sa zone frontière avec l'Afghanistan laquelle sert de refuge aux talibans afghans.

Pour lire le texte complet :
13juin2007




3 juin 2007



Dénouement de la crise budgétaire :
Le PQ se dégonfle pendant que la direction
de QS s’écrase


Les sondages n’auront pas été au rendez-vous du duo PLQ-PQ qui souhaitait précipiter des élections afin de marginaliser l’ADQ avant qu’il ne puisse se renforcer pour être en mesure d’être un parti de pouvoir. La faute tactique du chef de l’ADQ ne pèsera pas lourd face à l’aventurisme Libéral et à la capitulation du PQ. En prime, l’ADQ n’aura plus à se torturer entre baisse d’impôts et remboursement de la dette. Le rejet populaire de la priorité aux baisses d’impôt aura surpris tous les analystes même si les sondages pré-électoraux laissaient clairement voir le fort penchant services publics de l’électorat québécois. Toutefois, cette déveine à elle seule n’aurait pas arrêté le premier ministre tant il était au pied du mur comme chef peu crédible d’un parti lui-même en continuelle baisse de popularité mais confiant dans sa capacité électoraliste de vendre son produit aux « classes moyennes » au détriment de l’ADQ.

Pour lire le texte complet :
Le PQ se dégonfle

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1er juin 2007

Liban et Ukraine :
Pour masquer l’échec impérialiste : la stratégie du chaos

Le Liban comme l'Ukraine, chacun à leur manière, sont sur la ligne de front de l'offensive du néolibéralisme guerrier. Au Liban, il s'agit de manipuler un groupe fondamentaliste musulman réactionnaire pour compromettre les forces anti-impérialistes qui ne sont pas pour autant des forces progressistes même s’il faut faire une différence qualitative entre les gouvernements iranien et syrien et une organisation de libération nationale comme le Hezbollah. Idem en Ukraine contre la résurgence anti-impérialiste de la Russie dont le capitalisme mafieux et antidémocratique n'est plus à souligner. Cet affrontement déstabilise, à divers degrés, ces deux pays sur le dos de leur peuple et, au Liban, particulièrement sur le dos des réfugiés palestiniens.

Pour lire le texte complet :

1er juin 2007



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27 mai 2007



La danse macabre du PLQ et du PQ pendant que la direction de Québec solidaire… n’est pas solidaire et que la gauche critique… cesse toute critique.

La tentative de déclencher des élections précipitées n’est pas une comédie d’erreurs mais la volonté des ex partis de l’alternance de rétablir leur hégémonie en éliminant le troisième joueur avant qu’il ne puisse se consolider. Pour ce faire, le PLQ compte sur ces folles baisses d’impôt pour ravir les « classes moyennes » à l’ADQ tout comme le PQ compte sur l’électrochoc de la nouvelle chef en termes d’unité du parti et de sondages favorables. Le PLQ, comme le montrait la continuation de sa baisse dans les sondages et la fronde de son électorat anglophone, a compris que le temps jouait contre lui… et contre Jean Charest comme chef. Le PQ a aussi compris que l’effet bénéfique du soudain et inattendu revirement de sa situation interne ne saurait qu’être bref avant que ne se ré-installe la pesanteur de sa contradiction fondamentale entre rupture souverainiste et approfondissement néolibéral. Deux tactiques s’offrent aux frères ennemis, élections précipitées ou gouvernement minoritaire adéquiste pour-qu’il-se-casse-la-gueule, sujet des négociations qui s’ouvrent entre eux… à moins que l’appareil Libéral panique à la dernière minute en évinçant leur chef au pied du mur, mais pour qui ? Chose certaine, l’ADQ a pour l’instant perdu l’initiative. La manœuvre habile du budget à l’ADQ cum pleine baisse d’impôts et (faux) équilibre budgétaire atteint à la fois un but tactique —  mettre l’ADQ sur la défensive — et stratégique — pleine vapeur vers la privatisation surtout de la santé.

Pour lire le texte complet :
La danse macabre du PLQ et du PQ

20 mai 2007



La critique du responsable québécois de
Socialisme International

L’électoralisme mine les anticapitalistes

Le responsable de la branche québécoise de l’organisation pan-canadienne Socialisme International argumente contre certains points de la première partie de mon essai sur le bilan des élections québécoises (voir
http://www.marcbonhomme.com/files/page9_blog_entry31_1.pdf ). Il semble que cette critique était destinée à un cercle rapproché mais qu’elle me soit parvenue par inadvertance. Pourquoi ces cachotteries, pourquoi ne pas vouloir envoyer sa critique à l’auteur pour amorcer un débat ? Plus généralement parlant, pourquoi cette peur du débat ouvert dans la gauche politique québécoise ? C’est à ce point que la présidence de l’assemblée publique conjointe de Gauche socialiste/Masse critique/Presse-toi à gauche du 12 mai a refusé que l’on mette sur la table de littérature mon essai sur le bilan des élections proposé par un sympathisant de GS.

Pour lire le texte complet :
Le responsable

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15 mai 2007

Réponse à l’article « Pauline Marois, la bonne personne au bon endroit » du site « Presse-toi à gauche » du 15 mai 2007
Le couronnement probable de Pauline Marois ne change rien à l’orientation néolibérale du PQ ni même à son souverainisme… fédéraliste.

L’auteur affirme que « 
[l]a base devra comprendre également que si le Parti québécois reste un parti social-démocrate… [b]elle formule qui définit bien le recentrage de la social-démocratie vers un social-libéralisme bon teint… » Depuis quand le PQ est-il un parti social-démocrate converti au social-libéralisme ? Les coupures de salaires de 20% imposées aux employées du secteur public en 1982 étaient-elles sociales-libérales ? Ces autres coupures massives dans les services publics du gouvernement péquiste de 1995 à 2000 étaient-elles sociales-libérales dans le sens d’un adoucissement des dures politiques néolibérales ?

L’auteur affirme qu’« 
[i]l faut en finir avec (les) obligations imposés à un gouvernement péquiste. La souveraineté demeurera le projet du Parti québécois. Mais ce projet doit demeurer une souveraineté passive, sans échéance précise et sans obligation aucune. » Qu’y a-t-il de nouveau dans le report du référendum proposé par la probable nouvelle chef sinon un retour soft au « beau risque » de René Lévesque, à l’« affirmationnisme » de Pierre-Marc Johnson, aux « référendum sectoriels » de Jacques Parizeau d’avant la mobilisation de Meech et aux « conditions gagnantes » de Lucien Bouchard ? Les deux référendum de 1980 et 1995 ont été imposés à la direction péquiste par les incroyables mobilisations de la décennie 1966-1976 et celles plus modestes du rejet du charcutage de la loi 101 suivi de celui des accords de Meech et de Charlottetown.

