élections 2014

****************************

Tâches et perspectives de Québec solidaire
D'abord et avant tout une politique et une stratégie de la rue

bisounours-13fdb

À sa quatrième participation électorale Québec solidaire est encore loin d'avoir conquis le dixième de l'électorat qui a voté, à peine le vingtième du total. Il n'a des députés que grâce à un vote qui reste concentré dans les quartiers gentrifiés et en voie de l'être du centre sud-est francophone montréalais
i. Par comparaison, à sa troisième tentative, le PQ avait gagné la majorité parlementaire avec plus du tiers de l'électorat total. Cette modeste performance, sauvée de la morosité par 91 voix ayant permis l'élection de la troisième députée, ne peut s'expliquer ni par le vote stratégique, en forte diminution suite à l'effondrement du PQ, réduit à son noyau dur, et à l'évanescence d'Option nationale et même du Parti vert, ni par un boycott des méchants grands médias, équitables lors des trois grands moments télévisuels de la campagne.

Les 5 circonscriptions sur 125 ayant chacune plus de 25% du vote populaire en 2014 concentrent 17% du vote Solidaire en 2014, 19.5% en 2012 et 20.4% en 2008. Les 9 ayant chacune plus de 15% en 2014, dont deux à l'extérieur de la région de Montréal, en concentrent 23.8% en 2014 et 26% en 2012. Pour ces 9 dernières circonscriptions, on constate une baisse en nombre absolu pour Mercier et Outremont et une hausse notable pour Rimouski (et Sherbrooke qui reste quand même en bas de 15% en 2014). On note que ces deux dernières circonscriptions ont un taux très élevé d'étudiantes post-secondaires (environ 20%) alors qu'on connaît la popularité relative de Québec solidaire chez les 18-25, conséquence du Printemps érable dont les Solidaires sont devenus les seuls héritiers partidaires.

Pour lire le texte complet :
D'abord et avant tout une stratégie de la rue

****************************

Débat post-électoral
Quel autre choix que le moins pire parti du 1% ?

Les poings  03-avr-2014 15-07-18

Désespérés des résultats électoraux, certains commentateurs anticapitalistes crient au meurtre à propos du nouveau gouvernement Libéral en le qualifiant de gouvernement du 1%. Évidemment que ce l'est. Un gouvernement caquiste dirigé par un homme d'affaires multimillionnaire aurait-il été autre chose ? Un gouvernement péquiste dirigé par une première ministre dont le conjoint a refusé de révéler ses avoirs et qui est connu comme un financier tout aussi multimillionnaire s'étant enrichi dans l'immobilier, et dont la politique économique aurait été sous la gouverne du plus anti-syndical milliardaire du Québec aurait-il été autre chose qu'un gouvernement du 1% ? En prime, ce gouvernement aurait, par sa charte, semer la zizanie entre québécois de souche et néo-québécoises. Pas question pour le peuple québécois de risquer ses acquis sociaux, même charcutés et fragilisés, pour une illusoire indépendance réactionnaire.

En choisissant un gouvernement Libéral majoritaire, le peuple québécois a très sagement choisi la moins pire des propositions réellement existantes sur son menu électoral. Il a dit non au gouvernement des 1% ouvertement anti-syndical et xénophobe qui veut souiller à jamais l'espérance indépendantiste. Il a dit non au gouvernement des 1% qui veut rationaliser l'État comme on rationalise à la hache une entreprise. Il ne lui restait que dire oui au gouvernement des 1% qui est un diable bien connu dont on n'attend rien et qu'on sait, sans fausse conscience, qu'on devra combattre bec et ongles dans la rue.

Pour le combat historique de libération nationale et d'émancipation sociale, l'heure est à la reconstruction d'une alternative propre à un Québec bigarré et pluriel qui envoie au musée de l'histoire le bleu fleurdelisé et le « gens du pays ». Basta de ce folklore identitaire.

Et Québec solidaire ? On ne remet pas un gouvernement à des enfants de cœur aveugles au fondement antagonique des rapports de classe. On peut sourire à leur vert capitalisme de partage et à leur assemblée constituante entre gens bien élevés. Mais le peuple sait de quoi est capable un patron, privé ou public. Il sait que la répression fédéraliste ne fera qu'une bouchée de la constituante. Au moins la direction péquiste s'est-elle rendue compte que le temps de référendum, même alambiqués, est terminé. La libération-émancipation exige un soulèvement.

En ces temps d'austérité, il faut des batailles rangées pour arracher des miettes. Quant aux gouvernements social-démocrate, travailliste, socialiste, communiste... ou solidaire, le capital financier, avec la dette publique, ses paradis fiscaux et ses grève d'investissement, sait les transformer en marionnettes au fiel mielleux. Le peuple veut bien que les sympathiques Solidaires soient les anges gardiens du parlement mais il n'en attend rien de plus.

Quant à rue, le peuple militant les voit en queue de manif avec leurs pancartes oranges sans message originale. À part parasiter les luttes pour récolter des votes, en quoi les Solidaires contribuent-ils à construire le rapport de forces dans la rue ? Où était la direction Solidaire lors du Printemps érable quand il fallait lancer un débat public sur la grève sociale ? Où se cachait la direction Solidaire quand la fermeture d'Electrolux est revenue sur le tapis en période électorale ? A-t-elle appelé son électorat à la manif anti-austérité des 10 000 organisée par l'ASSÉ ?

On compare souvent Québec solidaire aux Partis de gauche français ou allemand. Cette comparaison est boiteuse. Ces partis européens sont un rejet du social-libéralisme. Québec solidaire en est un du national-populisme. Il a gardé dans ses bagages pas mal de social-libéralisme qui domine sa direction. C'est aux anticapitalistes soutenus par les antilibéraux de
faire le ménage pour faire muer Québec solidaire en chef de file du combat indépendantiste.

Marc Bonhomme, 11 avril 2014

****************************

Conclusion d'un bilan électoral égréné au long de la campagne
Le pire est évité, reste à ressusciter l'espérance libératrice

Non à l'austérité 03-avr-2014 15-05-25


La perspective d'un gouvernement majoritaire du PQ s'est transformée en réalité Libéral. La disparition annoncée de la CAQ en résurrection. Une percée espérée de Québec solidaire en stagnation plus, in extremis, une consolation. La bonne nouvelle : se volatilise la charte xénophobe et une politique économique sous la houlette du plus anti-syndicaliste des patrons. La mauvaise nouvelle : le retour aux affaires du parti patronal par excellence. Une hantise : la mort de l'espoir indépendantiste. Une déception : l'incapacité de Québec solidaire de prendre la relève.

Un gouvernement péquiste majoritaire en aurait été un confiné à la droite extrême, de type berlusconien pimenté de Ligue du Nord. Le PQ s'était consciemment aliéné les non-francophones et les progressistes francophones. Il comptait se sortir de cette quadrature du cercle en anesthésiant le sens commun francophone par une forte dose d'illusion indépendantiste nourrie par l'humiliation nationale. C'était gravement sous-estimer le peuple québécois qui sait distinguer une chimère réactionnaire de la perspective d'une authentique libération même risquée.

Le peuple québécois était disponible à une nouvelle offre. À la dernière minute, il a remarqué un homme d'affaires à succès avec une épine dorsale. Il a été tenté. Mais flairant les conséquences désastreuses de l'État-entreprise et méfiant des moralisateurs, il ne lui a pas confié son sort.

Le peuple a bien compris cette dame rassurante qui promettait « 
plus de mieux » et « moins de pire » comme disait de son parti les Zapartistes en 2008. Toutefois, la loi d'airain néolibérale de la course vers le fond du baril a appris au peuple québécois, comme à ceux du monde, qu'on ne fait pas de consensus avec le diable capitaliste. Cette naïveté aboutit à moins de mieux et à plus de de pire. Il lui a quand même laissé une autre chance de se rattraper.

Ne restait plus que la solution par défaut : le parti des « 
vrais affaires »... bilingues. Le parti des docteurs dodus se penchera sur le malade pour lui administrer un remède de cheval. Avec près de la moitié du budget consacré à la maladie, voilà de bonnes « vrais affaires ». Après le lobby ABC (asphalte-bois-ciment), est-que ce sera le tour de celui de la maladie de traire le contribuable ?

Quatre ans de gouvernement Libéral désespèrent les électoralistes de gauche. Qualifier de « 
grave » et « surréaliste » ce gouvernement prépare-t-il le retour des tentatives d'accointances Solidaires avec un PQ redécouvrant, dans l'opposition, le discours social-démocrate ? Est-ce avec lui que la petite députation des trois Solidaire rebâtira un « véritable mouvement souverainiste » ? N'est-ce pas plutôt le temps d'envoyer le PQ au musée de l'histoire ? Son résultat électoral minable, qui le ramène quarante ans en arrière, ne sanctionne-t-il pas historiquement sa tentative désespérée de saboter la cause indépendantiste pour mieux sauver sa peau ?