Pourquoi vouloir présenter le PQ comme social-libéral et souverainiste sinon pour dédouaner la direction de Québec solidaire en la présentant comme antilibérale et indépendantiste parce que plus à gauche que le PQ ? C’est la direction de Québec solidaire qui a imposé au parti une orientation sociale-libérale avec sa hausse « progressive » du salaire minimum à 10$ l’heure alors que le gouvernement très néolibéral de l’Ontario l’a haussé à 10.45$ l’heure pour 2010. C’est la direction de Québec solidaire qui a substitué non pas à l’indépendantisme mais au souverainisme, d’abord « oublié » dans sa proposition de plate-forme au congrès, une assemblée constituante qui ne mène nulle part, ni socialement ni nationalement.

Marc Bonhomme, 15 mai 2007

13 mai 2007



De la France à l’Écosse en passant
par le PQ et Québec solidaire

Vedettariat ou cohérence anti-capitaliste dans la rue

« Si Besancenot émerge, ce n’est donc pas seulement (comme voudrait le faire croire certains) parce que le « casting » était bon. Si le facteur n’avait eu que sa jeunesse et du bagout à offrir, avec un pois chiche dans la tête, il aurait fait ses 1% comme les autres. S’il a cristallisé une aspiration sociale profonde, c’est aussi grâce à la radicalité et à cohérence politique de sa campagne. »
ROUSSET Pierre, 8 mai 2007
Site Europe Solidaires sans Frontières


D’ajouter Pierre Rousset :
« Rarement une campagne de la LCR aura été aussi radicale dans son contenu que celle menée en 2007 — et rarement elle aura suscité un écho aussi populaire, aussi réactif, comme en témoignent (bien au delà du score) l’engagement de jeunes qui n’avaient jamais fait de politique, les contacts de terrain, l’assistance aux meetings, les demandes d’adhésion à la LCR, un flot constant de mails et la vie du site Internet. »


Pour lire le texte complet :

France Écosse et Québec


Les élections québécoises, un quatrième tournant depuis 1867
« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »


Le PQ, en pourcentage de votes, a eu le pire score électoral depuis sa fondation, le PLQ le pire depuis la Confédération. L’autonomisme, national et social, de la grande noirceur duplessiste, tel un spectre d’un autre âge, revient en force. Le rêve de Québec solidaire (QS) de supplanter l’ADQ comme troisième parti est devenu un cauchemar auquel participe même le parti Vert. L’alternance propre au suffrage de l’élection uninominal à un tour a été mis en échec. Mais il se traduit par un balayage de la droite dure ADQ-PLQ. Le plus que triplement relatif d’un vote marginal pour QS, ou le décuplement pour les Verts, est une mince consolation quand se produit pareil tournant.

Pour lire le texte complet :
Bilan électoral

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1er mai 2007

Déclaration des porte-parole de Québec solidaire au Devoir
L’indépendance ? La souveraineté ? Ni vu ni connu

Le Devoir publie en page « Idées » du premier mai une déclaration des porte-parole de Québec solidaire. Ceux-ci y font un bilan sommaire du résultat électoral et proposent des perspectives. À leur avis, «
Québec solidaire est d'accord » à des « gestes concrets » près avec l’appel du Premier ministre que les partis concurrents de l’Assemblée nationale soient « solidaires du bien commun ». Et dire que l’électorat de Québec solidaire avait crû comprendre du discours électoral de QS que ces trois partis avaient opté pour la « lucidité » néolibérale contre la « solidarité » citoyenne. Erreur. Il ne s’agirait que d’une question de dosage à corriger entre « intérêts des milieux économiques » et « mécanismes de redistribution de la richesse ».

Toujours selon les porte-parole de QS, le succès électoral de l’ADQ est dû à ce qu’il est un parti « 
aux idées simples et concrètes… » alors que les solutions sont « …de plus en plus complexes. » Pourquoi alors suggérer qu’il suffit de quelques « gestes concrets » donc simples pour imprimer à la société une inflexion solidaire ? Peut-être que les porte-parole de QS ne croient pas que leurs 25 propositions soient en mesure de modifier le cours néolibéral des choses ? Effectivement, on voit mal comment faire moins que le gouvernement Libéral de l’Ontario en termes de salaire minimum réduirait substantiellement la pauvreté, pourtant un leitmotiv de QS. Quant à la nationalisation de l’éolien « tout comme le gouvernement du Québec l'a fait avec Hydro-Québec », dixit la documentation électorale de QS, elle se ferait sans la nationalisation des compagnies existantes alors qu’on sait fort bien qu’Hydro-Québec doit son existence aux importantes nationalisations de 1944 et de 1963.

Faut-il se surprendre que le statu-quo amélioré proposé par la direction de Québec solidaire n’est pas été à la hauteur de l’alternative nationaliste de droite de l’ADQ ? L’ADQ a proposé un Québec autonome, tant constitutionnellement que socialement, qui a paru crédible à un peuple québécois qui a désormais soif non pas d’alternance du moins pire — il aurait alors voté pour le PQ — mais d’alternative d’un Québec debout et fier capable de résoudre ses problèmes de chômage, de pauvreté, du réchauffement de la planète et des multiples pollutions. Un cul-de-sac, l’alternative adéquiste ? Bien sûr. Pire, un renforcement de la dépendance à la Duplessis envers les transnationales et le fédéral. Reste que l’ADQ était le seul parti à offrir une alternative sous la forme d’une constitution basée implicitement sur le rapport Allaire.

Que proposent à cet égard les porte-parole de QS ? « 
Un projet de pays pour aller au bout de nos rêves et de nos espoirs [par] la mise en place d'une assemblée constituante pour mener une vaste consultation populaire sur l'avenir politique du Québec et élaborer une constitution. » Pour un Québec indépendant, mot honni par la direction de QS même si elle n’a pas pu résister à l’employer à la mode populiste durant la campagne électorale ? Alors pour un Québec souverain… autonomiste ? Non plus. Parfois la démocratie participative est l’ennemi de la démocratie quand elle sert de paravent au refus de choisir… ou à l’art de ne rien dire.

Marc Bonhomme, Premier mai 2007

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27 avril 2007

Élections présidentielles françaises
Le bon score relatif de la LCR mérite le respect

De dire Christian Rioux dans sa chronique du Devoir du 27 avril 2007 commentant le résultat des élections présidentielles françaises, avec la légèreté profonde qu’on lui connaît : « Seule la LCR remue encore un peu, essentiellement grâce à son séduisant leader, le facteur Olivier Besancenot, dont la télévision s'est entichée des airs poupins. ». Au moins, le chroniqueur a-t-il dû admettre que seul le candidat de la LCR, parmi les six candidats à la gauche du Parti socialiste (Olivier Besancenot, anticapitaliste et altermondialiste de la Ligue communiste révolutionnaire, Arlette Laguiller de l’anticapitaliste mais anti-altermondialiste Ligue ouvrière, José Bové alter-écologiste mais anti-communiste, Gérard Schivardi du « Parti des travailleurs » mais pro-maires, Marie-George Buffet du Parti communiste mais dépendant du Parti socialiste pour conserver ses élus, Dominique Voynet, du Parti Vert mais tout aussi dépendante du Parti socialiste) a résisté au laminage du « vote utile » afin que Ségolène Royal du PS ne connaisse pas le sort de Lionel Jospin, en 2002, qui avait dû céder la deuxième place du deuxième tour au fasciste Jean-Marie Le Pen du Front national.

Le score de Besancenot est une progression substantielle en voix par rapport à l’élection présidentielle de 2002 — 290 000 voix supplémentaires, soit une augmentation de 24 % — malgré un léger recul relatif de 0,12 de points de pourcentage. La bonne performance de Besancenot est-elle dû principalement à son air sympathique ? Selon la maison de sondage Ipsos concernant la motivation du choix du candidat, il apparaît que, pour 50 % des électeurs de la LCR, le programme a déterminé le vote. Viennent ensuite la personnalité du candidat (33 %) et, enfin, son appartenance politique (17 %). Quels ont été les éléments essentiels de ce programme déterminant ?
« interdiction des licenciements… Annulation des privatisations réalisées par la droite comme par la gauche…  Smic [salaire minimum, NDLR], à 1500 euros net tout de suite et relèvement de tous les salaires de 300 euros en prenant sur les profits… transformation des emplois précaires en CDI [contrats à durée indéterminée, NDLR]…  Sortie du nucléaire civil et militaire ; interdiction des OGM en plein champ… application de la loi de réquisition des logements vides… Sortie de l’Otan et arrêt des interventions militaires impérialistes en Afrique et en Afghanistan, l’annulation de la dette… »

Ce qui explique, en dernière analyse, le bon score électoral d’Olivier Besancenot c’est son programme franchement anti-capitaliste porté par un parti profondément impliqué dans les luttes sociales, des nombreuses mobilisations syndicales aux manifestations anti-guerre en passant par les forum sociaux mondiaux et européens, et dont le porte-parole est un jeune travailleur engagé, malgré son jeune âge, depuis près de 20 ans dans les luttes étudiantes, syndicales et altermondialistes. Cela mérite le respect et non pas le dénigrement.

Marc Bonhomme, 27 avril 2007

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22 avril 2007

France
La gauche anti-capitaliste de la rue conquiert la crédibilité d'unifier la "gauche de la gauche"

La clarté anti-capitaliste d'un parti de la rue peut payer en termes de votes

La candidature de la LCR, Olivier Besancenot, avec environ 1 600 000 de votes (4.15%), rassemble un score significativement supérieur à l'ensemble (3%) des trois autres candidatures de la "gauche de la gauche" (Arlette Laguiller, José Bové, Gérald Schivardi). Son score est aussi significativement supérieur à l'ensemble des deux partis auxiliaires de la dite "gauche plurielle" soit Marie-George Buffet du Parti communiste (1.9%) et Dominique Voynet des Verts (1.6%), alliées institutionnelles du social-libéral Parti socialiste (25.6%) dont la candidate, Ségolène Royal, a dû dans le sprint final faire désespérément appel au "vote utile" arraché à la gauche de la gauche et à ses "alliés" institutionnels pour devancer le candidat centriste Bayou de l'UFP (18.5%).

Pour lire le texte complet :22avril2007

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10 avril 2007

De Vimy à l'Afghanistan

Les actualités de la fin de semaine de Pâques, plus encore au Canada anglais qu'au Québec, furent une orgie de patriotisme militariste tablant sur la mort de six soldats canadiens en Afghanistan et sur la ré-ouverture du monument de Vimy, correctement francisé à la toute dernière minute question de rappeler au Québec son humiliant statut subordonné.  Selon le ministre des Affaires extérieures, l'un est la continuation de l'autre.  Il a tout à fait raison mais pas du tout dans le sens qu'il l'entend.  Loin d'être des guerres pour la démocratie, ces guerres distantes de près d'un siècle sont des guerres de conquête impérialistes en tant qu'allié junior, dans le premier cas de la Grande-Bretagne sur son déclin, dans le second des États-Unis sur leur déclin.  Comme toutes les guerres impérialistes, elles se présentent sous le jour de la lutte pour la démocratie, il y a un siècle contre l'aristocratie militariste allemande, aujourd'hui contre le fondamentalisme islamique des Talibans.   Sans doute. 

Pour lire le texte complet :

10avril2007

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Le 28 mars 2007

Campagne électorale québécoise,
Bref bilan à chaud


Le peuple québécois, n'en pouvant plus des Libéraux, a refusé la solution habituelle de voter pour l'autre parti de l'alternance car il se souvient très bien de l'hécatombe des coupures du dernier gouvernement péquiste que la direction Boisclair incarne fort bien. Le seul parti en mesure d'effectivement rentrer dans le corps des deux partis de l'alternance était l'ADQ car Québec solidaire (et encore plus les Verts) a refusé de présenter une alternative antilibérale indépendantiste se contentant de proposer des correctifs sociaux-libéraux au capitalisme néolibéral et, pour QS, un exercice de "souveraineté populaire" qui fait étrangement penser au "pouvoir souverain" de la classe ouvrière du Parti Marxiste-Léniniste du Québec (PMLQ), commode diversion pour éviter d'en appeler à la lutte pour l'indépendance. S'il faut accepter le fédéraliste néolibéralisme guerrier, se dit la sagesse populaire, vaut mieux être un gagnant qu'un perdant, vaut mieux aller jusqu'au bout des privatisations avec l'ADQ (ou avec une alliance tacite PLQ-ADQ) que lui mettre les bâtons dans les roues, mais sans le rejeter, ce qui entraînerait inévitablement une accentuation de la fuite des capitaux permise et encouragée par l'ALÉNA que Québec Solidaire ne conteste nullement pas plus que les alliances militaires et le Conseil de sécurité de l'ONU.

Vaut d'autant mieux cette solution à l'irlandaise, intuitionne cette sagesse du gros bon sens, que les directions syndicales ont capitulé alors que la base était prête pour la grande bataille des services publics, que les directions environnementales ont succombé au charmes du plan vert du PLQ malgré Orford et Rabasqua, que les directions étudiantes n'ont pas mobilisé durant la campagne électorale contre la volonté du PLQ de hausser les frais de scolarité, que les directions féministes ne sont plus capables d'organiser une manif du 8 mars. Les directions de l'UFP et d'Option Citoyenne, qui ont fusionné par le haut dans la direction de Québec Solidaire, n'ont jamais émis la moindre critique envers la stratégie suicidaire de concertation des directions syndicales alors que pourtant, à l'UFP, le conseil national avait voté une campagne en faveur de la préparation d'une grève générale, campagne consciemment et antidémocratiquement rejetée par la direction. La marginalisation électorale de Québec Solidaire découle de ce refus du "parti de la rue" que l'on réduit à la caricature d'être la queue de veau des rares et petites manifestations.