La réponse est non pas dans le vent mais dans la rue. Au prochain coin, il y a le budget printanier. Plus loin, rendu au grand boulevard il y aura la grande négociation du secteur public en 2015. Pour s'y rendre, le chemin croise maintes rues au noms inconnus. Enfermé dans l'enceinte parlementaire, Québec solidaire ignorera-t-il l'appel du dehors comme il a fait fi, durant la campagne électorale, du cri des congédiés d'Electrolux pour cause de fermeture tout comme il a refusé de convier ses membres et son électorat à la manifestation étudiante des 10 000 ?

Il appartient aux Solidaires, pressés par ses anticapitalistes jusqu'ici très peu critiques, d'y gagner ses épaulettes en proposant une perspective de libération nationale et d'émancipation sociale d'indépendance pour exproprier les banques et sauver la langue afin de réaliser le plein emploi écologique.


Marc Bonhomme, 9 avril 2014

****************************

Triste fin de campagne électorale
Les quatre partis dans la même lie, à mille lieux de la rue

répartition impôt 61 et 12


Match sans fin de lançage de boue engluant des plate-formes médiatiques cherchant un centre, plus à droite ou plus à gauche mais enserré dans les mêmes griffes néolibérales. À la fin banques et consorts financeront les variations sur un même thème des uns et des autres... à leurs conditions. La gouvernance (socio)-libérale étant admise pour tous, les impuretés morale et citoyenne des uns et des autres deviennent déterminantes. La vertu le dispute à l'inclusion. À la gauche, les purs Solidaires loin du pouvoir. À droite, les Libéraux, parti de pouvoir. Le PQ qui l'est devenu. La CAQ qui en rêve. L'argent sans odeur identitaire des Libéraux pourfend l'identitarisme sans-le-sou du PQ. Entre les deux, le cœur de la CAQ balance. Québec solidaire jette des pavés dans la mare, aveugle aux éclaboussures sur sa robe immaculée. La fin d'un hiver traînant des pieds laissent à voir des paysages « 
sales et transversales ». Balayés par des vents du nord chamaillant ceux du sud, les girouettes s'affolent comme les sondages.


Pour lire le texte complet :
Les quatre partis dans la même lie, à mille lieux de la rue

****************************

Face-à-face TVA
La droite populiste triomphe, la gauche à gauche s'effondre

Courage politique


Le face-à-face de TVA ne peut que réjouir la droite populiste et décevoir la gauche à gauche. Il fut digne de ce réseau anti-syndical qui patenta un format propice aux clips et qui fit commenté le débat par cinq hommes de droite sans femme pour déranger leur arrogance.


Pour lire le texte complet :

La droite populiste triomphe, la gauche à gauche s'effondre

****************************

Avant le second débat des chefs
Mettre à contribution la CDPQ pour financer l'alternative

Les trois cercueils

Le PQ aura su se tirer à la fois dans le pied droit et dans le pied gauche. La séduction xénophobe de la droite par la charte s'est mué en un bonhomme sept heures référendaire, le cauchemar de la droite. Le parti pris printemps érable de 2012 s'est transformé en anti-syndicalisme primaire à la Québécor. Pour bloquer la marche triomphale Libéral ne reste plus au PQ, et à ses nouveaux alliés caquistes, qu'à rouvrir les soupiraux des égouts xénophobes parfumés d'hypocrite moralisme anti-corruption. Les trois partis croque-mort relégués aux coulisses, Québec solidaire reste seul sur le devant de la scène. Libre à lui de se piéger dans cette joute boueuse ou de renouer avec ce projet de société libérateur et émancipateur qui imprégnait les grandes mobilisations du Printemps érable. Faut-il prendre au sérieux cet hydre à trois têtes s'entre-dévorant ? Deux ou trois phrases bien senties suffiront à régler son compte. Lors du second débat des chefs, près d'une demi-heure de parole Solidaire s'adressant à plus d'un million de personnes donne le temps d'élaborer l'alternative qui enthousiasme et qui remobilise.


Pour lire le texte complet :
La CDPQ pour financer l'alternative

****************************

AÉCG, accord commercial Canada-Europe
Québec solidaire noie le poisson du libre-échange

Courage politique

Une entente de principe a été signé entre l'Union européenne et le Canada en octobre dernier concernant l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne (AÉCG). Contrairement à l'ALÉNA, « [l]e Québec, pour la première fois de son histoire, a participé pleinement aux négociations d’un accord de commerce international dans les domaines relevant en tout ou en partie de ses compétences législatives. […] ...l’Accord sera déposé à l’Assemblée nationale pour approbation avant que le gouvernement québécois ne se déclare lié par l’Accord. »i Les trois partis néolibéraux sont bien sûrs enthousiastes à ratifier l'AÉCG. Par contre, Québec solidaire, dans sa plate-forme électorale, affirme qu'il « s'opposera à la signature de toute nouvelle entente commerciale qui ne remplirait pas ces conditions, notamment une entente négociée secrètement comme l'AÉCG avec l'Union européenne [les conditions étant] les droits individuels et collectifs, le respect de l’environnement et l’avancement de la démocratie. »