Marc Bonhomme

20 mars 2007

Un cadre financier antilibéral, c’est possible
et réaliste



Les cinq partis se disputant la faveur de l’électorat promettent, si on en croit leurs chiffres, des dépenses publiques nouvelles allant de 1.7 milliards $ de l’ADQ aux 6.2 milliards $ de Québec solidaire. (Le nouveau budget fédéral, quant à lui, augmente d’une minuscule 10.6 milliards $ les dépenses de programme pour la prochaine année budgétaire, inflation comprise, pour tout le Canada, soit environ 2.5 milliards $ pour le Québec. C’est à peine plus que le remboursement de la dette de 9.2 milliards $. Et le Bloc va voter pour ça !) Les modifications fiscales pour financer ces promesses restent nébuleuses sauf pour Québec solidaire qui les chiffre à 4.5 milliards $, le reste venant d’Éole Québec et de Pharma Québec. Sans doute les partis néolibéraux comptent-ils sur la croissance économique et sur la solution très partielle du déséquilibre fiscale pour réaliser leurs promesses en fin de mandat.

Pour lire le texte complet :
20mars2007

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Manifestation anti-guerre du 17 mars 2007, Ottawa



Pour voir l'album de photos

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14 mars 2007
Un débat des chefs qui passe à côté de l’essentiel
Dans Le Devoir d'aujourd'hui (14 mars 2007), Manon Cornellier commente sur l'affaire, qui vire au scandale, du « traitement des prisonniers capturés par les forces canadiennes et remis aux autorités afghanes en vertu d'une entente conclue à la fin de 2005. »  Elle fait remarquer que « [d]ans le contexte électoral actuel, l'affaire n'a pas fait beaucoup de bruit au Québec... »  En effet !  Quand on rappelle au ministre de la Défense qu' « on rapporte des cas de tortures et de mauvais traitements dans les prisons afghanes [...] le ministre de la Défense, Gordon O'Connor, offre toujours la même réponse. La Croix-Rouge voit au grain et avisera le Canada en cas d'abus. »  Ce stratagème a fonctionné quelques mois jusqu'à ce que « le Globe and Mail découvre que cette organisation n'a jamais conclu d'entente avec le Canada pour superviser les prisonniers transférés. Le CICR est informé du transfert, sans plus [...] Le ministre aurait donc menti à la Chambre? » d'interroger diplomatiquement la journaliste.  Pourtant, « [d]'autres pays de l'OTAN, dont les Pays-Bas, le Danemark et la Grande-Bretagne, ont prévu des mécanismes de suivi de leurs prisonniers. Rien n'empêche le Canada d'en faire autant. »  De conclure : « Si le ministre est incapable de répondre avec exactitude à des questions sur une entente conclue il y a des mois, comment peut-il offrir un portrait juste d'une situation autrement plus complexe sur le terrain? »

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14mars2007

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7 mars 2007

Une journée internationale des femmes sans mobilisation

Demain est la journée internationale des femmes. Plusieurs activités auront lieu au Québec dont certaines sont énumérées à la page web suivante :
http://www.egalitedesfemmes.ca/jif2007.html. Cependant, selon le cahier spécial du Devoir de samedi dernier (3 mars 2007), il ne semble pas qu'il y aura un grand rassemblement ou manifestation nationale ni même dans les grandes régions du Québec. C'est là sans doute une autre conséquence négative de la défaite stratégique de décembre 2005 dans le secteur public. Ce recul est peut-être aussi une conséquence du substitutionnisme électoraliste comme réponse des directions syndicales/populaires à leur refus de sortir de l'ornière de la concertation avec des gouvernements qui n'en veulent plus alors que leurs bases, comme les bases syndicales l'avaient amplement démontré de l'automne 2003 à l'automne 2005, seraient prêtes à une escalade d'affrontement si on se donnait la peine de les remobiliser.

Pour lire le texte complet :7mars2007

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4 mars 2007

Afghanistan : guerre humanitaire ou criminelle?




La question de la guerre d'invasion et d'occupation sous prétexte démocratique ou humanitaire est devenue la question mondiale centrale, le maillon de la chaîne de l'exploitation et de l'oppression.  Inutile de penser pouvoir résoudre les questions écologique et sociale sans s'attaquer à la guerre et à ses causes immédiates et profondes.  Ce n'est pas seulement une question de détournement de ressources et de morts mais surtout la cristallisation d'un rapport social hiérarchique et répressif forcément aussi sexiste et raciste. 

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4mars2007

26 février 2007

Pourquoi Québec solidaire ?
Parce que c’est le moins pire et qu’il incarne l’espoir




À un jeune camarade indépendantiste de gauche que la déception égare.

La politique n'est pas un sport, encore moins un sport extrême. La politique peut se définir comme un ensemble cohérent de stratégies et de tactiques cristallisées dans un programme et portées par une organisation, basée socialement sur des classes, fractions de classes et couches sociales, qui s'assigne comme but la conquête du pouvoir d'État au bénéfice de sa base sociale et par sa médiation, pense-t-elle, de toute la société. À cause de la dérive sociale-libérale due à la victoire stratégique du capitalisme néolibéral avec la chute du mur de Berlin, sommaire du bilan catastrophique du XX
siècle, l'écrasante majorité des partis de gauche réellement existants, des communistes jusqu'aux nationaux-populistes en passant par les sociaux-démocrates, ont fait la paix avec la domination du monde par le grand capital, se contentant d'en réclamer un visage humain mais au prix de se mettre à son service pour contrôler la riposte populaire.

Pour lire le texte complet :

Moins pire et espoir

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24 février 2007

Certificats de sécurité :
victoire ou demi-victoire… et suite


Le jugement de la Cour Suprême du Canada à propos des certificats de sécurité fait la une du New York Times de ce matin (voir fichier attaché). Le NYT, "libéral" à l'américaine modéré et opposé à Guantanamo, ne manque pas d'insister sur ce qu'il appelle une victoire contre le "Guantanamo du Nord". Jugé à l'aulne de la gauche, cette victoire est relative car "[l]'existence des certificats n'est toutefois pas remise en question, ni l'emprisonnement indéfini qui en découle parfois." (Le Devoir, 24 février 2007) Reste que le gouvernement fédéral sera obligé de dévoiler la preuve à au moins l'avocat de l'accusé ou à un avocat qui sera "l'avocat du diable" mais, pour cause de sécurité nationale, pas à l'accusé lui-même. Les non-citoyens soupçonnés de terrorisme n'auront toujours droit qu'à une demi-justice. On se réjouira, cependant, que cette avancée soit source d'espoir et de soulagement -- dans un an -- aux six personnes actuellement victimes de cette parodie de justice. Tant mieux si ce jugement sert d'appui pour ceux et celles qui aux États-Unis luttent pour la justice qui y est bien plus mal en point qu'au Canada. Ceux et celles qui font de même au Canada auront la joie de voir aboutir partiellement un long et relativement solitaire combat.

Pour lire le texte complet :

24 février 2007




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22 février 2007

Armée italienne en Afghanistan
Solidarité avec Franco Turigliatto

Le gouvernement italien est tombé car deux sénateurs de la majorité gouvernementale se sont opposés "à la présence de quelque 2,000 soldats italiens en Afghanistan et à l'agrandissement d'une base militaire américaine à Vicenza (nord de l'Italie)." (dépêche de l'AFP) Il aurait fallu à la majorité 160 voix alors qu'elle en a eu 158. Un des deux sénateurs, Franco Turigliatto, est menacé d'exclusion du Parti de la réfondation communiste pour s'être opposé à la discipline du parti.