Pour lire le texte complet :
Québec solidaire cède sur le libre-échange

****************************

Une campagne qui donne la nausée
À la stérilité néolibérale répond le vide consensuel Solidaire

lendemain-de-debat-des-chefs-en-syrie

À voir la caricature de Garnotte dans Le Devoir du 21/03/14 (ci-haut), je n'ai pu faire autrement qu'éclater d'un rire honteux pour ne pas pleurer de désespoir. Au-delà de la surprise du poing milliardaire cognant la tête du PQ au point de la lui faire perdre, la prévisibilité néolibérale de la campagne plonge dans le désespoir l'optimisme le plus débridé indépendamment du faux-fuyant du faux débat référendaire. De la part de la bande des trois partis droitistes se contorsionnant de mensonges à ennuyer les plus crédules et à enrager les autres, le référendum sert de diversion non divertissante. Pire que la pierre PKP retombée sur les pieds du PQ, la déception crève-cœur de ce débat des chefs, réductrice incarnation commerciale des partis, aura été la retombée de la nouvelle audace Solidaire sur le plat plancher du consensus par la gauche.


Pour lire le texte complet :

Une campagne qui donne la nausée

****************************

Le débat Dubuc – Leduc de L'Aut'Journal
Le stratégie Front populaire jusqu'à la lie

Deux réformes, deux cheap labor

À Alexandre Leduc, candidat Solidaire dans la circonscription prenable d'Hochelaga-Maisonneuve, qui dénonce l'achèvement berlusconien du tournant droitiste du PQ avec la candidature PKP de Québécor, Pierre Dubuc, l'éditeur de l'Aut'Journal et stratège du SPQ-libre, aile gauche du PQ, rétorque par l'appel au ralliement au péquiste front souverainiste droite-gauche dont l'aile patronale se renforce par un retour de ce qui reste de Québec Inc. à la menace souverainiste. On passera sur le nauséabond persiflage de Québec solidaire comme une coalition de fédéralistes, souverainistes et... intégristes sous la houlette des premiers !


Pour lire le texte complet :
Débat Dubuc-Leduc

****************************

Élections québécoises, jour 10
Le poing en l'air du milliardaire et douche froide d'un sondage

Paul Rose poing

Ce poing à hauteur de visage, et non point à la Paul Rose vers le ciel de la libération et de l'émancipation, sera mis dans la face du peuple québécois. L'alliance du milliardaire et de la millionnaire donne mille fois raisons au vieux slogan de gauche que l'on n'entend plus : « parti québécois, parti bourgeois ». Avec PKP, on va écoper. En ces temps de reflux post Printemps érable, le PQ propose au peuple frileux une indépendance à contre-sens, un Québec canadien, un Québec pétrolier. Les guichets automatiques continueraient à cracher le portrait de la reine. Tout serait changer... pour le pire. Est-ce le chant du cygne noir entonné par la chorale du désespoir ? L'alternance libérale, plus que jamais le refuge des fédéralistes de la CAQ et du Parti vert, n'a à offrir qu'une apparence de statu-quo cachant une plongée sans fin dans un gouffre néolibéral sans fond. À la froidure saisonnière de l'hiver, le PLQ veut substituer celle perpétuelle du Plan Nord.

Pour lire le texte complet :
Le poing en l'ait du milliardaire

****************************

Campagne électorale 2014 de Québec solidaire
Il ne suffit pas de dire non, il faut ouvrir l'horizon

Foule Jour de la terre 2012


La dernière campagne électorale de 2012 a été imbriquée avec le Printemps érable. La présente campagne, à sa façon tente obscurément d'en tirer le bilan au point même que Québec solidaire s'en réclame. Est-ce le bon bilan ? La campagne électorale vient de débuter avec des partis fédéralistes à l'offensive et des partis se réclamant de la souveraineté du Québec en mode réactif. Comment le parti de gauche peut-il passer à la contre-offensive sans remettre en question des années d'élaboration démocratique de sa plate-forme par frilosité électoraliste ce qui le laisse sans arguments solides face aux attaques ciblées de l'adversaire ? Et si la solution de cette équation se trouvait embusquée dans un bilan lucide du Printemps érable qui tel un projecteur jetterait sa lumière sur un élément clef de la plate-forme, la gratuité du transport collectif.


Pour lire le texte complet :
Il ne suffit pas de dire non