Pour lire le texte complet :
22fevrier2007

17 février 2007



Arrangements raisonnables
Utiliser le sexisme religieux pour dévoyer le politique


Le peuple québécois a suffisamment ferraillé pour séparer religion et État, épine dorsale de la grande noirceur duplessiste, pour défendre bec et ongle la laïcité pas tout à fait achevée de la société québécoise. Qu’on songe que le système scolaire n’a complété sa sécularisation que très récemment. Et encore, il reste ces écoles privées religieuses, clandestines ou non, qu’il est impératif de faire disparaître tout en intégrant leur personnel et étudiants dans le système public. Idem d’ailleurs pour toutes les écoles privées et classes élitistes du système public. La démocratie est laïque et égalitaire ou elle n’est pas.

Le peuple québécois a assez enduré et endure encore l’humiliation nationale, et les Québécoises l’humiliation sexiste, pour être très compréhensifs envers l’expression individuelle et collective de la foi en Allah, Dieu ou Yahvé. Il le sera d’autant plus que cette expression religieuse sera le fait de nationalités traînées dans la boue par les va-t-en-guerre de la « guerre contre le terrorisme » savamment provoquée et soigneusement entretenue. Il comprend dans ses tripes que cette expression est souvent l’affirmation de la résistance nationale contre l’impérialisme et la répression sélective. La démocratie respecte l’expression individuelle sous toutes ses formes dans les limites du respect réciproque et des droits collectifs.

Pour lire le texte complet :
Arrangements raisonnables

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11 février 2007

L’exemple des fermiers du Niger,
Créativité bon marché pour sauver la planète


Comme le démontre l'article attaché du New-York Times d'aujourd'hui, les peuples les plus pauvres du monde, sans aucune aide, sont parfaitement capables de commencer à renverser le cours des pires catastrophe climatiques. Cependant, comme l'admet la journaliste du NYT, le laisser-aller actuel de la lutte contre l'effet de serre ruinerait à terme le rétablissement partiel de la souveraineté alimentaire du Niger, ce qu'a laissé voir le retour de la sécheresse en 2005.

Ce qu'aussi montre implicitement l'article du NYT est l'importance cruciale du contrôle populaire des moyens de production, ici la propriété privée, ou peut-être semi privée, familiale de la terre dans le cadre de la planification traditionnelle du village. Ce contrôle donne les moyens aux communautés paysannes, en particulier aux femmes, d'appliquer de nouvelles solutions basées sur des technologies appropriées très bon marché sinon gratuites.

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11 février 2007

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Le coup fourré de la candidature de José Bové

Dans sa déclaration de candidature, ci-contre, José Bové tourne autour du pot face au social-libéral Parti socialiste français (PS), champion des privatisations quand il était au pouvoir, tout en refusant tout engagement antinéolibéral conséquent. 

Aucune garantie de non-participation à un gouvernement PS. Aucun article de plate-forme chiffré là où il le faudrait comme la LCR le fait, par exemple, à propos du salaire minimum et de l’augmentation général des salaires : « 
il faut porter le SMIC à 1500 € nets et augmenter tous les revenus de 300 € nets par mois. » Aucun engagement à « interdire les licenciements » — Bové en réclamant « d’imposer une stricte réglementation des licenciements » les accepte implicitement — à un « contrat à durée indéterminé [comme] seule forme d’emploi », à « réduire le temps de travail à 32 h tout de suite sans perte de salaire, sans flexibilité et avec embauches correspondantes », à nationaliser « l’industrie pharmaceutique et la recherche… » .

Côté écologique, José Bové n’ose même pas dire non au nucléaire et aux OGM qu’il a pourtant combattus : « 
La question du nucléaire comme celle des OGM doivent être soumises à un débat citoyen qu’il faut conduire et trancher démocratiquement, en toute transparence. » Toujours le tour de passe-passe d’en appeler à la démocratie participative pour noyer le poisson. Inutile de chercher des engagements écologiques comme l’« [i]nterdiction du transport routier de marchandises longue distance » et le « [d]éveloppement et gratuité des transports en commun… » On a droit qu’à de l’enflure verbale et à des généralités qui n’engagent à rien.

On nous parle « 
d’insurrection électorale » là où la France est pourtant un modèle d’insurrection de la rue. José Bové invite le peuple français à « battre la droite et l’extrême droite et de redonner l’espoir d’une alternative à gauche » mais pas au point de battre aussi la gauche sociale-libérale. Il dit au peuple français « que l’abstention ou le vote Le Pen conduisent tout droit à l’élection de Nicolas Sarkozy » mais pas à l’élection de la candidate PS. « Monsieur Sarkozy est un homme dangereux pour notre pays » mais pas la candidate PS. Certes « Madame Royal incarne une gauche qui a renoncé » mais peut-être qu’une alliance avec elle l’amènerait à « rompre avec la logique économique libérale » car après tout, « [u]ne vraie gauche » n’est qu’« une gauche antiraciste, féministe et écologique » mais nullement une gauche antilibérale et encore moins anticapitaliste.

Après des mois de négociations infructueuses dans les comités du « non » à la constitution européenne, lieu de débat et d’organisation de la gauche antilibérale, où José Bové avait refusé de s’engager à rompre avec le social-libéralisme, ce qu’il ne fait toujours pas, la candidature de Bové ne peut être comprise que comme un coup fourré pour semer la confusion dans la mouvance antilibérale au profit des forces sociales-libérales et au bénéfice du PS.

Marc Bonhomme

En lien PDF, la déclaration de candidature de José Bové :
Déclaration de José Bové

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Réponse à l’article « Faut-il être pour les accommodements raisonnables ? » de Presse-toi-à-gauche du 29 janvier 2007

Les accommodements raisonnables, une tentative
de mutation du débat politique


L’ADQ a sauté sur cette controverse pour sauver sa peau quitte à nier son ancien discours. Si cela lui a réussi à l’échelle locale à Québec avec l’affaire Filion, pourquoi pas sur l’échelle nationale, ce que les sondages semblent confirmer. Cet opportunisme électoraliste cherche à profiter du désarroi de la défaite syndicale de décembre 2005 suivie de la victoire Conservatrice un mois plus tard. Désespérant de changer les choses par la gauche faute d’un rapport de force qui disparaît de l’horizon, la tentation existe de le faire par la droite en tapant sur la tête des immigrantEs et des communautés culturelles particulièrement musulmanes et juives pour une fois unies. La hiérarchie catho et autres zélés chrétiens ne manquent pas de profiter de la controverse.

Bien sûr que la réponse de gauche est la laïcité en autant que celle-ci ne soit pas le prétexte à écraser de lois et de règlements, à la française ou à la Hérouxville, ces communautés musulmanes objets de tous les préjugés et discriminations du néolibéralisme guerrier et celles juives toujours menacées d’un antisémitisme ambiant aux antipodes de l’anti-sionisme. Critiquer le sexisme religieux est une chose, l’imposer aux croyantes renforce les fondamentalismes en n’en faisant des persécutés. Quant aux comportements et aux habillements extrêmes, il y a toujours moyen de moyenner au cas par cas sans chaque fois crier au meurtre. D’ailleurs, comme le suggère le Mouvement laïque québécois, une meilleure intégration socio-économique de ces communautés aplanirait bien des difficultés.

La meilleure contre-attaque de la gauche, une fois n’est pas coutume, est la diversion. Profitant du climat délétère qui imbibe le Québec, Olymel et son conseiller Bouchard mettent au pied du mur les mille prolétaires de Vallée-Jonction. On a beau prêter l’oreille, nulle réaction des hautes directions syndicales, sauf le traditionnel quémandage concertationniste, et de celle de Québec solidaire qui s’est aussi tue sur le fermeture de la Goodyear à Valleyfield. Cette usine ne doit pas fermer, tout le monde est d’accord. On ne résoudra pas les problèmes écologiques de la production porcine en supprimant mille emplois bien rémunérés à plein temps mais en modifiant les méthodes de production ou, au pire, par la conversion industrielle. La mobilisation ouvrière, particulièrement à Montréal et à Québec, s’impose pour appuyer les travailleurs et travailleuses résolues d’Olymel. Qui sait, encouragés peut-être iront-ils jusqu’à occuper et faire rouler leur usine comme l’avait fait ceux d’ALCAN en 2004 au Saguenay avant que la direction de la FTQ ne reprenne le contrôle de la situation ?

Marc Bonhomme

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30 janvier 2007

La crise du Forum social mondial

Le septième Forum social mondial qui vient de se terminer à Nairobi au Kenya n'a pas été un succès ni de participation populaire ni de perspective de lutte mondiale. Son cri de ralliement, "le monde n'est pas une marchandise" a laissé la place à la marchandisation excluante de l'accès au Forum par un comité organisateur où les organisations syndicales et populaires ne faisaient pas le poids face aux groupes religieux et autres ONG. La perspective de l'élaboration d'une alternative antilibérale au néolibéralisme guerrier et d'un plan d'action à la hauteur de ce que fut la mobilisation mondiale anti-guerre du 15 février 2003 fait du sur place, pour dire le moins.

Pour lire le texte complet :
30janvier2007

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27 janvier 2007
Argentine et Oaxaca :
apprendre de ces expériences de pointe


Vous rappelez-vous de l'Argentine il y a cinq ans quand l'unité dans la rue des couches pauvres et des couches moyennes sous les cris "Qu'ils s'en aillent tous!" délogeait les présidents de la république les uns à la suite des autres ? Vous rappelez-vous de l'été et de l'automne 2006 quand le peuple de la très pauvre province mexicaine d'Oaxaca, comptant un fort pourcentage d'aborigènes, dans le sillage de la grève majoritairement féminine des enseignantEs de la province, occupait et contrôlait la capitale y compris les radios et pour un temps la télévision ?

Pour lire le texte complet :
27janvier2007

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Réaction au commentaire de Christian Montmarquette sur
le site de Presse-toi-à-gauche


Christian Montmarquette a raison de se révolter contre les atermoiements de la direction nationale de Québec solidaire face à la question de la lutte pour l’indépendance même s’il se trompe en y opposant la tactique de l’élection référendaire des nationalistes « purzédurs », qui serait encore plus catastrophique que la troisième prise référendaire, sans compter son flirt ambiguë avec les préjugés anti-immigrants.

La direction de QS avait « oublié » de mentionner la souveraineté dans sa proposition au congrès portant sur la question nationale ! La démarche super-étapiste (élection d’une constituante, consultation populaire, référendum) dont la direction a réussi à convaincre le congrès est complètement découplée de la lutte pour l’indépendance. Aurait-ce été anti-démocratiqie d’appeler à élire une Assemblée constituante pour élaborer la constitution d’un Québec indépendant si on est élu sur cette base-là ?

Christian Montmaquette a raison de dire que l’indépendance est une revendication stratégique qui se tient toute seule car elle est la réponse historique à l’oppression nationale du peuple québécois résultant de la Conquête et de la défaite des Patriotes dont le logo de QS a laissé tomber les couleurs. Il a tort, cependant, de sous-estimer la complémentarité stratégique du projet de société de gauche qui, cependant, n’a rien à voir avec la plate-forme sociale-libérale acceptée avec réticence par le congrès de QS.

Québec anticapitaliste et Québec indépendant n’ont pas à être subordonnés l’un vis-à-vis l’autre comme le font le PQ et la direction de QS mais en sens contraire. Le projet de la Constituante a pour but de fusionner à égalité ces deux dimensions stratégiques qui ainsi se renforceront l’un l’autre. Pour y arriver, cependant, cette Constituante devra être imposée par un fulgurant développement des luttes sociales en ce moment complètement à plat suite à la grande défaite des syndicats du secteur public en décembre 2005. Autrement on pourrait avoir la mauvaise surprise de se retrouver avec une Constituante à la Mario Dumont.

Marc Bonhomme

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Les « attendus » de la résolution d’expulsion de la direction nationale de Québec solidaire sont sans fondements

Les attendus de la résolution du 19 novembre 2006 par la Coordination nationale qui m’expulse sont les suivants :
Attendu les recommandations du comité d'enquête;
Attendu le dénigrement du parti et de ses dirigeant-e-s auquel il s'est livré;
Attendu le non-respect des statuts du parti;
Attendu qu'il constitue un frein au fonctionnement du parti dans la région;
Attendu ses attaques, tant verbales qu'écrites, à l'égard d'un autre membre;
Le premier attendu ne contient rien de spécifique comme motif. Il faut donc se référer aux autres attendus pour savoir ce que la direction nationale a retenu des raisons données par le comité d’enquête.
Le deuxième attendu m’accuse de dénigrement du parti et de la direction nationale. Sauf lapsus, je n’ai ni dénigré ni critiqué en quoi que ce soit le parti en tant que tel. J’ai, par contre, amplement et systématiquement non pas dénigré mais critiqué politiquement la direction nationale pour son social-libéralisme. On trouvera l’essentiel de l’argumentaire de ma critique dans mon essai « Le congrès plate-forme de Québec solidaire, Une direction poussée à gauche mais sans rupture avec le fédéralisme néolibéral ». Notez que la plupart de mes critiques débouchent sur des propositions alternatives et que jamais je n’ai rendu public ces critiques. Je tiens à signaler que les statuts du parti autorisent le pluralisme (article 2) et la dissidence interne et externe (article 4). Quant au dénigrement, la porte-parole en chef n’a pas craint de traiter publiquement de « débiles » les membres du parti favorables à la nationalisation de l’industrie pharmaceutique.
Le troisième attendu m’accuse de non-respect des statuts du parti sans plus de précision. Il faut supposer, si l’on se fie à la commission d’enquête, que la direction nationale se réfère au passage suivant de son rapport :
« …que le principe de Québec solidaire qui “reconnaît le droit à chaque membre, à chaque instance et à chaque collectif d’exprimer sa dissidence, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti, dans la mesure où l’expression de ce droit respecte le processus démocratique, les principes fondamentaux et le programme du parti, et ne vise pas uniquement à dénigrer la position majoritaire” n’a pas été respecté. » [les italiques sont ceux de la commission d’enquête]
Ce troisième attendu n’est pas essentiellement différent du deuxième attendu à moins de supposer que je n’ai pas respecté le processus démocratique (quoi ? quand ?) ou les principes fondamentaux c’est-à-dire la Déclaration de principes (quel principe ?). La commission d’enquête n’en dit rien. Quant au programme, il n’existait pas au moment des événements et pour ce qui est du dénigrement, la direction nationale s’est trompée de cible comme je l’ai mentionné plus haut.
Par contre, les déléguéEs au congrès plate-forme de la région de l’Estrie sont d’avis que la direction nationale ne respecte pas les statuts du parti eu égard aux rapports entre le parti des urnes et le parti de la rue de même qu’en ce qui concerne les pouvoirs du Conseil national sur la Commission politique. De plus, dans mon essai déjà cité, j’argumente qu’il n’est pas évident que la direction nationale respecte les principes de la souveraineté nationale, elle qui avait omis le mot « souveraineté » de sa proposition initiale de plate-forme, et d’altermondialisme car aucun des éléments de sa proposition ne soufflait mot, directement ou indirectement, du libre-échange ou de la guerre.
Le quatrième attendu m’accuse de freiner le fonctionnement du parti dans la région de l’Outaouais. Cet attendu est-il un simple corollaire du deuxième ou troisième attendu ou signifie-t-il autre chose ? Signifie-t-il que la direction nationale donne crédit aux accusations de mes détracteurs dans l’Outaouais, accusations que j’ai apprises dans leur presque totalité en lisant le rapport d’enquête et qui donc n’ont jamais été vérifié auprès de moi ? Signifie-t-il que je n’aurais pas le droit d’avoir une liste personnelle d’envoi de courriels ou que la direction nationale aurait un droit de regard sur son contenu, ce qui serait un grave déni de ma liberté d’expression ? Par contre, j’estime que suggérer que j’ai besoin d’aide psychologique ou que je tienne des propos violents, sans la moindre preuve à l’appui, relèvent du libelle et certainement démontre un grave manque de jugement et du comité d’enquête et de la direction nationale.
Le cinquième attendu m’accuse d’attaquer en paroles et par écrit un agresseur qui a refusé de s’excuser au moment opportun et dont j’ai demandé et demande toujours l’expulsion. En effet, la commission d’enquête, très favorable à cet agresseur dont elle a réclamé et obtenu la levée de la suspension et très défavorable à mon égard décrit ainsi l’agression à une assemblée générale de l’ex-UFP où je n’étais pas présent :
« Les deux personnes sont tombées au sol et ont dû être séparées par deux autres personnes. Il semble que la personne agressée soit restée passive. Même si les témoignages diffèrent quelque peu sur la nature dont s’est déroulée l’agression, il n’en demeure pas moins que [l’agresseur] a bel et bien agressé un autre membre le 23 juin 2005 au sein de l’UFP. »
Pour ce qui est des excuses subséquentes, la commission ajoute :
« Or, il appert que [l’agresseur] s’est excusé lors de l’assemblée de septembre [2005], en expliquant que son comportement était dû au climat de violence qui prévalait lors de l’assemblée du mois de juin [2005]. »
L’agresseur s’est donc excusé sur le dos de la victime et des autres membres présents, attitude typique des violents sexistes et autres agresseurs. Est-ce là le respect des principes féministe et démocratique de la Déclaration de principes par la direction nationale ? N’est-ce pas plutôt punir le dénonciateur (en anglais, whistleblower) ?
En conclusion, toute la question de ma suspension/expulsion n’est-elle pas finalement qu’un règlement de compte politique comme l’admet candidement la commission d’enquête dans la conclusion de son rapport ? :
« La question des divergences politiques (orientations de l’UFP puis de QS) est cruciale. »
Marc Bonhomme, 20 janvier 2007

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14 janvier 2007

En Afghanistan, guerre et reconstruction s’opposent

En ce qui concerne l'occupation de l'armée canadienne de l'Afghanistan dans le cadre de l'OTAN et cautionnée par l'ONU, plus précisément par son Conseil de sécurité fonctionnant sans l'aval de son Assemblée générale, trois positions s'affrontent soit l'appui au gouvernement canadien à la mission telle qu'elle est ou à peu près, la modification de la mission en donnant la priorité à la reconstruction telle que proposée par le Bloc québécois et enfin le retrait rapide des troupes tel qu'exigé par le NPD suivi par Québec solidaire suite à la pression de la base sur sa direction nationale. Cependant, même dans ce dernier cas, on propose plutôt soit d’autres missions soit la transformation de l'actuelle mission en mission de paix de l'ONU ce qui n'exclut pas la présence de l'armée :
NPD : Déclaration du 31 août 2006
« OTTAWA – Aujourd’hui, le chef du NPD Jack Layton a demandé le retrait des troupes canadiennes de la mission anti-insurrectionnelle dans le sud de l’Afghanistan le plus tôt possible. L’objectif est le retrait complet des troupes canadiennes d’ici février 2007. […] “[Cette mission] est axée sur le volet anti-insurrectionnel et non pas sur le maintien de la paix.” Les néo-démocrates comprennent le besoin d’envoyer des troupes au combat, ainsi que les risques que cela implique. Nous appuyons des missions appropriées. […] »
Décision du Conseil national de Québec solidaire de septembre 2006 :
« 3. Québec solidaire appelle à une mobilisation canadienne et internationale pour exiger de l’ONU - qui partage la lourde responsabilité de l’échec de l’intervention actuelle qu’elle a appuyée et dont les objectifs ont été trahis - de prendre la direction d’une nouvelle initiative multilatérale pour permettre au peuple afghan de sortir de la crise en soutenant les forces démocratiques et grâce à une aide massive au développement social et économique.
« 5. Québec solidaire soit favorable à la participation du Canada à cette initiative multilatérale - qui doit être dotée d’une direction civile qui échappe au contrôle des appareils militaires mais qui pourrait inclure une force d’interposition pour superviser le désarmement des parties en conflit et pour maintenir la paix. »


13 janvier 2007



Le débat sur les chiffres
Justice, coût et rigueur

On n’a pas à opposer justice et coût car la justice a un coût comme elle a aussi des bénéfices. La question est de savoir non seulement quels coûts et quels bénéfices mais aussi quelle sorte et pour qui.

Augmenter le salaire minimum est certainement un coût pour le capital (et pour l’État s’il subventionne directement ou indirectement l’entreprise comme Québec solidaire veut le faire, ce qui pose la question de la réforme fiscale dans les mêmes termes) et un bénéfice pour le prolétariat particulièrement pour les couches pauvres. Est-ce un jeu à somme nulle même indépendamment du parti pris social ? Cette mesure, si elle est significative, peut aussi bien détruire l’emploi par la grève et la fuite des capitaux qu’en créer par l’augmentation de la demande solvable, et en plus socialement utile, en autant qu’elle est comblée nationalement. Ce qui pose la question de la libre circulation des capitaux, concrètement de l’ALÉNA sur laquelle Québec solidaire demeure silencieux. Politiquement, elle peut tout aussi bien solidifier la cohésion sociale donc abaisser le coût de la répression qu’encourager le prolétariat vers d’autres conquêtes politiques et sociales. Ce qui pose la question de l’analyse de la dynamique des rapports de forces. La transparence sur les coûts permet donc d’approfondir le débat tout en détruisant le mythe du gauchisme rêveur, de transcender l’idéalisme par le matérialisme dialectique.

Pour lire le texte complet :
Justice et coût

Le 9 janvier 2007

Lettre au Devoir

Oui, il faut des chiffres… mais qui rompent avec le néolibéralisme



Pierre Mouterde blâme les journalistes d’exiger des chiffres de la direction nationale de Québec solidaire. Il faut se souvenir que c’est cette direction, dans l’introduction de la Déclaration de principes, rien de moins, qui avait promis « 
une plate-forme offrant des propositions complètes et, au besoin, chiffrées. » Les journalistes devraient plutôt être félicités pour bien faire leur travail en exigeant les chiffres promis. De plus, l’auteur, citant un lecteur, semble penser qu’il faille choisir entre justice et coût. De quoi confirmer le cliché des gauchistes rêveurs.

Les chiffres peuvent être autant anticapitalistes que sociaux-libéraux. Selon l’Institut statistique du Québec (principaux indicateurs économiques – niveaux annuels) et les données du budget 2005-06 (tableau 3.1.1 des orientations budgétaires et financières du gouvernement), le pourcentage des dépenses de programme par rapport au PIB au prix courants du marché a baissé de 21.9% 93-94 à 17.7% en 2005-06. C’est donc dire que si le gouvernement du Québec faisait aujourd’hui le même effort budgétaire qu’il y a 12 ans, soit avant les coupures drastiques du PQ maintenues par les Libéraux, il dépenserait 11.5 milliards $ de plus. Ajoutez-y un effort semblable pour les dépenses fédérales au Québec pour arriver à un grand total d’environ 20 milliards $.

Une réforme fiscale antinéolibérale a été chiffrée réalistement par la Chaire socio-économique de l’UQAM (« 
Pour une fiscalité progressiste, juste et équitable », Montréal, 2002) qui donne la liste de mesures pouvant apporter de 16 à 20 milliards $ au Québec tant de la part de Québec que d’Ottawa tel que résumée par Gaétan Breton dans « Faire payer les pauvres », paragraphe 3.4.3. Une réforme fiscale et budgétaire de 20 milliards $ dans le cadre d’un Québec indépendant, voilà les chiffres dont se réclamerait un parti de gauche indépendantiste qui veuille vraiment une rupture avec le néolibéralisme. Évidemment, de tels chiffres nécessitent d’être imposés par la rue en combinaison avec les urnes.

Marc Bonhomme, économiste
9 janvier 2007

7 janvier 2007

Le punch anticapitaliste du Devoir
Pour encore mieux servir le patronat




« Le capitalisme serait à l'origine des crises sociales et écologiques » sous-titrait à la une Le Devoir du 6 janvier 2007. On ne saurait mieux dire sauf à mettre ce conditionnel au présent de l’indicatif. En effet, d’affirmer l’auteur Hervé Kempf, chroniqueur environnemental du journal Le Monde  :
« le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme, s'arc-boute de manière aveugle contre les changements qu'il est indispensable d'opérer si l'on veut conserver à l'existence humaine sa dignité et sa promesse […] On ne peut comprendre la concomitance des crises écologiques et sociales si on ne les analyse pas comme les deux facettes d'un même désastre. ».

Encore faudrait-il se demander si le capitalisme, loin d’être aveugle, n’est tout simplement pas en harmonie avec sa logique de valorisation du capital. Politiquement, le capitalisme planétaire

Pour lire le texte complet :
Le capitalisme et les crises sociale et écologique

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5 janvier 2007

Abolir la dette publique
pour détruire la domination du capital financier sur l’État


L'analyse du document sur la dette publique de Québec solidaire est une mine d'information et de clarification technique fort utiles, doublé d’un pertinent travail de démystification, mais elle demeure essentiellement un plaidoyer en faveur de la dette publique. Or la dette publique c'est « 
l'aliénation de l'État » qui « [p]ar un coup de baguette, [...] doue l'argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu'il ait pour cela à subir les risques... » présidant ainsi à la naissance du capital financier devenu, avec le néolibéralisme guerrier, un ogre. Comme source de l'accumulation primitive, cette dette est à l'origine de l'impérialisme particulièrement dans les pays à forte intervention étatique. Cause du cercle vicieux de la spirale de l'impôt capitaliste, elle « [rend] le salarié soumis, frugal, industrieux, et... exténué de travail » sans compter la ruine du petit producteur (Voir le texte de Marx attaché sur le sujet en annexe)

Pour lire le texte complet :
5janvier2007

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Réponse à Bernard Rioux, Presse-toi-à-gauche

Visa le blanc, tua le noir (ou vice-versa)

Il est facile de tirer à la cible sur les indépendantistes résolus n’en pouvant plus des tergiversations de la direction nationale de Québec solidaire. Faire du mot « indépendance » un tabou, oublier même le mot « souveraineté » dans la proposition de plate-forme au congrès, ne jamais en parler dans les communiqués de presse ont de quoi faire sauter les plombs de n’importe quel indépendantiste sincère. Bien sûr, la rage, tout à fait légitime, est mauvaise conseillère et conduit à faire des propositions cul-de-sac. L’élection référendaire ou le référendum, deux moyens en soi tout à fait démocratiques, sont néanmoins à condamner, stratégiquement parlant, car étant donné le néolibéralisme dominant auquel le PQ souscrit complètement ils mènent tout droit dans le mur de la défaite.

Reste que proposer un super-étapisme (élections, constituante, consultation, référendum) découplé de la lutte pour l’indépendance est aussi une « 
stratégie [permettant] d’agiter un miroir aux alouettes face aux indépendantistes » au point qu’« [i]l n'est pas certain que la constituante proposerait de faire la souveraineté, a admis M. Khadir. » (Le Devoir, 27 novembre 2006). Pourtant, un gouvernement Québec solidaire mandaté pour voter un processus de constituante l’aurait aussi été pour conduire le peuple québécois à l’indépendance… en autant que le promeut sa plate-forme.

De même, « 
[l]a désarticulation du social, du national et de la démocratie » analyse fort bien la teneur de l’article de la plate-forme électorale de Québec solidaire sur la question nationale. Celle-ci dit que l’assemblée constituante doit « proposer aux Québécois et Québécoises les changements désirés aux institutions politiques et les valeurs qui fondent le « vivre ensemble » québécois – ce qui doit apparaître dans une constitution – de même que l’avenir constitutionnel du Québec. » À moins que les mots ne veuillent rien dire, il n’est nullement question de contenu socio-économique. S’ajoute au découplage démocratie/indépendance le « [découplage de] la lutte pour l’indépendance de la lutte pour un projet de société… »

Marc Bonhomme